Une équipe de l’UQAR a pu tester sur le terrain la plate-forme de carottage UWITEC. Unique au Canada, cet outil de recherche a la particularité de pouvoir être utilisé sur l’eau comme sur la glace afin de prélever des carottes sédimentaires d’une longueur de 30 mètres dans des lacs d’une profondeur pouvant atteindre jusqu’à 300 m.
Du 3 au 9 octobre derniers, les techniciens de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) de l’UQAR Bruno Cayouette et Pascal Rioux, l’auxiliaire de recherche Quentin Beauvais ainsi que l’auxiliaire de recherche de l’INRS-ETE Arnaud de Coninck ont pu apprendre à maîtriser le montage, le démontage et l’utilisation de la plate-forme de carottage sédimentaire sous la supervision du fondateur de l’entreprise autrichienne UWITEC, Richard Niederreiter. Les tests sur le terrain ont été menés au lac Témiscouata.
« Cette plate-forme de carottage donne accès à des endroits qui étaient jusqu’alors difficilement accessibles aux chercheuses et aux chercheurs et ouvre la voie à de nouvelles découvertes », explique le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en géologie marine et directeur de l’ISMER-UQAR, Guillaume St-Onge. « Elle peut être utilisée partout autour du globe sur pratiquement n’importe quel lac afin d’extraire des carottes sédimentaires d’une longueur remarquable, ce qui permet de remonter plus loin dans le temps. Ces carottes permettent de reconstituer la dynamique du champ magnétique terrestre, les changements climatiques, les événements extrêmes et les risques naturels comme les tremblements de terre sur des milliers ou des dizaines de milliers d’années. »
En plus de M. St-Onge, l’équipe de l’ISMER était complétée par la candidate au doctorat en océanographie Juliette Girard et le stagiaire postdoctoral Arthur Bieber. Les étudiantes au doctorat de l’INRS-ETE Marie-Eugénie Jamba et Milena Souza Kury ont également pris part aux tests. « Nous avons eu la chance d’assister et d’aider aux manœuvres pour prélever une carotte à piston de 10 mètres de longueur à une profondeur de près de 60 mètres », mentionne Mme Girard.
Guillaume St-Onge« Cette semaine a été très formatrice pour se préparer à une importante mission avec cette plate-forme prévue en mars 2023 à Grand Lake au Labrador. D’autres expéditions sont ensuite prévues au Québec et à l’international dont en Australie et en Tasmanie », indique Arthur Bieber, qui a soutenu avec succès, au printemps dernier, sa thèse de doctorat en océanographie sur l’identification et la datation des couches sédimentaires déposées à la suite de séismes de forte magnitude dans les Petites Antilles au cours du Quaternaire.
Rappelons que l’ISMER-UQAR a pu acquérir la plate-forme de carottage grâce au soutien de la Fondation canadienne de l’innovation (FCI), du gouvernement du Québec et de l’entreprise UWITEC.