Le parcours de Bernard Pouliot est impressionnant. Diplômé de l’UQAR en administration, il a décidé à la fin des années 1970 de s’établir en Chine pour faire carrière dans le domaine bancaire. Aujourd’hui, il est à la tête de Quam Limited, une société œuvrant dans la haute finance qui emploie 400 personnes. Rencontre avec le récipiendaire du Prix d’excellence 2013 des diplômés de l’UQAR.

Originaire de Montréal, Bernard Pouliot a obtenu son baccalauréat en administration en 1974. Après une année aux HEC, M. Pouliot a effectué un séjour à Oslo par le biais de l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales. Un séjour qui devait durer quatre mois, mais qui s’est prolongé jusqu’à un an. « Pendant cette année, je me suis rendu compte que je devais terminer mon baccalauréat. J’ai alors choisi de venir à l’UQAR, qui en était encore à ses débuts. Mon beau-frère et ma sœur y enseignaient et c’était pour moi une bonne occasion de découvrir une région que je ne connaissais pas. Ce fut une excellente décision. Le rapprochement qu’on avait entre les étudiants et les professeurs faisait une différence. Il y avait cette complicité que je recherchais. »

Diplôme en main, Bernard Pouliot s’est à nouveau retrouvé en Norvège pour travailler dans le secteur du transport maritime. Il y est resté deux années et demie. En 1976, il était de retour dans sa ville natale pour débuter une carrière au sein de la Banque Nationale du Canada. La Chine allait bientôt entrer dans sa vie pour ne plus jamais en sortir. Devant les perspectives d’affaires que représentait le marché asiatique, la BNC décidait d’ouvrir une succursale à Hong Kong en 1978. Le défi a plu à M. Pouliot. Sa candidature retenue, il débarqua à Hong Kong en novembre de la même année.

« Ce défi était très enthousiasmant sur le plan professionnel, mais en plus, il me sortait littéralement de la routine. Je devais me familiariser avec leurs us et coutumes et comprendre la riche réalité du monde financier de la région de l’Asie-Pacifique », mentionne M. Pouliot. L’aventure dura cinq ans. En 1984, le diplômé de l’UQAR quittait la Banque Nationale pour se joindre à une société de portefeuille indonésienne, le groupe Dharmala, spécialisée dans les secteurs financier et bancaire, des denrées alimentaires, de la distribution de produits industriels et de la location de stationnements.

Cette société a permis de jeter les bases de Quam Limited. « Profitant de la crise financière qui a secoué l’Asie en 1997, j’ai pu racheter la division financière de Dharmala avec un groupe de collègues que j’avais mis en place. Après cela, nous nous sommes inscrits à la bourse. En injectant les activités financières dans une société cotée à la bourse, nous avons redémarré les opérations financières qui avaient été affectées lors de la crise », explique le président et actionnaire majoritaire de Quam.

La société présidée par Bernard Pouliot compte 400 employés et travaille avec des sociétés ayant de 200 M $ à 1 G $ de capitalisation. « Nous sommes courtiers en valeurs mobilières, gestionnaires de fonds et une banque d’investissement. Quam est constamment à la recherche d’occasions pour développer des affaires, soit par la fusion ou l’acquisition de sociétés. Les possibilités sont grandes. La Chine se développe et est au début d’un tsunami incroyable. Nous n’avons encore rien vu. »

Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR

Bernard Pouliot est le treizième récipiendaire du Prix d’excellence des diplômés de l’UQAR, une distinction qui reconnaît la réussite et le parcours exceptionnel d’un diplômé ou d’une diplômée. « Bernard Pouliot est un modèle de réussite et de persévérance pour la communauté universitaire »,  indique le président de la Fondation de l’UQAR, José Arsenault. « En lui remettant notre distinction la plus prestigieuse, nous soulignons son rôle d’ambassadeur de premier plan de notre université dans la région de l’Asie-Pacifique. Nous sommes très heureux d’avoir des diplômés de son calibre dans notre confrérie. »

C’est avec beaucoup de fierté que M. Pouliot a reçu ce prix lors de la dernière collation des grades du campus de Rimouski. Dans son allocution, il a lancé ce message aux nouveaux diplômés : « Tout est possible. Chacun a sa place au soleil.  Il faut se positionner, il faut s’ouvrir l’esprit, il faut oser, il faut apprendre de ses échecs. Ce n’est pas toujours facile d’avoir des échecs, mais il faut les rationaliser et savoir rebondir. Tant qu’on est en santé et qu’on a une bonne tête sur les épaules, on peut toujours rebondir. »

Malgré la distance, M. Pouliot demeure très attaché à son alma mater. « Après mes études, j’ai toujours dit que l’UQAR, c’est le Harvard du Québec. Mes années à l’Université furent une période fantastique de ma vie. » Un fonds visant à offrir des bourses aux étudiants et aux étudiantes ayant des projets à caractère entrepreneurial en Asie a été créé au nom de Bernard Pouliot.

Pour le président de Quam Limited, il ne fait pas de doute que l’UQAR joue un rôle socioéconomique majeur dans son milieu. « Elle donne une colonne vertébrale au développement local et régional. Elle rassure les gens d’affaires parce qu’ils savent qu’il y a des ressources sur place qui les comprennent », conclut M. Pouliot.