Originaire de Pabos en Gaspésie, le diplômé Guy-Philippe Anglehart a un parcours de vie hors de l’ordinaire. Rencontre avec un chansonnier-humoriste diplômé au baccalauréat en sciences comptables et à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail, aujourd’hui professeur en comptabilité au Cégep de la Gaspésie-les-Îles. De Juste pour rire à la comptabilité, faire l’équation par le rire pour le plaisir des jeunes!

Que fais-tu dans la vie présentement?

Professeur de comptabilité au Cégep de Gaspé! Suite à mon baccalauréat, j’ai décidé de poursuivre à la maîtrise pour pouvoir enseigner au cégep, endroit où j’ai véritablement eu la piqûre grâce à une enseignante de comptabilité qui a su stimuler en moi le goût de transmettre cette matière considérée parfois comme aride. Après quelques années à travailler dans le domaine du développement socio-économique de ma région, j’ai vu passer une offre d’emploi comme professeur à l’École des Pêches et de l’Aquaculture de Grande-Rivière et j’ai sauté dessus. J’ai pris un congé sans solde de 6 mois de la MRC du Rocher-Percé pour essayer cela. Un peu plus tard, une nouvelle opportunité s’est offerte pour un poste dans le même programme dans lequel j’étais inscrit à l’époque au Cégep à Gaspé! Depuis, je suis très heureux d’y enseigner à des jeunes qui incarnent la relève. La révélation que j’avais eu étant étudiant au collégial a été la bonne!

Pourquoi l’enseignement?

J’ai toujours aimé l’école étant jeune et j’en garde d’excellents souvenirs. J’aime être entre les murs d’une école, dans une classe avec des bureaux et des chaises. Le fait d’être aujourd’hui le modèle ou le mentor de ces jeunes me plait beaucoup et est une très grande source de motivation. En réalité, j’ai seulement changé de place dans la classe ! J’ai conservé le cœur d’un étudiant tout en les respectant dans une relation d’égal à égal, qui nous nourrit mutuellement. J’ai une excellente relation avec eux! 

En ce qui concerne l’enseignement, la plus grosse différence pour moi est qu’aujourd’hui, on fait le cours dans un laboratoire informatique! Finis les exercices dans les cahiers!

Toi et ton frère avez préparé un numéro d’humour pour un spectacle amateur à l’UQAR alors que vous y étiez étudiants. Peux-tu nous en parler un peu?

J’ai fait les Talents de l’UQAR durant 3 ans. Les deux premières années avec ma guitare à titre de compositeur interprète. J’ai ensuite pu profiter de l’arrivée de mon frère à l’UQAR pour perpétuer l’héritage de mon père qui était un comique et qui faisait parfois des spectacles dans le coin de Chandler en Gaspésie. Nous avons donc écrit un numéro d’humour ensemble, toujours disponible sur YouTube, qui a suscité de très bonnes réactions et cela nous a donné le goût de poursuivre l’expérience.

Toujours en tant qu’artiste, tu as fait de l’humour avec ton frère, allant même jusqu’à participer à l’émission On connaît la chanson de TVA, qui t’a permis d’avoir une participation au Zoofest du Festival Juste pour rire en 2013. Parles-nous de cette expérience?

Toute une expérience! Moi et mon frère faisions des vidéos de musique et des capsules humoristiques pour le plaisir sur YouTube et nous avons décidé de tenter notre chance. Sur le plateau de tournage d’On connaît la chanson, nous avons gagné et reçu le droit de faire un spectacle au Zoofest à Montréal des mains des Denis Drolet et de Gilbert Rozon. On trouvait cela très gros car nous n’avions jamais écrit ou fait de spectacle, à part notre petit numéro aux Talents de l’UQAR! Tout un défi d’écrire 60 minutes de spectacle pour des amateurs et de le roder devant des gens de la Gaspésie! Nous avons fait une seule représentation dans une petite salle du Monument-National un lundi à 22h. Cela fut vraiment agréable de vivre cette expérience enrichissante tout comme le tournage de l’émission de télévision l’avait été.

Diplômé au baccalauréat en comptabilité et à la maîtrise en gestion des personnes en milieu de travail, humoriste, agent de développement, ton parcours atypique t’a amené à développer un bagage assez impressionnant. Cela est utile dans le cadre de ton travail?

Absolument! J’ai toujours eu le dilemme de l’artiste comptable! J’ai toujours eu un fort côté artistique étant plus jeune, tout en voulant étudier en administration au Cégep, et j’ai poursuivi en sciences comptables à l’UQAR. Mon travail de prof au Cégep permet de concilier mes deux passions! J’enseigne la comptabilité de manière sérieuse et loufoque à la fois. Mes cours sont des spectacles de deux heures à chaque fois. Au début, j’avais toujours 2-3 blagues prêtes dans les marges de mes livres, mais aujourd’hui j’improvise et c’est en cela que se démarquent mes cours. Les jeunes aiment y être pour cette raison. Je suis un feu roulant de références, jeux de mots et blagues qui rendent l’ambiance plus agréable et détendue. Ça favorise un apprentissage optimal et ça me valorise car j’ai un public qui m’écoute et m’apprécie chaque jour.

Pourquoi avais-tu choisi l’UQAR pour tes études en 2003?

Ma conjointe voulait faire ses études au Cégep de Rimouski et à cette époque-là, j’avais eu la visite de représentants de l’UQAR dans ma classe au Cégep de Gaspé afin de nous présenter la formule DEC-BAC. J’ai donc décidé de suivre ma blonde et fait ma 3e année au Cégep de Rimouski pour ensuite poursuivre à l’UQAR. J’aimais pouvoir demeurer avec ma blonde près de ma région natale, dans une ville agréable et en croissance comme Rimouski.

Quels souvenirs gardes-tu de ton passage à l’UQAR?

J’ai passé 5 ans de ma vie à l’UQAR et j’en suis très nostalgique. On dirait que j’ai des souvenirs pour bien plus longtemps que cela. J’ai les classes et les corridors imprimés dans mes souvenirs. Il m’arrivait parfois de retourner à l’université après ma diplomation pour m’imprégner de l’ambiance, des odeurs et revoir les sièges bruns de l’Atrium! (rire)

Qui a été la personne la plus marquante durant ton passage à l’UQAR et pourquoi?

Pour moi, les professeurs étaient des personnages et j’aimais ceux qui sortaient du cadre comme Fernando Ouellet et Rodrigue Proulx, qui étaient de véritables numéros. Devant une classe, j’essaie aujourd’hui de m’inspirer de ceux-ci. Pour la transmission des connaissances, Claude Galaise était dans une classe à part par sa connaissance de la matière. À la maîtrise, le chargé de cours Rémi Gauthier, plus jeune et très dynamique, était très intéressant.