


Sélection de l'habitat chez quatre espèces de rorquals dans le golfe du Saint-Laurent
- Mots-clefs: Utilisation et sélection de l'habitat, Golfe du Saint-Laurent, Rorquals, Fronts thermiques
- Espèces étudiées: Rorqual bleu (Balaenoptera musculus), Rorqual à bosse (Megaptera novaeangliae), Petit rorqual (Balaenoptera acutorostrata) et Rorqual commun (Balaenoptera physalus)
- Site d'étude: Îles Mingan
- Dates d'étude: 2002-2007
Principal collaborateur
- Richard Sears, Station de Recherche des Iles Mingan
On retrouve dans l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent les plus fortes agrégations de krill observées dans l'Atlantique nord-ouest. Ceci attire une douzaine d'espèces de cétacés durant l'été et l'automne. Ces baleines font face à des menaces environnementales telles que produits toxiques, collisions avec les bateaux et empêtrement dans les engins de pêche. Nous étudions une série de facteurs environnementaux susceptibles d'influencer les mécanismes de sélection de l'habitat à petite échelle chez les rorquals bleus, communs, à bosse et les petits rorquals. La Station de Recherche des Îles Mingan a mené des études de terrain dans le Saint-Laurent au cours des 25 dernières années et le projet repose sur l'analyse de ces données. Pouvoir identifier et prédire les zones qui ont une plus grande importance écologique pour ces espèces permettrait de réduire les conflits avec les activités humaines et de prendre de meilleures mesures de conservation.
L'expédition arctique "Tundra Northwest 1999"
- Mots-clefs: Écologie de la toundra, Expédition scientifique, Projet international, Réseaux trophiques, Mammifères herbivores
- Espèces étudiées: La plupart des mammifères herbivores de la toundra arctique, avec un intérêt spécial pour les lemmings (Dicrostonys groenlandicus), caribous (Rangifer tarandus) et boeufs musqués (Ovibos moschatus)
- Sites d'étude: 17 sites répartis dans le Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon (Canada)
- Dates d'étude: 1999
Principaux collaborateurs
- Dr. Jep Agrell, Université de Lund, Suède
- Dr. Anders Angerbjörn, Université de Stockholm, Suède
- Dr. Kjell Danell, Université d'Umeå, Suède
- Dr. Charles J. Krebs, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver, Canada
Financement de la recherche
- Swedish Polar Research Secretariat
- Département Canadien des Pêches et Océans/Gardes Côtes Canadiennes
- Canadian Circumpolar Institute
Tundra Northwest 1999 était une expédition de recherche scientifique dans l'archipel arctique canadien. Nous avons utilisé le brise-glace Louis St-Laurent comme base mobile à partir de laquelle nous avons été transportés par hélicoptère sur 17 sites d'étude différents répartis à travers tout l'arctique. Nous avons ainsi pu étudier l'écosystème arctique au long des deux transects suivants:
(1) Un transect sud-nord, du bas-arctique relativement riche en végétation au quasi-désert du haut-arctique.
(2) Un transect est-ouest de l'île de Baffin à la frontière Yukon-Alaska, traversant ainsi une importante fracture biogéographique (le delta du fleuve Mackenzie).
Cette expédition représentait un nouveau concept en écologie terrestre. Elle nous a donné l'opportunité unique de mieux comprendre, à l'intérieur d'une seule saison de croissance, la dynamique spatiale de la toundra arctique. Une partie des recherches s’est concentrée sur les mammifères herbivores et leur rôle dans l'écosystème de la toundra. Une connaissance approfondie des interactions entre plantes, herbivores et prédateurs est nécessaire pour comprendre la biodiversité des écosystèmes arctiques, pour prédire l'impact des changements globaux sur les communautés naturelles de la toundra, et pour gérer les ressources de ce milieu.
Nous sommes maintenant à l’étape de l’analyse des données et de la publication des travaux.

Étude expérimentale des choix alimentaires chez le cerf de Virginie
- Mots-clefs: Choix alimentaire, Énergie et protéines, Nourrissage d'urgence, Ravage, Hiver
- Espèce étudiée: Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus)
- Site d'étude: Pohénégamook (Québec, Canada)
- Dates d'étude: 1996
Principaux collaborateurs
- Dr. Michel Crête, Société de la Faune et des Parcs du Québec, Québec, Canada
- Dr. Jean-Pierre Ouellet, Université du Québec à Rimouski, Québec, Canada
- Mr. Jean Maltais, Université Laval, Québec, Canada
- Dr. Jean Huot, Université Laval, Québec, Canada
Financement de la recherche
- Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie du Canada
- Fonds pour la Formation de Chercheurs et l'Aide à la recherche du Québec
- Ministère de l'Environnement et de la Faune du Québec
- Ministère des Ressources naturelles du Québec
- Conseil Régional de Concertation et de Développement du Bas-Saint-Laurent
- Fondation de la Faune du Québec
- Fédération Québécoise de la Faune
Le cerf de Virginie est une espèce-gibier importante en Amérique du Nord, si bien que les gestionnaires de la faune tentent de maintenir les populations à haute densité. Au Canada, les hivers peuvent parfois causer une mortalité importante chez cette espèce quand la neige est abondante. Des programmes de nourrissage d'urgence soutiennent les populations. Au Québec, les programmes de nourrissage d'urgence s'appliquent surtout dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, où des taux record de mortalité hivernale de 40% ont déjà été observés.
Le but de ce travail était de mesurer les préférences de cerfs sauvages pour des nourritures artificielles (moulées) dont les contenus en énergie et protéines étaient variables. Une bonne connaissance des préférences des cerfs était critique car l'énergie et les protéines ont une grande importance dans la physiologie des individus. La mise à disposition des cerfs de nourritures inappropriées aurait pu engendrer l'échec du programme de nourrissage.
Nos conditions d'étude uniques (grand nombre de cerfs sauvages assez faciles à observer) a aussi permis de répondre à des questions d'intérêt plus général concernant la sélection alimentaire chez les mammifères herbivores. Nous avons démontré expérimentalement pour la première fois que les grands herbivores sauvages sont capables de reconnaître les contenus en énergie et protéines de leur nourriture. En écologie animale tout comme dans d'autres disciplines, la recherche appliquée et la recherche fondamentale peuvent avancer ensemble si les objectifs sont clairs et le travail bien planifié.
Comportement et écophysiologie des campagnols des champs en période hivernale
- Mots-clefs: Énergétique, Écologie hivernale, Vie en groupe, Eau doublement marquée, Télémétrie, Comportement social
- Espèce étudiée: Campagnol des champs (Microtus pennsylvanicus)
- Site d'étude: Sherbrooke (Québec, Canada)
- Dates d'étude: 1992-1995
Principaux collaborateurs
- Dr. Jean-Marie Bergeron, Université de Sherbrooke, Québec, Canada
- Dr. Don Thomas, Université de Sherbrooke, Québec, Canada
Financement de la recherche
- Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie du Canada (CRSNG)
- Fonds pour la Formation de Chercheurs et l'Aide à la Recherche, Québec
Les raisons qui incitent les animaux à vivre en groupe ont toujours fasciné les chercheurs. Les animaux vivent probablement en groupe pour une (ou plusieurs) des raisons suivantes: 1- Diminution du risque de prédation; 2- Augmentation de l'efficacité à se procurer de la nourriture; 3- Échange d’informations utiles avec les autres membres du groupe; et 4- Simple conséquence de la distribution aggrégative de ressources importantes.
Beaucoup de petits mammifères demeurent actifs en hiver et vivent en groupe sous le couvert de neige. Il a été suggéré que cette vie en groupe résulte principalement des bénéfices énergétiques entraînés par l'utilisation de nids communs. Si cette hypothèse était établie, alors une cinquième cause de vie en groupe devrait être reconnue.
Nous avons testé cette hypothèse avec le campagnol des champs. En utilisant l’eau doublement marquée, nous avons injecté aux campagnols des micro-quantités de tritium et d'oxygène-18, ce qui a permis de comparer directement dans la nature les dépenses d'énergie d'animaux vivant en groupe ou seuls. Cette technique sophistiquée était utilisée pour la première fois dans ce contexte. Les résultats ont clairement montré que la vie en groupe ne procurait pas de bénéfices énergétiques dans la nature. Il nous faut probablement retourner à une des 4 grandes causes de la vie en groupe pour expliquer le comportement des petits mammifères en hiver.
Dynamique de la population de taureaux sauvages de l'Ile Amsterdam, Océan Indien
- Mots-clefs: Écosystème insulaire, introduction d'espèces exotiques, structure de population, rapport des sexes, mortalité différente selon les sexes, conservation
- Espèce étudiée: Taureau sauvage (Bos taurus)
- Site d'étude: Île Amsterdam, Terres Australes Françaises (Sud de l'océan Indien)
- Dates d'étude: 1989-1991
Principaux collaborateurs
- Dr. Pierre Jouventin, Centre National de la Recherche Scientifique, France
- Dr. Thierry Micol, Centre National de la Recherche Scientifique, France
- Dr. Claude Guintard, École Nationale Vétérinaire de Nantes, France
Financement de la recherche
- Terres Australes et Antarctiques françaises
- Centre National de la Recherche Scientifique (France)
Beaucoup d'espèces exotiques ont été introduites sur des îles au cours des derniers siècles. L'île Amsterdam, une petite île volcanique située à mi-chemin entre l'Afrique du Sud et l'Australie, n'a pas échappé à ce fléau écologique. Des rats, chats, souris et taureaux retournés à l'état sauvage y coexistent maintenant avec des manchots, albatros, otaries et éléphants de mer. Cet assemblage d'espèces est très instable et il est devenu clair au milieu des années 80 que la survie des communautés végétales les plus fragiles de l'île était menacée par le piétinement et le broutement des bovins. Avec moins de 15 couples nicheurs, une espèce d'albatros endémique (l'albatros d'Amsterdam) était proche de l'extinction, possiblement à cause de la destruction de ses fragiles habitats de nidification.
En 1987 le Centre National de la Recherche Scientifique (France) et l'Administration des Terres Australes et Antarctiques françaises commençaient un projet de réhabilitation écologique de l'île. L'objectif premier du projet était de réduire la population de taureaux dans les parties les plus fragiles de l'écosystème. Une fraction de la population était cependant maintenue pour conserver la valeur génétique du troupeau. Nous avons étudié la démographie de la population de taureaux sauvages et recensé les populations d'oiseaux et de mammifères indigènes. Suite à l'abattage de plus d'un millier de vaches et taureaux, la fragile faune et flore de l'île Amsterdam semble maintenant se remettre de la désastreuse invasion bovine.
Relations entre les porcs-épics et l'écosystème forestier nordique
- Mots-clefs: Écologie forestière, Énergétique, Interactions plantes-herbivores, Parc du Bic, Porcs-épics
- Espèce étudiée: Porc-épic d'Amérique (Erethizon dorsatum)
- Site d'étude: Parc du Bic (Rive sud du fleuve Saint-Laurent, Québec, Canada)
- Dates d'étude: 2000-2010
On trouve des mammifères herbivores dans presque tous les écosystèmes terrestres. Ils ont des impacts majeurs sur les communautés végétales et jouent un rôle clef dans les chaînes alimentaires. Ils sont donc au cœur de beaucoup de problèmes d'écologie fondamentale et, à cause de leur valeur pour les humains, ils jouent également un rôle central dans beaucoup de programmes de gestion de la faune et de conservation de la biodiversité.
Dans les forêts nordiques, le porc-épic d'Amérique est le seul mammifère arboricole qui s’alimente principalement de feuilles d’arbres. Il occupe ainsi une niche écologique où l’énergie est difficile à acquérir, à cause de la faible qualité alimentaire des feuilles. En parallèle, le porc-épic a un faible taux de reproduction (1 jeune par an), une longue période de gestation et de lactation, et une stratégie de défense contre les prédateurs probablement peu coûteuse en énergie puisqu’il compte sur ses piquants pour repousser les prédateurs.
Ainsi les porcs-épics sont-ils des modèles intéressants pour examiner les contraintes énergétiques auxquelles font face les mammifères herbivores. De plus, ils ont des impacts évidents sur la végétation lorsqu'ils écorcent les arbres, ce qui en fait aussi des modèles exceptionnels pour étudier les effets qu'ont les mammifères herbivores sur leur environnement.
Cette étude utilise une population de porcs-épics marqués vivant à haute densité dans le parc du Bic, au Québec. Nous utilisons des techniques comme la télémétrie ou les systèmes d’informations géographiques pour mieux comprendre les relations entre mammifères herbivores et écosystème forestier.
Le protocole général général de l'étude est disponible en fichier Pdf.
Écologie comportementale des écureuils roux de la forêt boréale à Kluane, Yukon
- Mots-clefs: Étude à long terme, Dispersion animale, Rapport des sexes à la naissance, Âge, Date de mise-bas, Taille de portée
- Espèce étudiée: Écureuil roux d'Amérique (Tamiasciurus hudsonicus)
- Site d'étude: Kluane (Yukon, Canada)
- Dates d'étude: 1997-2006
Principal collaborateur
- Stan Boutin, University of Alberta, Edmonton, Canada
Financement de la recherche
- Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie du Canada (Subventions à S Boutin)
- Fonds pour la Formation de Chercheurs et l'Aide à la recherche du Québec (Bourse à D Berteaux)
Stan Boutin (University of Alberta) suit depuis 1987 une population d'écureuils roux dans la forêt boréale de Kluane (sud du Yukon). La reproduction et la survie d'un grand nombre d'individus marqués sont mesurées chaque année. Cette population offre ainsi des opportunités exceptionnelles pour répondre à des questions d'intérêt général en écologie animale. Nous nous sommes joints à cette étude en 1997 pour étudier:
- Les mouvements de dispersion chez les femelles adultes
- Les facteurs contrôlant les variations dans les dates de mise bas et les tailles de portée
- Les causes et les conséquences des variations dans le rapport des sexes à la naissance
- L'influence de l'âge des individus sur leur comportement
Une des découvertes les plus récentes de cette étude est la mise en évidence que les écureuils sont capables de répondre rapidement aux effets des changements climatiques dans les forêts nordiques du sud du Yukon : ils ont avancé leur date de mise bas de 18 jours en 3 générations, tant par plasticité phénotypique que par micro-évolution.