Trois équipes de l’Université du Québec à Rimouski ont obtenu le financement de projets de recherche en partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada. Près de 600 000 $ ont été alloués pour des recherches en développement régional, en histoire et en sciences de la gestion.

Ce financement provient d’un programme qui permet le développement de partenariats avec des acteurs du milieu. « Il s’agit d’un programme très compétitif qui s’adresse à toutes les chercheuses et à tous les chercheurs en sciences humaines au Canada. Seulement les projets les plus novateurs sont retenus. Le fait que trois projets pilotés par des professeures et des professeurs de l’UQAR aient été retenus montre le niveau d’excellence que l’Université a dans ces domaines et notre capacité à réaliser des recherches en partenariat », indique le doyen de la recherche, Pietro-Luciano Buono.

Dirigé par la professeure Nathalie Lewis, le projet intitulé « Les phoques comme révélateur de mouvements de l’ère des changements climatiques : un décloisonnement scientifique, politique et sociétal en action dans l’Est du Canada » a obtenu un financement de près de 200 000 $. D’une durée de trois ans, ce projet sera réalisé avec la professeure Geneviève Brisson, de l’UQAR, Paule Halley, de l’Université Laval, Mike Hamill, de l’Institut Maurice-Lamontagne, en collaboration avec le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM), Pêches et Océans Canada, Ouranos, Merinov et la municipalité des Îles-de-la-Madeleine.

« L’objectif de ce partenariat est de partager les savoirs scientifiques, politico-administratifs et territoriaux sur le phoque afin de construire des approches communes qui permettraient de mieux comprendre cet environnement en mouvement dans lequel le phoque en devient le révélateur. Nous voulons aller au-delà des contours classiques des disciplines comme la science politique, le droit, la socioanthropologie et la biologie ou la gestion des écosystèmes et l’administration territoriale afin de comprendre cet objet en transformation et ceci, pour mieux accompagner la conception et l’application de politiques publiques face à l’anticipation des changements climatiques sur les territoires et littoraux de l’Est du Canada », explique la professeure Lewis.

Le projet « Nouvelle-France numérique : vers une analyse de la production documentaire sous le Régime français » a pour sa part obtenu un financement de près de 197 000 $ sur trois ans. Dirigé par le professeur en histoire Maxime Gohier, il sera réalisé avec la participation de la professeure en lettres Catherine Broué, de l’UQAR, Jean-François Palomino, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, et le professeur Léon Robichaud, de l’Université de Sherbrooke.

« Le projet « Nouvelle-France numérique » vise à mieux documenter les mécanismes de la production documentaire et ses réseaux d'acteurs en Nouvelle-France. Grâce à une technologie permettant la reconnaissance des écritures manuscrites (HTR) et à l’établissement de partenariats avec des institutions d'archives, le projet entend mettre en place une plateforme commune pour partager des transcriptions de sources et les métadonnées associées à ces sources », précise le professeur Gohier.

Des fonds relatifs à la Nouvelle-France provenant de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ), de Bibliothèque et Archives du Canada (BAC), du Musée de la civilisation de Québec (MCQ), de la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales et de la Division de la gestion des documents d'archives de l’Université de Montréal seront rassemblés dans l’infrastructure Transkribus afin de permettre leur partage, leur croisement et l’analyse de documents manuscrits et imprimés.

Le projet « L'intervention post-trauma chez les policiers : documentation des pratiques actuelles, évaluations de l'efficacité des pratiques et transfert de connaissances » dirigé par la professeure en sciences de la gestion Andrée-Ann Deschênes a obtenu un financement de près de 200 000 $. Il sera réalisé au cours des trois prochaines années avec Annie Gendron et Josée Bergeron, de l’École nationale de police du Québec, ainsi que Marie-France Marin, de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

« Notre recherche vise à créer de nouvelles connaissances scientifiques probantes concernant l’efficacité des interventions psychologiques post-trauma chez les policiers », indique Mme Deschênes. « Plus précisément, l’étude documentera d’abord les pratiques actuelles des interventions psychologiques post-trauma dans les différentes organisations policières par des entrevues semi-dirigées (phase exploratoire). Ensuite, l’étude évaluera les pratiques les plus efficaces dans le cadre d’un devis de recherche avant-après (phase expérimentale). Ce devis mixte permettra également de cibler les différences individuelles et organisationnelles pouvant moduler l’efficacité de la réponse à l’intervention. »

Un projet auquel prend part le professeur en sciences de l’éducation Jean Bernatchez a aussi été financé. Intitulé « Évolution de l'organisation du travail des directions d'établissements d'enseignement du Québec dans le contexte de la transformation des commissions scolaires en centres de services », ce projet dirigé par Emmanuel Poirel, de l’Université de Montréal, a reçu une subvention de plus de 188 000 $ sur trois ans. Tous les détails sur les partenaires des projets retenus sont disponibles sur le site du CRSH.