Les femmes, qui représentent la moitié de la population, sont beaucoup moins présentes que les hommes dans des fonctions de haute direction dans les entreprises québécoises (18,4 % en 2012 [1]). Diplômée à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail, Julie Blais s’est intéressée au plafond de verre, cet ensemble de contraintes qui freine les femmes dans leur accès à des fonctions de haut pouvoir.

L’expression « plafond de verre » est apparue aux États-Unis à la fin des années 1970, désignant le fait que des niveaux supérieurs ne seraient pas accessibles à certaines catégories de personnes — les femmes dans le cas présent — dans une structure hiérarchique organisationnelle. Plusieurs contraintes empêchent l’ascension professionnelle des femmes dont les stéréotypes féminins, le manque de modèle, le défi de conciliation travail-famille, le manque de temps pour faire des activités de réseautage hors des heures de bureau, etc.

Julie Blais a choisi le profil professionnel de la maîtrise, qui permet l’approfondissement des connaissances sur un sujet particulier en gestion des personnes en milieu de travail dans le cadre de la rédaction d’un essai, qui favorise les liens pertinents entre le vécu professionnel et les connaissances scientifiques reliées au domaine. Dans le cadre de cet essai, elle a cherché à déterminer si ce sont davantage des facteurs internes ou externes aux organisations qui amènent les femmes à être confrontées à de multiples obstacles dans leur ascension hiérarchique.

Pour évaluer l’ampleur de la problématique, Mme Blais a effectué, entre autres, un travail de comparaison entre les parcours de carrières d’hommes et de femmes détenant un niveau de formation et d’expérience similaire pour mesurer les écarts. À l’aide de bases de données statistiques, comme celles de l’Institut de la statistique du Québec (IST), elle sera en mesure de quantifier de façon objective la représentation selon le sexe, l’âge, le niveau de formation et le secteur d’activité.

Même si on peut avoir l’impression qu’au Québec, beaucoup d’efforts ont été déployés au cours des dernières années pour favoriser une meilleure représentation des femmes à de hautes fonctions, les statistiques démontrent qu’encore beaucoup de travail est à faire. « Dans les milieux de la santé ou de l’éducation par exemple, les femmes représentent la grande majorité des diplômés. Par contre, il semble y avoir une surreprésentation des hommes dans les postes de gestion. Il serait intéressant de pointer le ou les facteurs qui expliquent pourquoi les femmes continuent d’éprouver des difficultés à atteindre les mêmes postes que les hommes, même dans des secteurs d’activités où elles sont de loin supérieures en nombre », remarque Mme Blais.

Réalisé sous la direction du professeur Michel Fortier, spécialisé dans les enjeux éthiques de la gestion, l’essai de Julie Blais vise d’abord une ouverture sur une problématique qui sort du cadre de la gestion quotidienne. « Comme gestionnaire, la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail m’apporte une vision plus globale de la gestion et me permet de poser une réflexion qui fera possiblement évoluer les pratiques organisationnelles au cours des prochaines années », conclut Mme Blais.

[1] Selon la Table des partenaires influents pour accélérer l'augmentation du nombre de femmes dans les postes de pouvoir des sociétés québécoises cotées.