Parents, citoyens intéressés par le devenir de l’éducation, enseignants et autres personnels scolaires, représentants syndicaux, directions d’établissement, élèves et chercheurs étaient réunis vendredi et samedi derniers à l’Université du Québec à Rimouski, dans le cadre d’un forum portant sur l’éducation.

Cette rencontre s’inscrivait dans une démarche organisée partout à travers la province visant à permettre aux citoyens d’échanger sur des enjeux actuels comme l’inclusion sociale et culturelle, la valorisation et le respect des compétences professionnelles du personnel scolaire, la démocratisation de l’école, voire sa mission, ainsi que la construction d’un système d’éducation démocratique et équitable pour tous les élèves.

Plus de quatre-vingt-dix participants répartis en trois groupes d’une trentaine de personnes ont partagé leurs idées et visions dans un esprit de dialogue et de discussion. « L’idée c’était de permettre à tout le monde de faire valoir son point de vue.  En grand groupe, ça aurait été plus difficile d’entendre tout un chacun. Et les échanges ont été extrêmement riches. Plusieurs constats ont émergé lors de ces discussions. La lourdeur bureaucratique de nos écoles, l’obsession de la performance et la compétition bien souvent anxiogènes pour les élèves ou le peu de véritables espaces démocratiques pour la population dans la structure du réseau scolaire ont été identifiés dans chacun des ateliers », explique Jean-François Parent membre du comité organisateur du forum de Rimouski, fier du succès obtenu.

Si les participants se sont globalement entendus sur les défis de l’école, les pistes de solutions pour y faire face se sont avérées diversifiées et souvent complémentaires. « Toutes et tous ont souligné l’importance de remettre l’élève au coeur de la réflexion, d’adapter le cheminement scolaire au rythme des élèves, de redonner la parole à la communauté dans les orientations à privilégier et surtout sortir d’une mentalité strictement gestionnaire pour revenir au fondement de l’éducation », commente Joane Deneault, professeure en sciences de l’éducation. Quelle que soit la provenance des participants, ce qui frappe, c’est l’importance qu’ils accordent à l’éducation et l’idée qu’on ne peut plus se contenter de reproduire ce qu’on a fait jusqu’ici. « Avec les vies de fous qu’on a, s’installer un vendredi soir et tout un samedi pour jaser d’éducation, ça en dit long sur l’attachement citoyen envers l’éducation et le désir de s’engager vers une autre école au Québec », mentionne Mylène Vézina, étudiante au doctorat en éducation et membre du comité local d’organisation.   

Rappelons que des forums jeunesse se sont aussi tenus dans le dernier mois dans les écoles secondaires et organismes éducatifs et que les jeunes, qui sont les premiers concernés, ont contribué à cette réflexion.  Les échanges du forum de Rimouski seront synthétisés et combinés à ceux des 18 autres forums et forums-jeunesse tenus au Québec depuis le 10 mars, afin de servir comme levier d’action et de pression auprès des instances gouvernementales. Un forum virtuel reprenant les mêmes thèmes aura lieu le 3 juin. On pourra en apprendre davantage sur le site Parlonseducation.ca