L’expertise en production automatisée développée par des chercheurs de l’UQAR permettra à Premier Tech de miser sur l’innovation pour améliorer ses procédés et demeurer à la fine pointe de la technologie. L’étudiant à la maîtrise en ingénierie Dominic Lafontaine-Poirier réalise présentement son projet de recherche en partenariat avec l’entreprise louperivoise, dans le but d’améliorer la productivité et l’autonomie d’une cellule robotisée industrielle.

Le projet combine robotique et vision artificielle. La robotique permet d’effectuer des tâches éprouvantes physiquement, répétitives et qui demandent une grande précision. La vision artificielle permet au robot de comprendre son environnement par une analyse avancée d’images photo ou vidéo. Parmi les applications connues, notons la reconnaissance faciale des systèmes de sécurité les plus sophistiqués, ou encore l’identification de pathologies à l’aide d’un scanneur médical.

C’est dans la cadre de son partenariat avec la Chaire CRSNG-UQAR en génie conception que Premier Tech – Chronos a fait appel au Laboratoire de recherche en productique (LRP) pour la réalisation de ce projet de recherche. Le projet de maîtrise de M. Lafontaine-Poirier, qui s’insère dans les activités de recherche de ce laboratoire, consiste à développer un système de reconnaissance active d’objets par vision artificielle dédié à une cellule d’emballage robotisée.

« Dans un projet comme celui-là, la première étape consiste à standardiser les images captées par la caméra. Par exemple, il faut que l’angle, la luminosité et le zoom soient au point afin que la caméra capte toujours le même cadre visuel. Par la suite, je vais établir un ensemble de règles et d’algorithmes qui vont permettre d’interpréter les images. En réalité, on devrait fournir au robot des informations lui permettant de comprendre qu'une forme A, de couleur B, de dimension C, dans une position D signifie que l’image captée représente un objet de type X, Y ou Z. Enfin, une fois l’objet repéré et identifié, il ne reste plus au robot qu’à sélectionner la procédure spécifique à cet objet et à appeler le programme adéquat pour en disposer », explique l’étudiant.

L’entreprise s’attend à recevoir un prototype fonctionnel du système de reconnaissance pour l’intégrer dans certains de ses équipements. « Les défis associés à ce projet ne se limitent pas uniquement aux aspects techniques ; les paramètres financiers sont tout aussi déterminants », souligne-t-il.

Diplômé de l’UQAR au baccalauréat en génie électrique, Dominic Lafontaine-Poirier a amorcé sa maîtrise en ingénierie à l’automne 2013. Sa première session lui a permis d’acquérir des connaissances spécialisées en vision numérique et en robotique. Depuis l’hiver 2014, il réalise la partie « terrain » de son projet, directement dans les installations de Premier Tech. Le professeur Abderrazak El Ouafi, directeur du Laboratoire de recherche en productique (LRP) et titulaire de la Chaire CRSNG-UQAR en génie conception, agit comme directeur de recherche alors que le professeur Jean-François Méthot, spécialiste en vision numérique, est son codirecteur.

M. Lafontaine-Poirier a reçu la bourse de recherche en milieu de pratique (BMP Innovation) du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et du Fonds québécois de la recherche sur la nature et les technologies (FQRNT), dont l’objectif est de favoriser l’accroissement des compétences en innovation des entreprises et l’employabilité des jeunes diplômés des programmes d’études supérieures par des partenariats universités-entreprises. « Je peux me consacrer à mes études à temps plein. Sous la supervision d’un chercheur de l’UQAR, je travaille sur un projet de recherche qui a pour but de résoudre la problématique d’une entreprise. La bourse que je reçois est une contribution financière au projet partagée à parts égales entre le FQRNT, le CRSNG et l’entreprise. Tout le monde est gagnant », conclut-il.

Que ce soit pour améliorer un produit ou un procédé, adapter un savoir-faire ou une technique à des contraintes industrielles, ou encore développer un produit radicalement nouveau, une collaboration de recherche est l’un des meilleurs moyens pour une entreprise de l’Est-du-Québec de rester à la pointe de l’innovation et de développer ses activités. Le projet de Dominic Lafontaine-Poirier en est un excellent exemple.