La professeure en lettres Kateri Lemmens vient de faire paraître Nihilisme et création [:] Lectures de Nietzsche, Musil, Kundera, Aquin, un essai qui explore les rapports entre la forme romanesque et l’esprit nihiliste.
Publié aux Presses de l’Université Laval, l’ouvrage pose la question : « le nihilisme, ruine des valeurs et du sens, nous condamne-t-il au pessimisme, à l’insignifiance ou au désespoir ? Il semble que non, bien au contraire : si la pensée nihiliste repose sur une forme de lucidité tragique, elle ne peut aboutir qu’à une affirmation de la vie (p.4) », soutient la professeure Lemmens.
À travers l’œuvre de Friedrich Nietzsche, deRobert Musil, de Milan Kundera et d’Hubert Aquin, Kateri Lemmens trace des parallèles entre la naissance du genre romanesque et « l’irruption du nihilisme » (p.5) dans la modernité. Selon l’essayiste de l’UQAR, ces écrivains partagent la vision d’un « salut », face au nihilisme, qui advient dans et par la création. « Ce salut, même désespéré, même éphémère, même absurde, advient par la résistance face aux forces du néant, et dans les mots (p. 137). »
En outre, la création, écrit Mme Lemmens, permet une « exaltation de l’existence » et permettrait à « l’individu d’affronter la lucidité tragique de l’existence avec un surcroît de force et d’ivresse (p.134). » Par le biais du roman, la professeure en lettres indique avoir trouvé « un stimulant, un ravissement, une dose de lucidité et de lumière (parfois éblouissante, parfois bien drue) sur ce que je suis, sur ce que nous sommes et sur le monde dans lequel je vis. (p.5) »
En quatrième de couverture, Catherine Mavrikakis, romancière, essayiste et professeure au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal, souligne que l’ouvrage de Mme Lemmens est « un travail essentiel et nécessaire à l’heure actuelle ». Elle ajoute : « Il s’agit d’une réflexion contemporaine sur le nihilisme et le désespoir et il y a une invitation dans ce texte à conserver la lucidité nietzschéenne moderne afin de dire oui à la vie et à la création et à ne pas sombrer dans le désespoir stérile. »
Kateri Lemmens enseigne au Département des lettres et humanités de l’UQAR depuis 2007. La professeure de lettres a notamment été finaliste du Prix Émile Nelligan en 2008 pour son premier recueil de poésie, Quelques éclats, et a remporté plusieurs prix avec des nouvelles et des poésies au Québec, en Europe et au Moyen-Orient. Son premier roman, Retour à Sand Hill, a été publié l’année dernière aux éditions La Valette, en France, et elle travaille présentement à un nouvel essai portant sur la sagesse de la littérature.
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