Une étude menée par le professeur en développement régional Marco Alberio montre que le fait de pouvoir se réaliser professionnellement est l’un des principaux facteurs d’attraction des jeunes universitaires de 18 à 35 ans résidant à Montréal et à Québec à s’établir au Bas-Saint-Laurent.
Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en innovation sociale et développement des territoires a réalisé ce projet de recherche avec le professeur en économie Frédéric Laurin, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, pour l’organisme Place aux jeunes. Environ 750 jeunes ont répondu à un questionnaire portant sur les facteurs d’attraction de la main-d’œuvre.
Plusieurs facteurs organisationnels sont susceptibles d’attirer les 18 à 35 ans au Bas-Saint-Laurent. Parmi ceux-ci figurent l’occupation d’un emploi intéressant et motivant, un environnement de travail agréable, un travail permettant de s’épanouir et de relever des défis professionnels de même que la flexibilité d’horaire et la conciliation travail-famille/vie personnelle.
« Les questions salariales ne sont pas prioritaires pour les jeunes qui ont été sondés. Ainsi, les organisations et les entreprises ont intérêt à miser sur des stratégies de gestion des ressources humaines qui sont innovantes et qui répondent aux besoins de cette jeune main-d’œuvre qu’elles souhaitent recruter », indique le professeur Alberio.
L’étude s’est également penchée sur les facteurs d’attraction du Bas-Saint-Laurent. L’environnement naturel, le coût de la vie, l’accès à la vie culturelle et aux infrastructures sportives ainsi que le dynamisme économique sont identifiés comme des forces de la région. En revanche, la perception des 18 à 35 ans est plutôt négative en ce qui a trait au transport en commun, à la vie nocturne, au niveau d’avancement technologique et à l’éloignement géographique.
« Les facteurs régionaux arrivent en second plan par rapport aux facteurs organisationnels quant à l’attractivité des jeunes dans la région », souligne le professeur Alberio. « Par ailleurs, l’éloignement du cercle familial et des amis sont des barrières pour plusieurs personnes sondées, de même que la question du travail pour la conjointe ou le conjoint qui vient s’établir au Bas-Saint-Laurent. Il ne faut pas non plus négliger que plusieurs des personnes ayant participé à l’étude vivent en ville et ont par conséquence un attachement pour le mode de vie urbain qu’on retrouve dans les grands centres. »
Les professeurs Alberio et Laurin ont comparé les résultats de leur étude à ceux de recherches menées en Mauricie en 2018 et à La Tuque en 2020. « Les conclusions sont assez similaires dans les trois cas », conclut le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en innovation sociale et développement des territoires. « Les régions ont tout intérêt à mettre de l’avant un plan d’action axé sur l’attractivité et la rétention qui favorise une gestion des ressources humaines répondant aux aspirations des jeunes de 18 à 35 ans et à se positionner comme milieu de choix pour faire carrière et s’établir avec sa famille. »
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