Créée en 1973 et associée au Département des lettres et humanités de l’UQAR, la revue L’Estuaire a été marquée cette année par une profonde réorganisation interne de sa structure et de son contenu dont le nouveau numéro en est l’aboutissement.

« L’année 2016 amène de grands changements pour L’Estuaire », constate dans l’éditorial du dernier numéro paru le nouveau directeur de la revue, le professeur Maxime Gohier. Et en effet, L’Estuaire se voit doter d’une nouvelle direction ainsi que d’une nouvelle organisation interne qui vise à renforcer la collaboration entre les professeurs d’histoire de l’UQAR et ceux du Cégep de Rimouski.

De fait, l’enseignant en histoire au Cégep de Rimouski Kurt Vignola est désormais le codirecteur de la revue. Ces aménagements internes permettent aussi de continuer à offrir aux amateurs d’histoire la possibilité de pouvoir publier un article. « L’Estuaire [peut] donc conserver son caractère distinctif sur le marché de la diffusion de l’histoire, c’est-à-dire des critères de qualité élevés et une grande ouverture aux auteurs non spécialistes grâce à l’encadrement du comité de rédaction scientifique », explique M.Gohier.

De plus, sur le plan de son contenu, le 76ᵉ numéro est le résultat d’une mutation entreprise depuis une dizaine d’années qui vise à diversifier les sujets et leurs angles d’approche. « Certains thèmes ont pris une place beaucoup plus importante, comme l’histoire des Autochtones et l’histoire matérielle. Cette tendance reflète l’évolution des préoccupations et intérêts des chercheurs et de la population en général », estime M.Gohier.

Dans le dernier numéro de la revue, il est donc possible de lire un article sur les origines autochtones du toponyme Rimouski intitulé « De la « terre à l’orignal » à la « terre du chien ». Rimouski : histoire et étymologie d’un toponyme autochtone » écrit par le chercheur Alain Ross et les professeurs Philippe Charland et Maxime Gohier. Le professeur Jean-René Thuot retrace le parcours atypique de Jacques Hugues, un personnage intriguant du Bas-Saint-Laurent ayant fait l’objet de railleries par ses contemporains au XIXe siècle, et étudie les mémoires et les récits que l’homme a généré. Par la suite, Pierre-André Savard, candidat à la maîtrise en développement régional à l’UQAR, propose un article intitulé « L’exploitation forestière et l’occupation du territoire dans le discours cinématographique de l’abbé Jean-Philippe Cyr ». De son côté, Serge Goudreau, conseiller en histoire autochtone au ministère québécois de l’Énergie et des Ressources naturelles, s’attache à présenter les grandes lignes de l’histoire de l’île d’Anticosti. Enfin, le médecin à la retraite Jean Marcoux publie un article évoquant le deuil de Clara Gauvreau à la suite du décès de l’un de ses fils tombé à la bataille de Courcelette en 1916, lors de la Première Guerre mondiale.

Par ailleurs, l’objectif de la revue est aussi de mettre davantage en valeur les sources et l’historiographie régionales. Dans la section des « Vieux écrits », Maxime Gohier rassemble des transcriptions d’actes originaux de concessions des seigneuries du Bic et de Rimouski. De même, Jean-François Rioux, bibliothécaire responsable des archives et de la documentation régionale à l’UQAR, présente dans sa chronique  « Des livres à lire » le résumé de six ouvrages consultables à la bibliothèque de l’UQAR. Enfin, Jean-Claude Massé, professeur de mathématiques à l’Université Laval, réalise un compte-rendu critique sur l’ouvrage Le patrimoine industriel Massé : héritage de la colonisation contemporaine de Max D’Amours.    

Le 76ᵉ numéro de L’Estuaire est disponible dans divers points de vente au prix de 13$. Pour tout renseignement, visitez le site : http://lestuaire.uqar.ca