Originaire de New Carlisle en Gaspésie et aujourd’hui enseignante au Cégep de Rimouski, la diplômée de l’UQAR en génie des systèmes électromécaniques, Nathalie Poirier, s’emploie activement à intéresser les jeunes filles au monde des sciences et technologies. En plus de mettre beaucoup de temps et d’énergie dans cette cause, voilà qu’elle a cofondé une initiative toute récente visant à augmenter le nombre d’inscriptions de jeunes femmes en génie à l’UQAR. Rencontre avec une fière régionaliste qui souhaite donner un coup de pouce pour le développement de sa région!

Comment as-tu vécu la réalité de la pandémie au cours de la dernière année?

En tant qu’enseignante, cela a été plus difficile au printemps 2020 compte tenu de l’adaptation rapide nécessaire, car nous n’y étions pas préparés. Mais aujourd’hui, ça va beaucoup mieux. Le programme de génie du bâtiment comprend une bonne proportion d’apprentissages pratiques en laboratoire, des apprentissages ne pouvant être réalisés à distance. Nos étudiant(e)s ont donc eu la chance d’avoir plusieurs cours en présence cette année. De plus, la quantité d’étudiant(e)s par groupe par rapport à la grandeur de nos locaux nous permettait de respecter les règles sanitaires. J’ai bon espoir que la situation s’améliore davantage et d’avoir la chance d’offrir la totalité de la formation technique en présentiel à l’automne prochain.

La situation a selon moi été plus difficile à vivre pour les étudiant(e)s. Elles et ils ont dû s’adapter à un autre mode d’enseignement où tout est plus difficile : l’organisation, la gestion du temps, la rétention de l’information, la motivation, la concentration, etc. Franchement, je lève mon chapeau aux étudiant(e)s qui ont su persévérer et passer à travers cette période!!

Tu as accepté de participer à la création d’un programme unique visant à augmenter le nombre d’inscriptions de femmes en génie à l’UQAR. Pourquoi?

J’ai eu l’appel d’une ancienne collègue de l’Université et j’ai tout de suite accepté! J’étais d’accord pour investir dans le projet. Il y a trop peu de femmes dans le domaine de l’ingénierie et dans d’autres domaines étant perçus majoritairement par la population comme étant des milieux masculins. Par exemple, celui dans lequel j’évolue, le génie du bâtiment est associé directement au domaine de la construction et on y retrouve encore trop peu de femmes.

Les femmes ont pourtant beaucoup à apporter dans ces domaines‑là et j’ai accepté de faire un geste concret pour favoriser l’accès des femmes au métier d’ingénieure. Ayant étudié à l’UQAR, ici en région, c’est d’autant plus important pour moi d’investir dans un projet pour mon université.

Étant dans le domaine de l’enseignement, c’est également très important pour moi de travailler à maintenir l’accessibilité à la formation en région. Sans la formation en génie à l’UQAR, je ne serais probablement plus à Rimouski aujourd’hui pour y vivre avec ma famille. Le risque de faire des études à l’extérieur est de ne jamais revenir par la suite, car le marché de l’emploi peut te garder loin de chez toi. Pour la rétention de la main‑d’œuvre, c’est essentiel.

Je m’implique également très activement dans plusieurs activités qui visent à promouvoir les sciences comme Les Filles et les sciences, le programme Je Suis Capable et Expo-sciences. Je m’implique également au Forum Innovation Ingénierie Entrepreneuriat de l’UQAR en y allant en collaboration avec mes étudiantes et étudiants pour y présenter les projets de fins d’études. Je trouve qu’il est primordial de susciter de l’intérêt pour les sciences chez les jeunes.

Encourages-tu tes étudiantes et étudiants à poursuivre une formation universitaire à l’UQAR? Pourquoi? Le maillage UQAR-Cégep est important pour toi?

Chaque année, l’UQAR offre de venir présenter les programmes de génie à nos étudiant(e)s finissant(e)s et c’est avec plaisir que j’accepte! Le programme de génie du bâtiment est une formation technique menant au marché du travail, mais ouvrant également les portes à la formation d’ingénieur(e). Tout comme lorsque j’étais étudiante au cégep, certain(e)s étudiant(e)s n’envisagent pas cette voie, tout simplement par manque d’information. Je trouve important que chacun(e) des finissant(e)s soit au courant des différentes possibilités de carrières qui lui sont offertes.

Il y a quand même peu de finissant(e)s du programme de génie du bâtiment au Cégep qui décident de poursuivre leurs études vers l’université. Le contexte actuel du marché du travail est très favorable et les conditions sont excellentes. Plusieurs d’entre elles et d’entre eux ont déjà leur emploi en poche lors de leur dernière année d’études. Depuis quelques années, il y a tout de même eu quelques finissant(e)s qui ont décidé de poursuivre leurs études pour devenir ingénieur(e)s. Dans la région, un(e) ingénieur(e) ayant une formation technique dans le domaine du génie du bâtiment est très convoité(e) par les entreprises.