Les changements climatiques et leurs impacts sur les communautés sont devenus un enjeu de société majeur, particulièrement dans l’Est-du-Québec. Formée au Brésil en génie de l’environnement, Julia Santos Silva s’est penchée sur la place de l’apprentissage collectif dans la résilience des communautés côtières face aux changements climatiques dans le cadre de son doctorat en développement régional.

Forte d’une expérience de coconstruction de projet dans le domaine de la gestion de l’eau, Julia Santos Silva a été recrutée en 2010 dès sa première année de doctorat comme professionnelle de recherche dans le cadre de l’Alliance de recherche universités-communautés sur les défis des communautés côtières de l'estuaire et du golfe du Saint-Laurent (ARUC-DCC), alliance dirigée à l’UQAR par le professeur Steve Plante, également directeur de thèse de Mme Santos Silva. Aujourd’hui arrivé à son terme, cet important programme reposait sur un partenariat entre des organismes du milieu et des établissements postsecondaires, et visait entre autres à renforcer la capacité des collectivités à prendre des décisions et à résoudre des problèmes.

Passionnée par le travail avec les communautés, cette entrée rapide sur le terrain a été déterminante pour Mme Santos Silva. « En accompagnant un projet de recherche-action participative, j’ai fait connaissance avec les différents acteurs qui interviennent sur le territoire, ce qui m’a donné une idée très concrète de la manière dont les choses sont organisées ici, au Québec. J’ai aussi pu me faire une idée plus précise des enjeux des changements climatiques pour les communautés plus exposées comme celles qui vivent dans les zones côtières. Ces enjeux ne concernent pas seulement les infrastructures et l’environnement biophysique, mais aussi l’organisation sociale et les modes de gouvernance. » 

Sa participation à un programme de recherche a permis à la jeune diplômée de développer des compétences utiles pour sa thèse, telles que préparer et mener des entrevues, présenter des résultats de recherche lors de réunions publiques, rédiger des synthèses et des comptes rendus. Il lui a également donné l’occasion de travailler avec des chercheurs de différentes disciplines et de différentes provinces au Canada.


Discours de Julia Santos Silva lors de la dernière collation des grades.

Il a fallu néanmoins concilier une approche plutôt orientée vers l’action avec la réalisation d’un travail universitaire. « Cela demande de la flexibilité, indique Mme Santos Silva, mais les cours donnés au doctorat m’ont appris à développer un regard plus analytique sur ce que j’observais. Partant d’une formation d’ingénieur, je voulais comprendre les dimensions plus sociales du développement. La question de l’apprentissage collectif, qui est un des éléments de la résilience, s’est imposée à la fois par le contexte de l’ARUC et par mon intérêt pour la concertation et l’action collective. »

Après avoir accompagné pendant quatre ans les communautés de Sainte-Flavie et Rivière-au-Tonnerre, deux villages côtiers confrontés différemment aux aléas climatiques, la jeune chercheuse arrive à la conclusion qu’une large participation des acteurs aux décisions qui concernent leur environnement permet d’améliorer les stratégies d’adaptation aux changements climatiques. « Les gens ont la volonté de s’impliquer, d’apprendre sur ces questions », souligne-t-elle. « Ils ont aussi leur expérience et leur expertise, complémentaires à celles des différents paliers de gouvernement et des comités comme les organismes de bassins versants et les ZIP (zones d'intervention prioritaire). Il faut que les dispositifs d’accompagnement en tiennent compte. »

Julia Santos Silva a soutenu avec succès sa thèse de doctorat au printemps dernier. Que ce soit dans le domaine universitaire ou bien dans le secteur public, privé ou gouvernemental, elle souhaite continuer à travailler avec les communautés qui font face à des enjeux environnementaux, dans une perspective de développement territorial et régional. Les travaux produits dans le cadre de l’ARUC-DCC peuvent être consultés en ligne, au http://www.defisdescommunautescotieres.org/.