Les branches et les racines présentes dans les champs de tourbe donnent parfois des maux de tête aux agriculteurs. Étudiant à la maîtrise en ingénierie, Michaël Forcier est en train de développer une nouvelle technologie pour faciliter l’exploitation des tourbières et pour préserver les équipements utilisés lors des récoltes.
Après avoir effectué un DEC en sciences de la nature au Cégep de Rimouski, Michaël Forcier a entrepris un baccalauréat en génie mécanique à l’UQAR à l’automne 2013. Ses études de premier cycle terminées, il a décidé de poursuivre sa formation en s’inscrivant à la maîtrise professionnelle en génie mécanique. Ce programme, qui a la particularité d’offrir aux étudiants la possibilité d’effectuer un projet concret au sein d’une entreprise régionale, comprend des cours d’ingénierie avancée et de gestion de projet.
Dès le commencement de sa maîtrise, Michaël Forcier a été approché par Équipements Pierre-Paul Beaulieu, avec qui il avait déjà collaboré lors de ses études au baccalauréat. Cette entreprise fabrique notamment de la machinerie agricole pour les tourbières. Or, un des problèmes rencontrés par les agriculteurs est la présence de branches et de racines dans les champs de tourbe qui peuvent endommager l’équipement agricole. Habituellement, les branches sont récoltées avec une machine utilisée pour la mise en andain du foin et de la paille, mais cette technologie n’est pas spécifiquement adaptée aux tourbières.
Michaël Forcier a décidé de s’intéresser à ce problème. Il conçoit présentement une machine basée sur un râteau rotatif latéral, ce qui est différent du type de râteau utilisé habituellement par les agriculteurs. Ce principe, qui n’a pas encore été testé dans les tourbières, semble cependant très prometteur. « Le principal avantage de cette technologie est que le râteau peut être adapté pour être placé à l’avant du tracteur », explique l’étudiant en génie. « De ce fait, on peut gagner du temps en plaçant la machine qui ramasse les racines à l’arrière du même tracteur. On épargne ainsi un passage de l’équipement sur la totalité de l’étendue du champ de tourbe. »
L’étudiant estime que la principale complexité du projet réside dans le fait que les râteaux existants ne sont pas conçus pour déplacer les branches et les racines qui sont plus lourdes et plus profondément ancrées dans le sol que la paille ou le foin. « Il faut donc concevoir un équipement qui soit plus robuste, mais encore suffisamment léger pour ne pas faire enfoncer le tracteur dans la tourbière », ajoute-t-il.
Le projet de Michaël Forcier est réalisé dans les locaux de l’entreprise de Rimouski (district du Bic) qui l’a d’ailleurs engagé à temps plein. Ainsi, il peut bénéficier de l’expérience de ses patrons qui travaillent dans le domaine depuis 1974. L’étudiant est également supervisé par son directeur de maîtrise, le professeur Jean Brousseau, qui le soutient principalement en ce qui concerne la démarche scientifique du projet.
Toute l’équipe qui entoure Michaël Forcier est également en contact avec les futurs clients du produit, afin que celui-ci puisse répondre le plus exactement possible à leurs attentes. « Après mes études, j’ai bien l’intention de continuer à travailler dans cette entreprise, qui me permet d’élaborer des projets concrets et stimulants », affirme l’étudiant. « Comme il s’agit d’une petite entreprise, mon travail m’amène à côtoyer, voire à superviser les travailleurs dans l’atelier. Cela me motive énormément et me permet d’allier la théorie à la pratique et de voir l’aboutissement d’un projet conçu à partir de mon bureau », conclut-il.
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