Gestionnaire de développement numérique chez Quebecor, la titulaire d’un baccalauréat en administration Stéphanie Delagrave incarne parfaitement le goût du dépassement de soi et la persévérance. De Montmagny à Montréal, elle aura su faire sa place dans un univers hautement compétitif et passionnant. Rencontre avec une toute nouvelle maman énergique et fonceuse qui carbure aux défis technologiques.

Que faites-vous dans la vie?

Je suis gestionnaire de développement numérique. Je dirige une équipe de 8 développeurs numériques responsables de mener à terme des projets pour différentes divisions de Quebecor. Ceux-ci sont parfois basés à Québec ou à Chicoutimi, alors nous travaillons par Skype tout simplement. Mon plus récent mandat, avant mon congé de maternité, consistait à mettre en place la nouvelle application de TVA Sports. Je gérais alors à la fois mon équipe à l’interne et l’équipe qui a développé l’application elle-même. C’est passionnant comme environnement et hautement stimulant. Différents projets majeurs sont en cours de route, mais vous comprendrez que je ne peux en parler pour le moment!

Comparativement aux autres provinces canadiennes, croyez-vous que le Québec fait belle figure concernant le développement numérique?

Le Québec est assurément dans la course, cependant pas dans la tête du peloton. En terme de technologie, les entreprises hésitent encore à investir des sommes importantes dans ce créneau hautement porteur pour l’avenir. Quebecor, par exemple, investit des sommes importantes depuis quelques années. Nous venons tout juste d’effectuer un virage important vers le numérique. Les gens ont compris qu’ils n’auront pas le choix d’y aller de plus en plus, que l’avenir est là et que des investissements devront nécessairement se faire pour demeurer compétitifs. De plus en plus de gros joueurs de l’industrie vont dans ce sens, alors cela donne implicitement une direction à suivre pour les autres.

Pourquoi avoir choisi de faire ton baccalauréat au campus de Lévis de l’UQAR?

Ayant fait mon cégep au Centre d’études collégiales de Montmagny, je ne voulais pas aller dans une grande université impersonnelle. J’y ai grandement apprécié la proximité, chose que je savais possible de retrouver à l’UQAR campus de Lévis. Le style plus « familial » de l’université m’a attiré.

Durant cette période, ayant déjà un fort penchant vers le numérique, j’ai développé un site web afin d’apprendre à coder et m’exposer un peu à l’univers numérique qui débutait à ce moment. Cela m’a permis de me faire connaître auprès de gens qui œuvraient déjà dans ces domaines. Je voulais me faire remarquer et je publiais régulièrement sur des événements qui se passaient à Montréal. Cela m’aura finalement permis d’avoir des stages là-bas!

J’ai travaillé très fort pour réussir. À l’UQAR, j’ai été membre du Club entrepreneur, présidente du Happening marketing et j’ai fait les Jeux du commerce. Je voulais ramasser un maximum de connaissances et me faire voir, car je savais que j’allais devoir compétitionner avec d’autres diplômés provenant d’universités montréalaises branchées sur les grands joueurs corporatifs. Je devais trouver un moyen de me mettre en évidence pour gagner l’attention de ces grandes organisations. La « petite fille de Montmagny » devait faire sa place dans un univers ultra compétitif.

Durant ma formation à l’UQAR, j’ai eu un emploi dans un hôtel du Vieux-Québec afin d’apprendre à parler couramment l’anglais. J’ai également été rencontrer les propriétaires du cinéma Lido à Lévis car ceux-ci recherchaient une personne pour la vente. J’ai plutôt réussi à les convaincre de créer un poste de coordonnatrice marketing numérique afin de mettre en place une structure pour le cinéma sur les réseaux sociaux qui était totalement absente à ce moment. J’y ai travaillé pendant les 3 ans de mon baccalauréat et j’y ai eu bien du plaisir.

Fonceuse dans l’âme, vous avez croisé sur votre route des gens qui ont été marquants à l’UQAR?

À l’UQAR, j’ai eu la chance d’avoir sur ma route des gens formidables comme la professeure Suzanne Pelletier, qui m’a encouragée en m’achetant des billets de train pour que je participe à des conférences à Montréal. Elle était formidable et me poussait toujours à aller chercher le maximum de formation et d’informations. J’ai eu un autre professeur en marketing, Rénald Lavoie, qui lui connaissait très bien le milieu des grandes entreprises et qui me permettait de croire en mon rêve. Ce sont les deux professeurs qui ont cru en moi et qui ont été très marquants dans mon parcours.

La force de l’UQAR était de nous permettre de pouvoir développer des projets, d’avoir les ressources et les appuis pour le faire. Pierre Miousse des Services aux étudiants (SAE) était formidable pour nous appuyer dans nos projets. Il était à l’écoute et compréhensif. La proximité permettait vraiment de pousser encore plus loin nos ambitions. Dans une grande université, il est nettement plus difficile de se démarquer vu le plus grand nombre de personnes. Même s’il y a probablement plus d’opportunités, une mer de monde court après celles-ci. J’étais ambitieuse et je voulais y aller plein gaz, et l’UQAR, comme une petite famille, me permettait de le faire.

Le bénévolat est important pour vous. Pouvez-vous nous parler de la « Gang à Rambrou » ?

La « Gang à Rambrou » est un organisme communautaire qui aide à la réinsertion de gens vivant avec un handicap, une déficience intellectuelle ou l’autisme, et ce, à travers l’art. Je m’y impliquais dans le volet théâtre et j’en faisais avec eux une fois par semaine. Nous montions une pièce que nous présentions à la fin de l’année, où j’accompagnais les jeunes sur scène.

Avant de me joindre à la « Gang à Rambrou », je me trouvais privilégiée d’avoir ma job de rêve chez Quebecor à Montréal. Ce boulot est venu d’une belle opportunité offerte au départ par TVA Publications. Je me demandais ce que je voulais accomplir pour me réaliser encore davantage. Du bénévolat! C’est en voyant le film Gabrielle que j’ai eu un véritable déclic. Je voulais donner de mon temps pour aider ces gens à travers un continuum qui fait partie de ma vie : les arts. À mon plus grand étonnement et plaisir, j’y ai retrouvé 2-3 jeunes qui avaient joué un rôle dans le film! J’étais à ma place. Cela a duré plus de 5 ans, mais j’ai dû ralentir avec ma grossesse. Cela ne m’a pas empêché de faire leur site web que j’administre de manière bénévole encore aujourd’hui.

Félicitations à cette diplômée ultra dynamique et nouvelle maman! Nous lui souhaitons beaucoup de moments heureux avec la petite Jeanne!