Infirmière depuis près de 20 ans, Karine Noël connaît une carrière florissante en sciences de la santé. La mère de famille est toutefois habitée par une question récurrente : comment faire mieux dans un système de santé en difficulté? Forte de son parcours personnel, l’infirmière s’intéresse alors aux pratiques inclusives en équité, diversité et inclusion – un sujet qui lui inspire un projet d’affaires. Portrait d’une diplômée de l’UQAR, étudiante à la maîtrise en sciences infirmières, entrepreneuse rimouskoise et lauréate de la bourse Jinette-Côté.

Au printemps 2017, Karine Noël décide d’approfondir ses connaissances et entreprend un baccalauréat en sciences infirmières à l’UQAR. Ce retour aux études marque le début d’un riche parcours pour l’infirmière, qui, une fois le baccalauréat obtenu, choisit de continuer à la maîtrise, toujours à l’UQAR. Pourquoi retourner aux études à 40 ans tout en menant à bien un projet d’affaires? Pour Karine Noël, la réponse ne pourrait pas être plus évidente : malgré les conditions difficiles, lorsque vous adorez votre travail, il se peut que vous souhaitiez le transformer… l’amener plus loin.

« Le système de santé actuel offre des soins de qualité malgré un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le personnel ne ménage pas ses efforts et mon souhait est de transposer cette intensité et cet empressement d’agir au domaine cognitif. Par le fait même, j’aspire à donner un sens à mes actions et au système de santé. La médiatrice en moi cherche justice. Je souhaite conjuguer passion et conditions de travail, tout en contribuant à ma façon à une transformation du système », raconte l’infirmière, soulignant au passage toute la passion et la persévérance de ses collègues.

De ce retour aux études, Mme Noël réalise une chose : l’UQAR, par sa multitude de services, de comités et de programmes, permet de développer une communauté étudiante active, militante, innovante et à l’écoute des besoins de son milieu. Cette même communauté l’inspire grandement à développer davantage son savoir et son leadership professionnel. « Par son ouverture, l’UQAR valorise l’équité et l’inclusion, est sensible aux enjeux sociopolitiques et multiplie les occasions de réflexion et de concertation. Elle met également en œuvre des collaborations et permet de développer des expertises régionales qui rayonnent bien au-delà de son territoire. L’Université valorise aussi le développement de l’autonomie et le leadership étudiant. Le Centre d’aide à la réussite, le Lèche-Babines, Id-est, les Services à la communauté étudiante, Entrepreneuriat UQAR et la Fondation de l’UQAR ont tous contribué, d’une certaine manière, à la réussite de mon parcours universitaire », ajoute l’étudiante.

Uzone, pour démystifier les pratiques inclusives

Lors de son parcours universitaire, Karine Noël s’est vite intéressée aux jeunes des diversités sexuelles et des genres. D’entrée de jeu, elle s’est questionnée : comment définir un milieu sain et sécuritaire pour les jeunes des diversités sexuelles et des genres? Inspirée par ses recherches, l’infirmière met alors sur pied une formation en lien avec les pratiques inclusives dédiée au personnel des écoles secondaires.

« Mon projet de formation répondait à un besoin croissant et a donc été vivement accueilli par le milieu scolaire et le milieu des soins. C’est alors que je me suis demandé : comment élargir la portée de cette formation et m’assurer qu’elle soit actualisée ? C’est ainsi qu’est né le projet Uzone », raconte-t-elle.

Uzone se veut un espace Web sécuritaire et inclusif – un carrefour formatif – qui vise à accompagner les intervenantes et les intervenants auprès de la jeunesse. En plus des formations asynchrones de base, Uzone offrira éventuellement des ateliers de soutien afin de faciliter le déploiement des pratiques inclusives dans tous les milieux. L’espace Web sera convivial, accessible et sécuritaire pour la population qui souhaite être sensibilisée aux réalités de diversités sexuelles et de genres.