Le Pôle de l’enseignement supérieur de Chaudière-Appalaches représente un levier de développement novateur et favorise la concertation des établissements d’enseignement supérieur. L’UQAR-Info a fait un bilan des cinq premières années du programme avec les différentes directions des organisations membres du Pôle.

Un mot est revenu à plusieurs reprises dans les échanges avec chaque intervenante et chaque intervenant : concertation. Caroline BouchardCaroline BouchardLes objectifs sont communs : la rétention et la diplomation des étudiantes et des étudiants. « La personne, la société, la région, les entreprises, tout le monde y gagne. Comme citoyenne, j’ai tout intérêt à ce que l’étudiant réussisse », confie la directrice générale du Cégep de Beauce-Appalaches, Caroline Bouchard.

« Nous voulons rayonner, nous voulons faire connaître les possibilités offertes par les maisons d’enseignement supérieur en Chaudière-Appalaches », lance le directeur général du Cégep de Lévis, Guy Patterson. « Cette synergie qui se dégage des actions regroupées m’interpelle beaucoup »», ajoute-t-il. Il constate à quel point il est facile d’ainsi rayonner bien davantage que par les actions posées par un seul établissement. 

« L’arrivée du Pôle a permis aux établissements d’avoir un lieu pour se concerter, parler de problématiques communes et d’échanger sur les préoccupations en lien avec les études supérieures », ajoute Robert Rousseau, directeur général du Cégep de Thetford.

Guy PattersonGuy PattersonSe concerter pour les populations étudiantes

Un bel esprit de groupe se dégage des propos des personnes engagées dans le Pôle. Caroline Bouchard considère que tout le monde travaille ensemble et mieux. « Je sens une collaboration sincère au sein du Pôle et cela nous amène plus loin », observe-t-elle. « Le Pôle est un endroit où l’on peut se challenger sur ce que l’on fait. Il nous aide à être meilleurs. » 

Robert RousseauRobert RousseauLe transfert des connaissances entre les établissements est l’un des éléments centraux de la stratégie du Pôle. Le maillage est primordial, non seulement entre ces établissements, mais également avec les organismes socio-économiques de la région. Le Pôle veut regarder ce qui se fait déjà et utiliser les données disponibles.

Le Pôle est un lieu où l’intelligence collective est mise à profit. Chacun des établissements dispose d’expertises ou d’outils qui peuvent être partagés. En guise d’exemple, l’UQAR a entrepris un chantier d’envergure en équité, en diversité et en inclusion (EDI) auprès du personnel et de la communauté étudiante afin d’établir deux diagnostics EDI. Ce travail de longue haleine nécessite expertise et temps. « C’est en ce sens que j’ai proposé à mes trois collègues du Pôle de partager avec eux ces outils développés pour qu’ils puissent réaliser la même démarche en leurs murs », indique Mélanie Gagnon, vice-rectrice à la planification et aux partenariats à l’UQAR.

Des actions Mélanie GagnonMélanie Gagnonconcrètes au profit des étudiantes et des étudiants de Chaudière-Appalaches

« Nous nous assurons que chaque action posée par le Pôle met l’étudiante et l’étudiant au centre des préoccupations et a un impact direct sur ce dernier », explique Mélanie Gagnon. D’ailleurs, le Pôle contribue déjà de façon très concrète à l’atteinte des objectifs fixés par la mise en place d’activités interordres.

Ainsi, les étudiantes et les étudiants des cégeps de Beauce-Appalaches, de Thetford et de Lévis ont pu visiter l’UQAR et découvrir des aspects de la vie universitaire à l’occasion des deux premières éditions du Défi académique AVISO. Une centaine de finissantes et de finissants des programmes de techniques administratives ont participé au défi qui prend la forme de trois compétitions interactives dans des disciplines différentes : marketing, services financiers, comptabilité financière. Les participantes et les participants réalisent une mission-conseil authentique, en équipe. Chacune d’elles étant composée d’étudiantes et d’étudiants universitaires et collégiaux. La particularité des défis AVISO réside dans l’interactivité de ceux-ci. Le défi AVISO interordres est l’occasion pour celles et ceux qui y participent de vivre une expérience enrichissante dans une ambiance où le plaisir est omniprésent.

En 2021, en collaboration avec le Cégep de Lévis, un projet de mentorat a été offert aux nouvelles personnes admises dans le programme de baccalauréat en sciences comptables. Ce projet visait à faciliter l'adaptation et l'intégration à la vie universitaire, à favoriser la réussite académique, à renforcer la synergie interordres et à briser l’isolement des étudiantes et des étudiants de tous les niveaux afin de prévenir le développement de troubles de santé mentale. Pour les étudiantes-mentores et les étudiants-mentors de l’UQAR, ce fut une opportunité de développer des qualités et des compétences en leadership.

L’UQAR a également été l’hôte de la journée des professions en gestion. Cette journée, organisée en collaboration entre des ressources enseignantes de l'UQAR et des cégeps, vise à faire découvrir le parcours universitaire en sciences de la gestion aux étudiantes et aux étudiants collégiaux et à favoriser l’accessibilité à l’enseignement supérieur. Plus de 75 participantes et participants ont pu prendre part à un jeu-questionnaire pédagogique, explorer deux domaines moins connus des sciences de la gestion (santé et sécurité au travail et gestion du développement durable), découvrir les Jeux du commerce, voir le fonctionnement du Fonds de placement étudiant UQAR et participer à des compétitions sportives et à des activités parascolaires.

La journée culturelle qui s’est déroulée en mai a également été l’occasion pour toutes et tous de fraterniser. Un festival d’improvisation a eu lieu au campus de Lévis. Près de 100 élèves du secondaire ont découvert le campus et les activités en improvisation dans les établissements d’enseignement supérieur de Chaudière-Appalaches.

Chaque fois, les étudiantes et les étudiants ont eu la chance de participer à des activités en lien avec leurs domaines d’intérêt et de découvrir que la vie universitaire est stimulante et accessible.  « Nous voulons favoriser l’accessibilité des personnes en enseignement supérieur, notamment des groupes sous-représentés tels que les étudiantes et les étudiants de première génération. Il s’agit d’une occasion de démystifier les études universitaires dans un contexte ludique. L’idée est d’allumer une étincelle d’aspiration et de confiance pour certains d’entre eux, de collaborer à diminuer le choc et le sentiment d’insécurité des étudiants de première génération », indique Mélanie Gagnon.

Des formations ont également été données aux équipes des établissements membres du Pôle et d’autres sont à venir ce printemps : communication inclusive, formation sur la diversité sexuelle et de genre et exercice des couvertures pour comprendre l’histoire autochtone dans une perspective expérientielle.

Bref, le Pôle de l’enseignement supérieur de Chaudière-Appalaches permet un travail de concertation essentiel au développement de l’offre de service et à la réussite des étudiantes et des étudiants des établissements collégiaux et universitaires de la région. L’UQAR y joue un rôle central.

Trois objectifs retenus par le Pôle  

Chacun des quinze pôles répartis sur le territoire québécois travaille sur trois objectifs. Le premier consiste en l’attraction des filles en technologie de l’information (TI). Le Pôle de l’enseignement supérieur de Chaudière-Appalaches a également le mandat de travailler sur l’accessibilité aux études supérieures chez les populations sous-représentées et sur le développement de pratiques et de mesures adaptées aux besoins des communautés étudiantes pour les soutenir dans leur diversité. Un établissement collégial est responsable de chaque objectif. Par la suite, le partage des informations permet à chacun de tirer profit du travail des autres, une façon d’optimiser l’utilisation des ressources. « Parfois, nous faisons tous un peu la même chose, explique Guy Patterson, mais avec le Pôle, nous avons un porteur de dossier qui sert tout le monde ».

Le Cégep de Lévis a la responsabilité de mener à bien  l’objectif de l’attraction des filles en TI. M. Patterson fait le bilan : « Nous nous attendons aux premières actions de communication dès l’automne, une période effervescente dans le choix d’études. Nous travaillons avec des professionnels pour bien définir les publics et avoir les bons messages ».

Le manque de modèles féminins a été identifié par le Pôle comme un enjeu. Les parents et le corps enseignant deviennent alors des facteurs d’influence.

Sous la responsabilité du Cégep de Thetford, l’objectif de l’accessibilité aux études supérieures concerne spécifiquement les étudiantes et les étudiants de première génération, soit ceux dont les parents n’ont pas fréquenté d’établissements d’enseignement supérieur.

Robert Rousseau souligne que le défi est d’aller chercher ces personnes, de les intégrer et de les amener à persévérer.  « Il faut comprendre leur réalité et les enjeux auxquels elles font face, comme l’éloignement et les coûts supplémentaires qui y sont rattachés. L’idée est de bien s’outiller pour poser les actions les plus efficaces en lien avec cette problématique. »

L’accessibilité est une préoccupation présente depuis longtemps. D’ailleurs, elle est à la base de la création du réseau de l’Université du Québec en 1969.

Le développement et la mise en œuvre d’initiatives soutenant la diversité sont garants d’influencer positivement l’expérience et la réussite scolaire des étudiantes et des étudiants. « Nous voulons offrir aux étudiantes et aux étudiants un milieu sain dans lequel tout le monde va trouver sa place », résume Caroline Bouchard. « Cela couvre pas mal tous les services à la communauté étudiante », conclut la directrice générale du Cégep de Beauce-Appalaches.