Avocat de formation, Stéphane Labrie a longtemps cru que sa vie professionnelle était décidée, inflexible. Maintenant qu’il occupe le poste de président-directeur général à la Régie du bâtiment du Québec, il reconnaît que la maîtrise en administration des affaires qu’il a suivie au campus de Lévis lui aura permis de sortir des sentiers battus.

Au moment d’entamer le MBA pour cadres en 2008, Stéphane Labrie pratiquait la profession d’avocat depuis près de vingt ans, et il participait à temps partiel à la gestion de son bureau d’avocats à Lévis en plus d’aider au démarrage de KSA Avocats. Spécialisé en droit des affaires, M. Labrie souhaitait, au départ, suivre la maîtrise en administration des affaires afin d’acquérir des connaissances en gestion, mais voyait aussi cela comme une porte d’entrée sur la réalité de ses clients gestionnaires d’entreprises.

Pour celui qui se croyait confiné à une carrière d’avocat, son saut dans le monde de la gestion aura été déterminant. « Les cours permettaient d’échanger sur les réalités et les problématiques de gestion de chacun. Ça m’a donné la grosse piqûre pour la gestion. Même si ce n’était pas l’idée de départ, je venais d’ajouter des cordes à mon arc. C’est à ce moment que je me suis dit que, si je ne voulais pas finir ma vie professionnelle en pratique privée, je serais en mesure de faire autre chose. »

Selon M. Labrie, le MBA pour cadres participe à la formation de bons généralistes. C’est-à-dire qu’il ne forme pas des spécialistes dans un domaine précis, mais offre bien un aperçu de toutes les facettes d’une entreprise et permet l’acquisition de connaissances nécessaires à la gestion de l’ensemble de cette entreprise. « Cette formation-là, ça t’ouvre l’esprit, ça t’ouvre les yeux sur la réalité de tout type d’organisation et de tout type d’environnement. Elle t’amène à être en mesure de bien agir sur le plan stratégique, mais aussi d’être capable d’apprécier et d’intervenir dans des situations où l’on fait davantage intervenir les niveaux tactiques et opérationnels. »

Le programme offert les fins de semaine est destiné à des gestionnaires en exercice qui souhaitent parfaire leurs connaissances et devenir plus polyvalents. La formule en petits groupes permet une cohésion entre les étudiants et des échanges fructueux en plus de mélanger des profils de personnes qui arrivent non seulement avec leurs intérêts propres, mais aussi leurs forces et leurs faiblesses. Aux dires de Stéphane Labrie, cette mixité est gagnante pour tous et permet d’apprendre les uns des autres.

En 2012, après une brève apparition dans le monde politique aux élections provinciales d’automne, M. Labrie est retourné à ses anciennes fonctions d’avocat pour ensuite recevoir l’offre de devenir PDG à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). La RBQ a pour mission de veiller à la qualité des travaux et à la sécurité des bâtiments et des installations, de qualifier les entrepreneurs, d’inspecter et d’enquêter tant en construction qu’en sécurité.

Parmi ses domaines d’activité se retrouvent les équipements pétroliers, les remontées mécaniques, l’électricité, la plomberie et les lieux de baignade publique, pour ne nommer que ceux-là. « Nous œuvrons dans des domaines très variés, ce qui rend les opérations complexes parce qu’on a besoin d’experts en contenus très pointus, de haut niveau, pour chaque domaine partout dans la province. »

Cela fait maintenant quatre ans que Stéphane Labrie est en poste. Il dit qu’aucune journée ne passe sans qu’au moins une notion de sa maîtrise en administration des affaires ne lui soit nécessaire. « Je ne suis pas un spécialiste de contenu en électricité, mais je suis capable d’apprécier l’efficacité d’un processus en électricité. Je peux interagir avec les spécialistes de contenu et les challenger. Je peux parler du processus avec eux et arriver avec des idées pour faire progresser le dossier. »

Pour le Lévisien d’adoption, il n’y a pas de doute que l’UQAR et son campus de Lévis sont un réel moteur de développement économique pour la région. En tant que citoyen, homme d’affaires et ancien président de la Chambre de commerce de Lévis, il était aux premières loges pour assister à l’émergence et à l’évolution de l’UQAR. À son avis, l’institution complète l’offre de services de formation et permet de répondre au marché de la région de Chaudière-Appalaches par la formation de futurs professionnels compétents pouvant, par exemple, œuvrer chez Desjardins ou à l’Hôtel-Dieu de Lévis.

Six ans après avoir reçu son diplôme, que retient-il de son passage à l’UQAR ? « Au Département de sciences de la gestion, j’ai vu une équipe qui s’était vraiment donné comme objectif de développer des gestionnaires compétents, diversifiés, polyvalents, et qui n’a jamais ménagé ses efforts pour accompagner ses étudiants dans cette réussite-là. Je garde une grande admiration pour ces professeurs engagés et dévoués. »