Originaire de Racine en Estrie et passionné par la géographie et les gens, le diplômé en océanographie de l’UQAR, Antoine Morissette, qui est aussi auxiliaire d’enseignement et de recherche dans notre université, s’est très récemment vu octroyer un mandat important par le Gouvernement du Québec, celui d’agir à titre de membre à temps partiel du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, communément appelé le BAPE.

Le mandat de cet organisme consiste à permettre aux citoyens de s’informer et d’exercer leur droit de parole sur des projets et sur toute question relative à l’environnement qui pourraient avoir des répercussions sur leur milieu ou sur leur qualité de vie. Il s’agit d’une mission importante pour le développement durable du Québec. Rencontre avec un étudiant au doctorat en sciences géographiques de l’Université Laval amoureux de la nature et soucieux de faire sa part pour le développement des collectivités.

Pourquoi avoir choisi l’UQAR pour tes études?

Les spécialisations que je recherchais étaient à l’UQAR. J’étais déjà très intéressé par le milieu côtier à la suite de mon baccalauréat et je travaillais dans le milieu depuis un an aux Îles-de-la-Madeleine. De plus, j’avais fait une demande de bourse au FRQNT et cela m’avait rapproché vers l’ISMER que je ne connaissais pas et je suis tombé sur une équipe extraordinaire.

Candidat au doctorat, quel est le sujet de ta thèse?

Ma thèse porte sur la dynamique et l’évolution d’un lac proglaciaire dans le secteur du Témiscouata. Plus précisément sur les processus sédimentaires et l’influence de la glaciation sur la formation des vallées, les remplissages sédimentaires de celles-ci et les processus reliés aux lacs, plus particulièrement les lacs Témiscouata, Squatec, des Aigles et Touladi. Je vais déposer ma thèse de doctorat en sciences géographiques en décembre prochain à l’Université Laval.

Tu es à l’emploi de l’UQAR à titre d’auxiliaire d’enseignement et de recherche pour le secteur de la géographie. Quelle est ta plus grande satisfaction?

Ma plus grande satisfaction est de rencontrer des diplômés de l’UQAR en géographie et de pouvoir jaser de leur parcours professionnel tout en échangeant sur leur passage à l’UQAR. Les sorties sur le terrain représentent également une belle façon de former les étudiantes et les étudiants sur des aspects pratiques. Les notions théoriques sont très importantes, mais nous avons la chance d’avoir à proximité d’immenses laboratoires naturels qui regorgent de trouvailles et de découvertes pour les étudiantes et les étudiants. Cela leur permet de vivre, au-delà de l’aspect scientifique, une véritable expérience de croissance personnelle. Le travail d’équipe est essentiel et les sorties l’incarnent bien : on expérimente la vie en groupe et cela forme des personnes plus versatiles et équipées pour faire face aux imprévus. On a même fait quelques sorties à l’étranger et cela s’est avéré très formateur pour ces étudiantes et étudiants. Ils peuvent l’ajouter à leur C.V., ce qui peut faire une différence lors d’un processus d’embauche.

Qu’est-ce que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE)?

Le BAPE est un organisme gouvernemental impartial relevant du Ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Il informe et consulte les citoyens, enquête, puis avise le ministre responsable de l’environnement sur les dossiers qu’il lui confie, afin d’éclaircir la prise de décision gouvernementale. Voici à titre d’exemples, quelques-uns des projets étudiés par le BAPE dans l’Est-du-Québec :

  • Parc éolien dans la MRC de Matane par le Groupe Axor inc.;
  • Projet de parc éolien Nicolas-Riou dans les MRC des Basques et de Rimouski Neigette;
  • Projets de réserve de biodiversité du karst de Saint-Elzéar et de réserve aquatique de l’estuaire de la rivière Bonaventure;
  • Projet d’implantation du terminal méthanier Énergie Cacouna.

Quel sera ton rôle plus spécifiquement?

J’ai été nommé par le gouvernement du Québec à titre de membre à temps partiel et je pourrais être mandaté par le président du BAPE, monsieur Philippe Bourke, pour participer à différents niveaux à une commission du BAPE. D’où l’importance d’avoir des membres additionnels pour éviter des délais sur des enjeux importants pour les communautés.

Pourquoi avoir voulu y siéger?

Cela fait partie de mon ADN de vouloir améliorer la qualité de vie des citoyens. C’est une chance que nous avons ici de pouvoir participer aux débats publics et avoir la possibilité de soulever nos préoccupations auprès d’une instance comme le BAPE pour les écouter.

Que représente pour toi cette nomination de la part du Gouvernement du Québec?

Le BAPE jouit d’une grande notoriété et le processus de nomination est long et très rigoureux à cause d’une foule de vérifications qui sont faites afin de montrer patte blanche. C’est également une reconnaissance de la qualité de l’expertise et de l’expérience des membres qui en font partie. Après quelques entrevues, dont une avec le scientifique en chef du Québec, monsieur Rémi Quirion, le président du BAPE, monsieur Philippe Bourke, une personne employée du BAPE et une représentante de la voix citoyenne durant plus de 60 minutes, le candidat reçoit des questions concernant la rigueur scientifique, les procédures du BAPE, l’intégrité et le respect du savoir-être, incluant plusieurs mises en situations. Par la suite, il y a vérification portant sur tout conflit d’intérêt potentiel par la notaire du bureau du conseil des ministres avec l’ensemble de l’entourage familial. Ensuite, la recommandation est envoyée au Conseil des ministres du Gouvernement du Québec où s’effectue une ultime vérification. Compte tenu de l’ampleur du processus, cette nomination a d’autant plus de valeur pour moi. C’est en quelque sorte la consécration de ce que j’ai réalisé dans ma carrière jusqu’à maintenant. J’en suis très fier.

Félicitations pour cette belle nomination et bon succès dans ce nouveau mandat!