Les professeures Geneviève Brisson et Lily Lessard dirigent une importante recherche pour raffiner les réponses sociosanitaires offertes aux individus et aux communautés touchés par des aléas climatiques. Financée par le consortium Ouranos, formé de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), cette recherche multidisciplinaire proposera des améliorations aux politiques publiques et créera des outils de prévention ou d’intervention lors d’événements climatiques extrêmes (ÉCE) survenant dans des régions éloignées des grands centres urbains, dont l’Est-du-Québec.
Les inondations, l’érosion des berges et les feux de forêt sont des ÉCE qui, lorsqu’ils surviennent, peuvent toucher les communautés et les personnes sur les plans psychosocial, social et même de la santé mentale. Si les services d’urgence sont reconnus efficaces pour répondre aux besoins des populations avant et lors de sinistres, les stratégies d’intervention concertées pour soutenir à long terme les populations éprouvées à la suite d’événements climatiques extrêmes et pour maximiser leurs capacités sont à peaufiner.
« Au sujet des ÉCE, les approches dans les jours ou les semaines suivant l’exposition à l’aléa sont bien documentées. Il manque cependant des recherches pour comprendre et agir sur les effets individuels et collectifs à long terme, et tout particulièrement dans de petits milieux éloignés des services spécialisés qu’on peut trouver dans les grands centres urbains », constate Geneviève Brisson, professeure en développement régional et spécialiste en santé environnementale.
L’un des grands objectifs de cette recherche est d’améliorer le continuum des mesures d’urgence et les capacités d’intervention sanitaire et psychosociale pour intervenir auprès des individus et des communautés touchés par des aléas climatiques. « Nous allons développer des outils d’aide à la décision qui favorisent l’intersectorialité et l’interdisciplinarité pour améliorer les actions cliniques et communautaires auprès des personnes touchées », précise Lily Lessard, professeure en sciences infirmières et spécialiste en organisation des services de santé de première ligne en contexte de ruralité.
En plus de caractériser les problèmes de santé mentale, les impacts psychosociaux et sociaux, ainsi que les facteurs individuels et contextuels faisant varier les impacts des événements climatiques extrêmes, l’équipe de recherche va réaliser trois études de cas dans l’Est-du-Québec, dans des communautés ayant déjà été touchées par un aléa climatique. « La recherche permettra non seulement d’améliorer les actions cliniques, mais aussi les capacités communautaires et municipales quant à la planification et à la prise en charge du rétablissement des communautés, et de préciser le rôle des différents intervenants dans la phase de rétablissement », mentionne la professeure Lessard.
Cette recherche se déroulera jusqu’à l’automne 2019. Financée par le Fonds vert dans le cadre du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques du gouvernement du Québec, cette recherche rassemble des chercheurs et des cliniciens de l’Université du Québec à Rimouski, de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), de l’Université du Québec à Montréal, de l’Université Laval, du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB-Paris), du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent et du consortium Ouranos. « Cette mise en commun des expertises est essentielle pour bien répondre à la complexité des enjeux soulevés par la recherche », conclut la professeure Brisson.
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