Des chercheurs en patrimoine de l’UQAR et du Cégep de Rimouski lancent un appel de textes afin de réaliser un état des lieux de la cathédrale de Rimouski en tant qu’objet culturel. Cet état des lieux sera publié à la rentrée d’automne 2015 sous la forme d’un volume spécial des Cahiers de L’Estuaire.

 Les professeurs Nicolas Beaudry et Jean-René Thuot ainsi que leur collègue l’enseignant Kurt Vignola sont derrière cette démarche qui vise à mettre en valeur toutes les facettes patrimoniales de cette église emblématique de Rimouski.

« La cathédrale, c’est une icône, un objet de mémoire symbolique pour les Rimouskois », observe M. Thuot. « Elle est un objet culturel incontournable dans leur histoire. Elle a pris part à la configuration urbaine de Rimouski, elle a influencé une grande partie de la vie culturelle et spirituelle des Rimouskois et elle occupe une place importante dans l’imaginaire régional. »

Pour l’historien Kurt Vignola, la cathédrale est un objet patrimonial de grande valeur, même si elle ne correspond pas aux critères gouvernementaux sur la préservation des biens culturels. « C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de modifications à l’intérieur de la cathédrale, mais cela ne la rend pas moins intéressante. Ce n’est pas parce qu’on a transformé l’objet qu’il perd sa signification. Au contraire, la cathédrale a évolué en fonction des contextes historiques et elle témoigne aujourd’hui de changements culturels et religieux qui ont touché tout le Québec », note l’enseignant du Cégep de Rimouski.

Le site sur lequel a été construite la cathédrale est, par ailleurs, très important sur le plan archéologique, observe le professeur Beaudry. « La cathédrale est un objet de mémoire très riche. Le bâtiment et son sous-sol portent les traces d’un siècle et demi d’adaptations et de réaménagements successifs. Son sous-sol a notamment connu des inhumations et des exhumations. Il recèle certainement des vestiges des structures qui ont précédé la cathédrale, au cœur du premier foyer religieux de Rimouski. »

Les trois chercheurs interpellent les historiens, historiens de l’art, géographes, archéologues, littéraires et autres, pour consacrer à la cathédrale un volume spécial des Cahiers de L’Estuaire. Plusieurs thèmes y seront abordés, dont la chronologie de la cathédrale, son histoire architecturale, son potentiel archéologique, les personnages et les événements historiques, sa place dans l’art et la littérature, etc.

Les personnes intéressées à contribuer à ce volume peuvent trouver les détails sur le site de la revue L’Estuaire.

« La cathédrale est une partie de notre héritage dont l’avenir est incertain », conclut le professeur Thuot. « Cet état des lieux permettra d’envisager son avenir de façon éclairée et sereine. »