Finissant au baccalauréat en communication (relations humaines), Kevin Roche a vécu une expérience de stage peu banale avec l’équipe du Sedna IV. Une occasion rêvée de marier les sciences humaines et les sciences de la nature dans le cadre de la mission 1000 jours pour la planète.

Originaire de l’Île de la Réunion, M. Roche a collaboré avec l’équipage du Sedna IV lors de son troisième stage en psychosociologie. C’est d’ailleurs lors d’un arrêt du trois-mâts québécois à son île natale qu’il a pu rencontrer pour une première fois l’équipe de 1000 jours pour la planète.

Kevin Roche a aidé les coordonnateurs scientifiques de la mission à entrer en contact avec la population réunionnaise et des organisations œuvrant en biodiversité, dont le Parc national de la Réunion. « Cette mise en lien avait pour but de permettre aux scientifiques de découvrir plus en profondeur des organismes s’occupant de la biodiversité réunionnaise et à la fois de compléter leurs prises de notes pour leurs journaux de bord publiés sur le site Internet de 1000 jours pour la planète », explique l’étudiant de l’UQAR.

Le stage avait également un volet pédagogique en lien avec la mission du Sedna IV. « Mon mandat principal était de rendre compte de la perception qu’ont les jeunes Réunionnais âgés de 8 à 10 ans à l’égard de la biodiversité marine. Pour ce faire, j’ai décidé d’intervenir auprès des élèves de l’École élémentaire publique Jules Reydellet, située dans la capitale Saint-Denis », indique M. Roche.

L’étudiant en psychosociologie à l’UQAR a fait en sorte d’établir un dialogue basé sur l’atteinte d’un but commun afin de jeter les bases à une collaboration entre les scientifiques et les jeunes Réunionais. « Mes propres canevas d’interventions furent créés avec cette pensée, poursuit M. Roche. Ainsi, j’ai montré aux scientifiques mes outils de psychosociologue et j’ai discuté avec eux des améliorations pouvant être faites. S’établissait alors un échange d’expériences entre les savoirs des animateurs scientifiques et mon savoir-faire de jeune psychosociologue. »

Deux matinées de classe de mer ont été offertes aux élèves afin d’évaluer leur perception de la biodiversité marine. Kevin Roche a alors questionné les jeunes sur leurs connaissances à propos de la biologie et plus spécifiquement de leurs rapports à la mer. Les jeunes étaient, dès lors invités à s’exprimer au « je ». « Un « je » que l’on souhaite « conscientisant » et susceptible de rapprocher le jeune de sa perception singulière à l’environnement » explique M. Roche.

De plus, les participants ont aussi été amenés à dessiner ce qu’évoque pour eux l’océan avec tout ce qu’il comporte. « Outre leur aspect ludique, ces dessins furent un outil d’intervention puissant permettant de percevoir plus en profondeur, plus en symbolique, leurs perceptions de l’océan qui les entoure. Ces dessins, après analyse, m’ont permis dès lors d’être le plus fidèle possible à leurs propres représentations », mentionne le finissant au baccalauréat en communication (relations humaines).

Ce volet du stage de M. Roche a permis aux communicateurs scientifiques de la mission 1000 jours pour la planète de faire un état des lieux de la perception des jeunes Réunionnais à l’égard de la biodiversité. « De façon générale, le fait même de questionner et de faire découvrir conscientise et ouvre la porte au changement. Ainsi, la psychosociologie autant que la biologie ont à apprendre l’un de l’autre dans un monde où les cultures s’entremêlent de plus en plus », conclut M. Roche.