Organisée par le Réseau Québec maritime (RQM), la première mission scientifique annuelle sur le fleuve Saint-Laurent à bord du navire de recherche Lampsilis, prendra fin le 8 septembre prochain.

Cette ambitieuse mission fédératrice de quatre semaines, qui s’est déroulée du lac Saint-Louis (Montréal) à Cacouna (estuaire moyen), a regroupé 24 chercheurs issus d’institutions de recherche académiques (collégiales et universitaires : UQAR, UdeM, ULaval, UQTR, Merinov) et gouvernementales (provinciales et fédérales : MFFP, MDDELCC, ECCC) pour étudier de nombreux aspects stratégiques du fleuve Saint-Laurent, et ce, tant pour la conservation de ses ressources que pour la protection de ses communautés riveraines. Près d’une dizaine d’étudiants de tous les niveaux de graduation ont également profité de cette première édition pour parfaire leur formation.

Dresser le bilan de santé des écosystèmes, comprendre les services écologiques et inventorier la vulnérabilité des différentes constituantes du continuum fleuve-estuaire-golfe font partie des objectifs définis dans la thématique « Santé des écosystèmes » du Réseau Québec maritime (RQM). Appuyée par le programme de recherche Odyssée Saint-Laurent, dont le chantier « Découverte » vise à acquérir des connaissances stratégiques sur le système Saint-Laurent, la mise en place de ces campagnes annuelles représente une occasion sans précédent de répondre à ces objectifs.

À bord du Lampsilis, le navire de recherche de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), les scientifiques ont organisé leurs 7 projets de recherche (Annexe 1) autour de deux grands axes : le suivi de la qualité du milieu (analyses de l’eau et des sédiments) et le suivi des communautés biologiques (plancton, poissons).

« Une mission annuelle de cette ampleur et fédérant autant de partenaires permet de réaliser des percées scientifiques importantes sur notre fleuve », souligne Marie-Pier St-Onge, coordonnatrice des missions scientifiques du Réseau Québec maritime. Suite à un appel à intentions lancé en décembre dernier, différents chercheurs et professionnels du RQM, épaulés par les membres du Centre de recherche sur les interactions bassins versants – écosystèmes aquatiques (RIVE) de l’UQTR et Reformar, l’organisme gestionnaire du N/R Lampsilis, ont travaillé pendant plus de 8 mois à l’organisation de cette mission aux multiples contraintes techniques.

« Le Lampsilis est un navire à la fine pointe de la technologie conçu expressément pour de telles missions. Il permet aux chercheurs d’échantillonner dans les zones peu profondes du fleuve, mais également d’accéder aux zones à forts courants d’eau jusque dans l’estuaire moyen du Saint-Laurent », relève Pierre Magnan, responsable des opérations du Lampsilis à l’UQTR et directeur de la thématique « Santé des écosystèmes » du RQM.

 « L’étendue et la complexité des enjeux se rattachant au fleuve Saint-Laurent requièrent un savoir scientifique approfondi ainsi qu’une vaste connaissance des nouvelles tendances économiques et technologiques du secteur maritime. En soutenant l’initiative du Réseau Québec maritime, le gouvernement du Québec favorise l’essor de la recherche et de l’innovation dans ce domaine, de même que la collaboration entre les différents acteurs concernés. Je suis convaincu que la première mission à bord du Lampsilis nous en apprendra encore davantage sur ce joyau maritime et sur la manière d’optimiser ses richesses dans une approche de développement durable », soutient Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation.

 « Pour les Fonds de recherche du Québec, et plus particulièrement le Fonds que je dirige, je tiens à saluer cette mission scientifique du Lampsilis non seulement parce qu’elle rassemble à son bord des chercheurs de pointe de différents secteurs et milieux sur la question de la santé du Saint-Laurent, le poumon du Québec, mais également parce qu’elle se soucie de former la relève de demain sur la dynamique des écosystèmes et ses enjeux dans une perspective de développement durable. Que ce soit en matière de conservation, de biodiversité ou de relations étroites avec les communautés riveraines, il importe de mobiliser les acteurs du domaine maritime issus d’institutions de recherches académiques et gouvernementales afin d’étudier ces aspects stratégiques du fleuve Saint-Laurent, tout en donnant l’opportunité à des étudiants de tous les niveaux de connaître une expérience unique sur le fleuve et parfaire leur formation. » précise Janice Bailey, directrice scientifique des Fonds de recherche du Québec – Nature et technologie

La mission s’est déroulée en deux temps du 29 juillet au 8 août 2019 et du 30 août au 8 septembre 2019, entre Lachine et Tadoussac. Vous pouvez suivre les nouvelles sur la page Facebook du Réseau Québec maritime : https://www.facebook.com/ReseauQuebec/

 

1

Annexe 1

Méta-analyse des contaminants émergents dans l'eau de surface, sous la responsabilité de Sébastien Sauvé, Université de Montréal.

2

La zone de transition estuarienne: pouponnière, habitat essentiel et couplage trophique du plancton jusqu’aux poissons, sous la responsabilité de Gesche Winkler, Institut des sciences de la mer de Rimouski, UQAR.

3

Suivi des terres rares et des microplastiques dans le fleuve Saint- Laurent, sous la responsabilité de Marc Amyot, Université de Montréal.

4

Caractérisation biophysique des habitats exposés et non exposés à la navigation (benthos, poissons et substrat) dans les eaux douces du Saint-Laurent, avec une attention particulière sur les fosses profondes, sous la responsabilité de Marc Mingelbier, ministère des Forêts de la Faune et des Parcs.

5

Réseau d’observation des microplastiques dans le système Saint-Laurent : couloir fluvial et zone de transition estuarienne, sous la supervision de Marie-Claude Côté-Laurin, Merinov.

6

Mesure et modélisation de la zone de transition estuarienne du Saint-Laurent en préparation à la mission satellitaire SWOT (Surface Water Ocean Topography Mission), sous la responsabilité de Pascal Matte, Environnement et Changement climatique Canada.

7

Points de contrôle écosystémiques affectant la réactivité de la matière organique dissoute à travers le paysage fluvial du Saint-Laurent, sous la responsabilité de Jean-François Lapierre, Université de Montréal.