Serge Demers s’apprête à tourner la page sur une carrière bien remplie de 32 ans dans le monde de la recherche océanographique. Le premier directeur de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski passera le flambeau dans les prochains mois après 14 années à la tête de ce fleuron de la Technopole maritime du Québec.

Officiellement, le troisième mandat de M. Demers à la direction de l’ISMER prend fin le 31 mai. N’ayant pas sollicité de renouvellement, un concours pour combler ce poste est lancé ce 4 mars. D’ici la nomination de son successeur, à l’automne, M. Demers assumera l’intérim à la direction de l’Institut.

Le nom de Serge Demers est étroitement lié à celui de l’ISMER. Président du comité scientifique pour la mise en place de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski en 1997, il en est devenu le premier directeur en 1999. Si l’ISMER comptait 12 professeurs-chercheurs au départ, elle en compte aujourd’hui 23 et est le plus important institut de recherche universitaire en science de la mer au Canada.

« Après trois mandats à la tête de l’ISMER, je considère avoir contribué à l’essor de l’institution et d’avoir atteint les objectifs que je m’étais fixés. Je suis maintenant prêt à passer le flambeau pour assurer la continuité et le développement de ce merveilleux Institut », mentionne M. Demers. « Bien sûr, la notoriété de l’ISMER à l’international repose sur un travail d’équipe et j’ai toujours été entouré d’excellents collaborateurs qui, eux aussi, avaient à cœur le développement de l’organisation. »

En marge de ses fonctions à l’ISMER, M. Demers a contribué à la mise sur pied d’importantes organisations dans le domaine de sciences de la mer, dont le Centre de recherche sur les biotechnologies marines (CRBM), le Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO), Innovation Maritime, l’Observatoire global du Saint-Laurent (OGSL) et la Technopole maritime du Québec (TMQ). Il préside d’ailleurs le CIDCO, l’OGSL, la TMQ et REFORMAR, l’organisation qui gère le navire Coriolis II de l’UQAR, il est vice-président du CRBM.

Sous sa gouverne, l’UQAR-ISMER a réalisé plusieurs partenariats internationaux, notamment en Argentine où un observatoire semblable à celui de l’OGSL a été lancé dans le golfe San Jorge. M. Demers a également été un joueur-clé dans le développement de relations avec l’Université nationale de la Patagonie San Juan Bosco.

En 2005, l’Université du Québec a remis à M. Demers son prix d’excellence en gestion pour ses réalisations lors de la mise en place de l’ISMER. « L’ISMER a connu un essor impressionnant sous la direction de Serge Demers. D’ailleurs, il a  été un acteur important  pour le positionnement du créneau maritime dans la région. À travers sa contribution au développement de l’ISMER, il a permis d’accroître le rayonnement et la notoriété de l’UQAR en recherche », indique le recteur Jean-Pierre Ouellet.

Originaire de Montréal, Serge Demers est détenteur d’un doctorat en biologie marine de l’Université Laval (1981). Il est spécialiste en écophysiologie du phytoplancton. Ayant débuté sa carrière comme chercheurs chez Pêches et Océans Canada en 1982, il s’est joint à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS-Océanologie) comme professeur et chercheur en 1994. Au cours de sa carrière, il a publié plus d’une centaine d’articles scientifiques dans des revues de calibre international.

S’il voit un bel avenir à l’ISMER, M. Demers se montre toutefois inquiet à l’égard des coupures gouvernementales sur le plan de la recherche. « L’ISMER est sur une belle lancée. Le défi est de maintenir la notoriété de l’institution. On ne peut pas s’asseoir sur ses lauriers. Cela est encore plus important dans le contexte actuel où le financement de la recherche est fragilisé. »

Âgé de 62 ans, Serge Demers entend demeurer actif lorsque la retraite sonnera officiellement, le 1er mars 2014, jour du 15eanniversaire de la création de l’ISMER . « Je suis un régionaliste convaincu et je veux rester dans la région, où la qualité de vie est incomparable et où je pourrai sûrement contribuer à d’autres facettes de son développement », conclut-il.