Les changements climatiques contraignent bien des communautés insulaires à s’adapter pour y faire face. Étudiant à la maîtrise en développement régional et territorial, Domiho Okpoue s’intéresse au cas de Sô-Ava, au Bénin, afin d’en dégager une analyse des stratégies d’adaptation socioéconomiques de cet archipel de sept îles habitées par plus de 120 000 personnes.

C’est à l’automne 2021 que M. Okpoue a entrepris sa maîtrise sous la direction des professeures Nathalie Lewis et Geneviève Brisson. « L’adaptation et la résilience sont déterminantes pour passer à travers cette crise environnementale mondiale qui ne laisse personne indifférent. S’il est vrai que les peuples et les communautés développent des stratégies d’adaptation à partir des connaissances empiriques et selon leurs capacités, il n’en demeure pas moins que l’arrivée de nouveaux risques climatiques plonge ces communautés dans de nouvelles vulnérabilités, notamment sur le plan socio-économique. C’est dans cette logique que nous avons décidé de chercher à comprendre comment les facteurs socioéconomiques des milieux insulaires influencent ou pourraient influencer les stratégies d’adaptation des communautés qui y vivent », explique l’étudiant chercheur de l’UQAR.

Originaire de Sô-Ava, Domiho Okpoue est bien placé pour connaître l’importance pour les communautés insulaires de s’adapter aux impacts des changements climatiques. « J’ai grandi dans un petit territoire entouré d’eau et isolé des autres du Sud Bénin où on nous appelle des Tofinus qui signifie les hommes ou les habitants de l’eau. Dès lors, comme tous milieux insulaires, Sô-Ava ne fait pas exception des enjeux sociaux, politiques, économiques, démographiques, culturels et environnementaux déjà présents sur le territoire, mais qui exacerbent en contexte de crise climatique », indique-t-il. « Ce qui me passionne dans la maîtrise en développement régional et territorial, c’est son interdisciplinarité et son caractère transversal. Le programme permet de se pencher sur des enjeux sous plusieurs angles et en combinant plusieurs disciplines, comme la géographie, l’économie, les sciences politiques, la sociologie, la démographie et l’entrepreneuriat. C’est juste la meilleure façon possible pour analyser et comprendre toutes les dimensions et enjeux des régions et territoires. »

Les travaux de recherche de M. Okpoue visent à brosser un portrait socio-économique de Sô-Ava afin d’évaluer les stratégies d’adaptation de ses communautés insulaires sous l’angle socio-économique et d’identifier les groupes les plus vulnérables, puisqu’en matière d’adaptation, l’interrogation qui vient le plus souvent est : vers quel groupe ou cible les actions doivent être portées en priorité ? « Cela permettra aux décideurs sociopolitiques de même qu’aux communautés de mieux être outillés dans le but de prendre des résolutions idoines et éclairées dans un processus collaboratif et participatif axé sur des projets de stratégies d’adaptation selon les spécificités du territoire pour un développement durable. Ainsi, avoir une connaissance précise des interactions et de voir les relations entre les stratégies d’adaptation des communautés insulaires de Sô-Ava et leurs réalités socioéconomiques s’avère primordiale dans cet essai. Ma maîtrise proposera aussi une série d’axes et d’actions inclusives par et pour les communautés dans une perspective de réponse à leurs besoins socio-économiques, s’il y a lieu, pour une adaptation efficace qui rendrait possible le développement durable dudit territoire. »

Le parcours universitaire de Domiho Okpoue lui a permis d’avoir un bon bagage pour réaliser une maîtrise en développement régional et territorial à l’UQAR. En 2014, il a obtenu un baccalauréat en géographie physique à l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin. Puis, en 2017, il y a terminé une maîtrise dans le même domaine. Son adaptation à l’Université du Québec à Rimouski s’est effectuée facilement, souligne-t-il.

« Les professeures et les professeurs ont à cœur la réussite de leurs étudiantes et de leurs étudiants. Ils sont à l’écoute de nos besoins et sont toujours disponibles pour des demandes et des explications complémentaires. Il est donc plus facile d’établir des relations avec nos professeures et professeurs. Par ailleurs, la qualité de l’enseignement est impressionnante. Le programme en développement régional et territorial est unique en son genre et est centré sur les réels enjeux de développement de notre temps », observe M. Okpoue.

Le candidat à la maîtrise en développement régional et territorial prévoit terminer son mémoire de recherche à l’été 2024. Après ses études, il souhaite s’établir dans la Belle Province pour y faire carrière. « J’aime les recherches, car elles permettent non seulement l’avancement des connaissances, mais aussi d’améliorer le bien-être des sociétés et des peuples. Alors, après mon diplôme, travailler avec les organismes et/ou institutions de recherche dans le domaine de sciences régionales ici au Québec est mon plus grand souhait. »