L’éducation est un des domaines phares de l’Université du Québec à Rimouski. Depuis sa création, l’UQAR a remis plus de 14 800 diplômes dans l’un ou l’autre de ses programmes d’éducation. Des élèves de la maternelle à ceux de la cinquième secondaire, en passant par les élèves de la formation professionnelle et ceux qui éprouvent des difficultés d’apprentissage, les diplômés de l’UQAR marquent la vie de celles et ceux qui forment les générations de demain. Regard sur les différents parcours universitaires menant à une carrière en enseignement.

L’UQAR forme des enseignantes et des enseignants depuis sa fondation, puisque ce mandat fait partie intégrante de la loi constitutive de l’Université du Québec. « Les enseignants ont un impact significatif sur la vie de leurs élèves. Nous avons tous eu une enseignante ou un enseignant qui a marqué notre parcours scolaire, quelqu’un qui a reconnu certaines de nos aptitudes et nous a encouragés à les développer. Lorsqu’une étudiante ou un étudiant choisit de s’inscrire dans un programme en éducation, il choisit bien plus qu’un travail », observe la doyenne des études par intérim de l’UQAR, Johanne Boisjoly.

Il y a présentement une pénurie d’enseignants dans certaines régions du Québec, plaçant à l’avant-plan la nécessité de pouvoir compter sur du personnel enseignant bien formé. Plusieurs souhaitent que la profession d’enseignant soit valorisée davantage dans la société. Pour ce faire, on pourrait mettre davantage à l’avant-plan leur formation très rigoureuse, souligne Mme Boisjoly. « Nous formons des professionnels de l’enseignement. Nos quatre programmes de baccalauréat en éducation comptent 120 crédits – ce qui représente quatre années d’études – et mènent à un brevet d’enseignement. Au cours de leur formation, nos étudiantes et nos étudiants développent leurs compétences à travers un cursus qui touche diverses disciplines, de la didactique aux fondements de l’éducation. En outre, un bon enseignant continue à apprendre tout au long de sa carrière, et nous les préparons à cela. »

Quatre baccalauréats

L’Université du Québec à Rimouski offre trois baccalauréats à ses campus de Lévis et de Rimouski en plus d’un baccalauréat en enseignement professionnel offert entièrement en ligne. Le baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire vise à former des enseignantes et des enseignants qui seront en mesure de prendre en charge une classe d’élèves de niveau préscolaire et primaire et de favoriser les apprentissages et la socialisation des enfants de 4 à 12 ans. « C’est une profession qui conduit à éveiller l’intérêt des élèves pour la lecture, les mathématiques, les sciences et plusieurs autres domaines. Les enseignantes et les enseignants au préscolaire et au primaire jouent un rôle de premier plan. Leur influence est déterminante pour le reste du parcours scolaire des élèves, car c’est à la petite enfance que l’on doit développer chez l’enfant le goût pour l’école et l’accompagner pour qu’il s’approprie les outils qui lui permettront d’apprendre tout au long de sa vie », indique la professeure Julie Mélançon.

Pour sa part, le baccalauréat en enseignement secondaire s’adresse aux étudiantes et aux étudiants qui souhaitent enseigner à des élèves âgés de 12 à 17 ans. Ce programme leur permet de se spécialiser en français, en mathématiques, en science et technologie, en univers social, en développement personnel ou encore en musique. « Enseigner à des élèves du secondaire, c’est les accompagner dans leurs apprentissages, les stimuler dans la poursuite de leurs études et cultiver leur curiosité intellectuelle. À cette période de leur vie, les élèves se remettent en question et découvrent de nouveaux champs d’intérêt. L’enseignant est, pour eux, une figure importante pour partager leurs découvertes et développer leur potentiel », explique le professeur Bastien Sasseville.

Certains élèves nécessitent un encadrement plus personnalisé pour leurs apprentissages scolaires. Le baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale forme des professionnels qui sont en mesure d’intervenir auprès des élèves en difficulté des niveaux préscolaire, primaire, secondaire et à l’éducation des adultes. « Au cours de leur formation, ils acquièrent les connaissances et le savoir-faire pour intervenir, en groupe ou individuellement, auprès des élèves handicapés et de ceux qui ont des difficultés d’apprentissage ou d’adaptation. Ces interventions permettent à certains élèves de poursuivre leur parcours en évitant des écueils qui pourraient compromettre leur réussite et même les conduire au décrochage », mentionne la professeure Julie Beaulieu.

En moyenne, on compte une trentaine d’étudiantes et d’étudiants par classe à l’UQAR. « Notre université est à échelle humaine, ce qui offre une grande proximité avec le corps professoral et les personnes chargées de cours. La taille des groupes favorise les apprentissages et permet de mobiliser différentes approches pédagogiques au service de l’atteinte des compétences prescrites par le Ministère », précise Johanne Boisjoly.

L’UQAR offre enfin un programme en ligne de baccalauréat en enseignement professionnel. Unique au Québec, cette formation s’adresse aux personnes qui enseignent déjà dans les centres de formation professionnelle, mais qui souhaitent obtenir une autorisation provisoire d’enseigner et, à la fin de leurs études, un brevet d’enseignement permanent. « C’est un programme dans lequel les étudiantes et les étudiants doivent être autonomes, car la plateforme d’apprentissage est en ligne. Ils évoluent donc à leur rythme, en mode asynchrone, et ils ont la possibilité de communiquer en tout temps avec leurs professeurs et personnes chargées de cours et d’interagir avec leurs collègues de classe virtuelle. La formation a été développée afin de tenir compte de la conciliation travail-études-famille et de la réalité professionnelle des étudiantes et des étudiants qui, le plus souvent, enseignent pendant leur formation », précise la professeure Lucie Dionne.

Stages

Les quatre baccalauréats en enseignement offerts par l’UQAR comportent 720 heures de stage en classe, soit l’équivalent d’une année universitaire. « La formation pratique est essentielle dans le parcours universitaire des étudiantes et des étudiants en éducation. Les stages permettent la mise en application des notions théoriques et la socialisation à la carrière enseignante. C’est une étape cruciale dans leur cheminement universitaire », note la doyenne des études par intérim, Johanne Boisjoly. Lors de leur dernier stage, les étudiantes et les étudiants sont responsables d’une classe et ont l’occasion d’expérimenter concrètement toutes les facettes complexes de l’acte d’enseigner dans un contexte réel.

Les stages sont également un moyen privilégié pour les étudiantes et les étudiants de se faire connaître de la commission scolaire du milieu où ils souhaitent faire carrière. L’UQAR collabore avec les commissions scolaires des régions du Bas-Saint-Laurent, de Chaudière-Appalaches, de la Capitale-Nationale, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord. « Nous avons d’ailleurs une belle concertation avec les différents milieux de stage répartis sur l’ensemble du territoire naturel de l’Université », ajoute Mme Boisjoly.

Au cours de leur formation de baccalauréat, certaines étudiantes et certains étudiants en éducation auront développé un intérêt pour la recherche. Les diplômées et les diplômés qui souhaitent poursuivre leurs études peuvent s’inscrire à la maîtrise en éducation (profil recherche ou profil professionnel), puis, le cas échéant, au doctorat en éducation. La maîtrise permet d’approfondir ses connaissances dans trois concentrations, soit l’administration scolaire, l’adaptation scolaire et sociale et l’enseignement-apprentissage. Quant au doctorat, il vise à faire avancer les connaissances pour améliorer les interventions éducatives.

 

Témoignages

Marie-Pier Pilon, étudiante au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire

Québec

Je donne des cours de karaté depuis l’âge de 16 ans. À force de donner ces cours, je me suis découvert une passion pour l’enseignement. Aider un élève à réussir et à persévérer me motivait grandement à devenir meilleure. Même si je ne croyais pas devenir enseignante au début, l’idée a rapidement fait son bout de chemin. C’est après avoir fait une année et demie en communication publique que j’ai réalisé que ma place était en enseignement.

J’adore mon expérience à l’UQAR au sein du campus de Lévis. J’apprends vraiment beaucoup de mes professeurs et des chargés de cours. Leurs expériences professionnelles et personnelles enrichissent grandement ma formation et m’aident grandement à progresser dans mon cheminement. J’ai également l’opportunité de pouvoir m’impliquer et d’enrichir mon parcours universitaire.

Jusqu’à présent, j’ai réalisé deux stages en enseignement. Le premier s’est réalisé dans une école de la commission scolaire des Découvreurs, au sein d’une classe de maternelle. J’ai rapidement compris, avec ce stage, que la maternelle était un cycle extrêmement intéressant et palpitant. Mon deuxième stage a eu lieu dans une école privée avec une classe de 5e année. Ce fut une expérience formatrice étant donné que c’était une classe composée uniquement de garçons qui étaient tous munis d’un iPad. J’effectuerai mon troisième stage à l’étranger, en France.

Je profite de ces expériences de stage pour obtenir le plus d’expériences diversifiées possible. En effet, je trouve que c’est la meilleure façon d’être confrontée à des défis et d’apprendre de ceux-ci.

Après mes études, je compte continuer à faire de la suppléance et être embauchée par une commission scolaire de Québec. Je veux également obtenir la certification nécessaire pour enseigner en anglais étant donné que j’ai une grande passion pour cette langue. Éventuellement, j’aimerais également réaliser ma maîtrise en éducation afin de parfaire mes connaissances et ma formation.

 

François Gagnon, diplômée au baccalauréat en enseignement professionnel

Beaumont

En 1996, j’ai obtenu un diplôme d’études professionnelles en électricité de construction et j’ai travaillé dans ce domaine jusqu’en 2005. À cette époque, j’avais commencé à suivre une formation en gestion d’une entreprise de la construction au Centre de formation professionnelle (CFP) Gabriel-Rousseau, celui-là même où, plusieurs années plus tard, je me retrouverai à enseigner cette profession. Puis, on m’a demandé de faire un remplacement à l’École des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec (ÉMOICQ) en électricité, et c’est à ce moment que tous mes projets ont basculé, pour la première fois.

La fièvre de l’enseignement m’a pris et j’ai décidé de poursuivre dans cette voie. Pour moi, ce n’est pas une profession, mais bel et bien une passion. Il a donc fallu que je m’inscrive au baccalauréat en enseignement professionnel afin de retirer tous les bénéfices de ma nouvelle situation, et j’ai choisi l’UQAR. J’étais alors enseignant au Centre intégré de mécanique industrielle de la Chaudière (CIMIC) à Saint-Georges-de-Beauce, j’avais des horaires variés d’enseignement (le jour et le soir en alternance) et j’étais constamment entre Lévis et la Beauce. Mais, à la suite d’une diminution des groupes, mes projets ont encore changé et je me suis retrouvé au CFP Gabriel-Rousseau où je suis toujours actuellement.

Depuis novembre 2016, je suis libéré de ma tâche d’enseignement afin de développer des programmes d’études en ligne et d’aider les enseignants du secteur de la formation professionnelle à la commission scolaire des Navigateurs à utiliser les technologies de l’informatique. J’ai terminé mon baccalauréat en enseignement professionnel à l’hiver 2017. Cela m’aura pris environ 12 ans d’efforts et de travail acharné, partagés entre le travail à temps complet dans l’enseignement et les études à temps partiel. Sans compter que je suis maintenant père d’une fillette de 5 ans, d’un jeune garçon de 2 ans et demi et que le prochain bébé arrive bientôt. Heureusement pour moi, le baccalauréat en enseignement professionnel de l’UQAR m’a permis de concilier travail, étude et famille. Je ne crois pas que j’aurais été en mesure de faire mon baccalauréat en enseignement professionnel sans la formation à distance que l’UQAR m’a offerte.

 

Dave Dumas, diplômé au baccalauréat en enseignement secondaire

Rimouski

Depuis ma tendre enfance et particulièrement au primaire, j’ai toujours su que je voulais devenir enseignant, comme si c’était imprégné dans mon ADN. D’ailleurs, ce désir m’habitait tellement que je m’amusais à réaliser des examens pour mes amis et à les corriger par la suite. J’adorais également faire faire des apprentissages, « montrer des choses » à mes amies et amis et à mes cousines et cousins. L’éducation et l’enseignement étaient donc la voie à suivre! 

À la fin de mon secondaire, je me suis inscrit en sciences humaines au Cégep de Rimouski afin de suivre des études préuniversitaires. Mon but ultime était d’aller à l’université et de m’inscrire au baccalauréat en enseignement secondaire en 1998. 

Mais pourquoi le secondaire? Pour deux raisons. La première est fort simple : la clientèle. Je préférais faire la différence auprès des jeunes adolescents et les accompagner dans leur future vie d’adulte. C’est tout un défi, la clientèle secondaire, mais combien enrichissant sur le plan professionnel!

Améliorer la vie des jeunes adolescents qui peuvent vivre des transformations à une vitesse folle est super stimulant même si ce n’est pas toujours facile. J’ai pu d’ailleurs le confirmer lorsque j’ai vécu mes premières expériences de stage de 1998 à 2002. La seconde est la matière enseignée. L’histoire et la géographie sont des matières qui me passionnent énormément. Partager cette passion avec les autres me transporte sur une autre planète!

Depuis 2002, j’enseigne à l’école secondaire Vallée-des-Lacs de Squatec de la commission scolaire du Fleuve-et-des-Lacs et je ne regrette pas mon choix d’exercer ce métier. C’est tellement extraordinaire de voir évoluer les jeunes à qui j’enseigne et surtout, de constater plus tard qu’ils sont devenus des adultes heureux et accomplis dans la vie! Cela me rappelle que j’ai participé à cette évolution et que j’exerce cette profession pour une raison.

Ce qui me tient le plus à cœur, c’est de permettre aux jeunes de vivre des expériences mémorables et de les faire participer. C’est pour cette raison que je tente de réaliser avec eux des activités comme des campagnes de financement pour la cause du cancer (Association du cancer de l’Est du Québec). Depuis 9 ans, nous avons remis à l’Association plus de 25 000 $. Nous avons fait des « ponts payants », des soupers pizzas, etc.

En 2005 et en 2008, j’ai eu la chance d’accompagner les élèves en République dominicaine et au Guatemala en mission humanitaire. Une expérience que je n’oublierai jamais. La mise sur pied en 2009 du Club des petits déjeuners est une autre fierté pour moi. Les responsabilités du Parlement étudiant, du comité des finissants et du méritas sont aussi de belles implications qui me permettent de m’accomplir. 

L’enseignement n’est pas seulement un métier ou une vocation pour moi, mais aussi toute une vie qui habite tout mon être. Après 16 ans dans les murs de mon école, je considère que je suis privilégié d’enseigner à tous les jeunes qui ont croisé ma route et d’avoir marqué positivement, je l’espère, leur adolescence. Merci!

 

Janie Boutin, étudiante baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire et sociale

Lévis

Certaines personnes terminent leurs études collégiales avec une tonne de questions sur leur avenir. J’ai eu la chance de ne pas être l’une d’entre elles. Je sais depuis l’école primaire que je souhaite devenir une enseignante pour faire une différence dans le quotidien de jeunes comme l’ont si bien fait les hommes et les femmes qui ont fait partie de mon parcours scolaire. Ce qui s’est précisé avec le temps, c’est la clientèle avec laquelle je souhaitais travailler.

C’est au secondaire que j’ai eu l’occasion d’aller rencontrer des élèves de l’école Madeleine-Bergeron à Québec et où je suis tombée amoureuse de ces enfants aux besoins aussi grands que leur cœur. L’enseignement au régulier aurait été stimulant, mais les défis omniprésents et les progrès souvent lents et difficiles (mais, oh! combien réjouissants!) des élèves en difficulté ont tôt fait de me faire choisir l’enseignement en adaptation scolaire et sociale.

Jusqu’à présent, la formation offerte à l’UQAR comble mes besoins de future enseignante. Les professeurs et les chargés de cours m’ont transmis un bagage de connaissances important autant en ce qui a trait aux différents élèves que je pourrai côtoyer qu’à la didactique et l’enseignement. Cependant, c’est en contexte de stage que j’ai le plus appris. Dans chacun de mes trois stages dans des milieux aussi diversifiés que stimulants, j’ai pu lier la théorie à la pratique et développer mes compétences professionnelles comme la gestion de classe. C’est grâce à eux que j’aspire à devenir une enseignante signifiante et marquante dans le parcours scolaire des enfants que j’aurai l’occasion de rencontrer.

Pour l’avenir, les avenues qui s’offrent à moi sont nombreuses. L’orthopédagogie, la classe d’adaptation scolaire, la maîtrise en orthophonie ou le certificat sur le trouble du spectre de l’autisme, je n’écarte aucune option pour l’instant.