L’Université du Québec à Rimouski annonce la signature, avec le ministère de la Sécurité publique, d’une entente pour la réalisation d’un projet de recherche relatif aux rechargements de plages dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. Menée par la Chaire de recherche en géoscience côtière, cette étude vise à développer un protocole de suivi lors de la mise en place d’un rechargement de plages et à évaluer la capacité d’une plage à retrouver son profil d’équilibre à la suite du démantèlement d’un enrochement.

Au cours des dernières années, le rechargement de plages a été utilisé comme ouvrage de protection alternatif à la construction de structures rigides, notamment les enrochements, puisqu’elles sont peu adaptées pour les côtes basses sablonneuses. « Les structures rigides sont susceptibles d’entraîner une réduction importante de la largeur des plages ainsi qu’un abaissement de leur profil. Ces impacts réduisent la capacité naturelle des plages à atténuer l’énergie des vagues et augmentent ainsi le risque de submersion », explique le professeur Pascal Bernatchez, qui est titulaire de la Chaire de recherche en géoscience côtière.

Les rechargements de plages permettent de redonner un profil d’équilibre aux plages et, de cette façon, de limiter l’impact des vagues sur la côte. Plusieurs services écologiques sont également restaurés menant à des gains sociaux, économiques et écologiques pour le milieu.

Peu de projets de rechargement de plages ont été suivis sur le long terme. La Chaire de recherche en géoscience côtière de l’UQAR aura donc le mandat de faire une analyse de l’évolution de sept secteurs de l’Est du Québec ayant fait l’objet d’un rechargement de plages, d’évaluer son comportement et de documenter les effets de réduction du recul du littoral. D’autres secteurs pourront aussi faire l’objet de suivis à la suite de travaux utilisant le rechargement de plages comme mesure de protection contre l’érosion et la submersion côtières dans les prochaines années.

Une partie du projet sera également consacrée au suivi de la réponse d’un système côtier à la suite du démantèlement d’un enrochement. En effet, ce démantèlement a été réalisé en 2016 par Parcs Canada dans le secteur de Cap-des-Rosiers, dans le parc national Forillon. Il s’agit d’un des plus importants démantèlements d’un enrochement côtier au Canada.

Des suivis topographiques et sédimentologiques ainsi que des mesures de vagues et de niveaux d’eau seront effectués sur chaque site d’étude afin d’identifier les conditions météo-marines responsables de l’évolution des profils de plages.

Ce projet de recherche donnera également lieu à la publication d’un guide méthodologique pour le suivi environnemental des rechargements de plages destiné aux entreprises privées, aux organisations régionales et aux professionnels gouvernementaux. Le projet est financé à même les budgets alloués au Cadre pour la prévention de sinistres 2013‑2020 du gouvernement du Québec pour un montant de 480 400 $ sur 3 ans (2017‑2020).