Étudiante à la maîtrise en sciences infirmières au campus de Lévis, Véronique Lévesque consacre son projet de recherche à documenter le phénomène de l’hypothermie postopératoire pour en arriver à établir les meilleures pratiques afin d’en prévenir l’incidence et les conséquences. Son employeur, confirmant la pertinence du sujet de sa recherche, lui a octroyé une bourse pour lui permettre de développer son projet.

Infirmière au bloc opératoire du CHU de Québec, mais actuellement en congé de maternité, Véronique Lévesque s’intéresse à cette thématique qui demeure malheureusement peu documentée au Québec. Bien que la prévention de l'hypothermie opératoire soit une évidence depuis des années, sa mise en œuvre reste souvent imparfaite. On dénombre encore aujourd’hui de nombreux cas d'hypothermie opératoire non désirés.

Par une étude descriptive corrélationnelle, Véronique se donne pour objectif de documenter les cas d’hypothermie opératoire afin d’établir la nature de la relation entre les variables permettant d’identifier les patients à risque d’hypothermie et le degré de température lors de leur arrivée à la salle de réveil, afin de rendre possible la mise en œuvre d’une gestion intégrée de la qualité des soins opératoires. Celle-ci permettra également d’évaluer la possibilité de mettre en œuvre des pratiques cliniques permettant d’identifier les patients à risque d’hypothermie opératoire non désirée.

« Actuellement, nous sommes dans l’impossibilité de décrire l’ampleur du phénomène de cette problématique au Québec puisqu’aucun cas n’est répertorié. » mentionne-t-elle. « Les gestionnaires des services opératoires constatent la difficulté d’agir sur cette problématique puisqu’elle n’est pas documentée, donc inconnue. Pourtant, l’amélioration de la qualité des soins offerts à la clientèle opératoire doit devenir une priorité pour les équipes soignantes afin de prévenir l’incidence des hypothermies opératoires qui peut être très néfaste sur la santé des patients.»

Parmi les conséquences des hypothermies postopératoires, on remarque l’augmentation des infections de plaies chirurgicales, l’augmentation du séjour d’hospitalisation et l’augmentation du risque de morbidité cardiaque (insuffisance coronarienne, accident vasculaire cérébral). De plus, aucun suivi n’est effectué après un épisode d’hypothermie dans le processus postopératoire entre les établissements de santé.

La bourse de recherche en sciences infirmières de 5 000 $ qu’a reçu Véronique est remise par la direction des soins infirmiers du CHU, la Banque TD et la fondation du CHU de Québec-Université Laval pour encourager les infirmières à poursuivre des projets de recherche.

Véronique terminera sa maîtrise en décembre 2016. « Je reconnais que c’est beaucoup de travail, mais j’encourage mes amies à continuer au 2e cycle. C’est incroyable le nombre de portes qui peuvent s’ouvrir. Ça me permet de voir plus loin et de pouvoir un jour atteindre un poste de gestion en établissement.»

Réalisée sous la supervision du professeur spécialiste de la qualité des soins Guy Bélanger, cette recherche pourra susciter des réflexions inspirantes et actuelles tant auprès des gestionnaires que chez le personnel infirmier.