Les travaux de recherche du professeur Dany Dumont, de l’UQAR-ISMER, sur l’impact des vagues sur la banquise figurent parmi les dix découvertes de l’année 2018 du magazine scientifique Québec Science.
Au cours des hivers 2016 et 2017, le professeur Dumont, en collaboration avec Peter Sutherland, chercheur à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), a mené des travaux sur la banquise de la Baie du Ha! Ha!, au Parc national du Bic, pour étudier en détail ce qui se passe quand les vagues générées par le vent se propagent dans la banquise. Plus particulièrement, les chercheurs ont voulu quantifier la force qu’exercent les vagues en s’atténuant lorsqu’elles se propagent dans la banquise. La collecte de données a permis de montrer que cette force est beaucoup plus importante que ce que l’on croyait et qu’elle peut même influencer significativement l’épaisseur de la glace dans les zones marginales.
« La force des vagues est significativement plus importante que celles imposées par les vents et les courants, et ce, sur des distances pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres », explique le professeur Dumont. « Elle est si importante qu’elle contribue même à augmenter l’épaisseur de la banquise par compression du frasil et par empilement des morceaux de glace, communément appelés floes. »
Pour quantifier la force des vagues, il faut mesurer l’énergie des vagues au large avant qu’elles n’atteignent la banquise, mais aussi le long de leur propagation dans la glace. Une partie de ces mesures sont effectuées grâce à des appareils installés sur le fond et à une caméra installée au belvédère du Pic Champlain. Les mesures les plus importantes doivent par contre se faire sur la banquise. Pour cela, ils ont utilisé un canot à glace pour accéder à la banquise en mouvement afin de mesurer l’épaisseur et déployer des instruments de mesure. C’est l’une des premières fois que la force des vagues et ses effets sur l’épaisseur sont mesurés simultanément en milieu naturel.
« Cette recherche permet de mieux comprendre ce qui affecte les mouvements, les déformations et la morphologie de la banquise, et permettra d’améliorer les modèles numériques de prévision dans les régions froides », indique M. Dumont. « Ces résultats suggèrent que les vagues ne peuvent plus être négligées si l’on s’intéresse sérieusement à la dynamique de la banquise, et vice versa. » Cette recherche a été publiée en août dernier dans la revue américaine Journal of Physical Oceanography.
Les lecteurs du magazine sont invités à voter pour leur découverte préférée. Celle qui obtiendra le plus de votes recevra le Prix du Public Québec Sciences Découverte de l’année 2018. Le vote prend fin le 10 février.
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