Le territoire sur lequel résident les personnes vivant avec un handicap physique influence-t-il leur perception du travail? Cette question a guidé les travaux de Jean-Guy Chouinard dans sa thèse de doctorat en développement régional. La théorie des représentations sociales lui a permis de mener à terme cette investigation.
Dans sa thèse de doctorat, ce chercheur a évalué les représentations sociales du travail de personnes handicapées physiques habitant en territoire urbain et en territoire semi-urbain. Cette étude qualitative repose sur les témoignages de huit personnes handicapées physiques habitant la région de Montréal et de sa proche périphérie et de huit personnes handicapées physiques résidant au Bas-Saint-Laurent.
Au grand étonnement du chercheur, les représentations sociales du travail des personnes handicapées physiques sont sensiblement les mêmes que ce soit en territoire fortement urbain ou en territoire semi-urbain. « Les préjugés et la discrimination des employeurs à l’endroit des personnes handicapées constituent un des principaux obstacles à l’intégration professionnelle des répondants. C’est aussi le rythme accéléré de production du marché du travail pour des personnes déjà limitées physiquement. Ainsi, les représentations sociales à propos du travail de l’ensemble des informateurs laissent à penser que ce n’est pas nécessairement le travail en soi qui est le principal obstacle à l’intégration professionnelle de cette population, mais plutôt les préjugés des employeurs à l’égard des personnes handicapées et le rythme accéléré du monde du travail », explique M. Chouinard.
Le développement dans l’espace n’agit pas sur la structure des représentations sociales à propos du travail des participants à la recherche dans les deux territoires. Néanmoins, le territoire agit en tant que support aux représentations sociales et ainsi peut être déterminant quant à leur nature. « Autrement dit, le territoire en regard de son adaptation physique et des possibilités qu’il offre aux répondants aiguillonne la représentation sociale », précise M. Chouinard.
Cette thèse a été soutenue avec succès l’automne dernier. Mentionnons que M. Chouinard été dirigé par Yann Fournis, professeur en développement régional, et Jean-Yves Levesque, professeur retraité en sciences de l’éducation. Le doctorat en développement régional de l’UQAR vise la formation de scientifiques et d’analystes en matière de planification, d’évaluation et d’analyse du développement régional.
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