Le Laboratoire de recherche en énergie éolienne (LREE) de l’UQAR a maintenant 10 ans. Depuis 2006, le LREE a développé une expertise multidisciplinaire qui allie des chercheurs du Québec, de la France et du Liban.

Regroupant une vingtaine de chercheurs de l’UQAR, de l’UQAC, du Technocentre Éolien, de l’École de technologie supérieure (ETS) et de l’Université Libanaise, le Laboratoire de recherche en énergie éolienne a pour mission de soutenir le développement de l’industrie éolienne par la recherche et la formation de spécialistes. « Le LREE est situé dans une région à fort potentiel éolien. Nous sommes ainsi bien placés pour appliquer les connaissances découlant de recherches effectuées avec de petites éoliennes sur des éoliennes implantées dans des parcs éoliens. De plus, le laboratoire a développé une expertise technique à l’égard de l’implantation et de la gestion de parcs éoliens »,  indique le professeur Adrian Ilinca, directeur du LREE.

Le Laboratoire de recherche en énergie éolienne se démarque par son approche multidisciplinaire. « Nous profitons du fait que l’UQAR est une université à vocation générale pour mener des travaux qui touchent tant la technologie que l’environnement, l’acceptabilité sociale, les politiques énergétiques, les impacts économiques ou le développement de projets. Cet alliage d’expertises distingue le LREE de tous les autres laboratoires », souligne le professeur Ilinca.

Au cours des dernières années, le Laboratoire de recherche en énergie éolienne de l’UQAR a mené des travaux novateurs sur des systèmes d’alimentation hybride pour des sites isolés. Des chercheurs du LREE ont développé différents systèmes de stockage d’énergie complémentaires à l’utilisation du diesel. « Ces systèmes visent à bonifier l’efficacité énergétique en diminuant la consommation de diesel par l’utilisation du vent, du soleil ou de la biomasse, et ce, en fonction du site et des ressources disponibles », précise le directeur du LREE.

L’une des grandes innovations issues du Laboratoire est le développement de systèmes hybrides éolien/diesel avec stockage d’air comprimé. « Ce procédé a été conçu par Hussein Ibrahim dans le cadre de son doctorat. En somme, l’air comprimé est utilisé comme agent de stockage d’énergie renouvelable. Ce système original a apporté beaucoup de rayonnement aux travaux du LREE et a initié de nombreuses collaborations internationales », note le professeur Ilinca.

Ce système de stockage d’air comprimé fait d’ailleurs l’objet de recherches dans le domaine du transport ferroviaire minier. Un projet de recherche financé par le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) vise à adapter cette technologie dans l’optimisation du fonctionnement des locomotives. « L’objectif du projet est d’améliorer l’efficacité énergétique tout en diminuant la consommation de combustible, les frais d’opération et les émissions de GES ainsi que d’accroître la sécurité en situation d’urgence », mentionne M. Ilinca. Reconnu comme un des grands spécialistes de l’optimisation des systèmes complexes dans le monde, le doyen de la faculté d’ingénierie de l’Université Libanaise, le professeur Rafic Younes, s’implique d’ailleurs dans ces recherches.

Un autre volet important des travaux réalisés au LREE touche l’adaptation des technologies éoliennes au climat arctique, un enjeu majeur pour les parcs éoliens. « Nous étudions quels sont les matériaux et les lubrifiants, par exemple, qui sont les mieux adaptés à basse température. La question du givrage pose, par ailleurs, des problèmes quant à sa détection, à ses effets sur la production éolienne et la sécurité et sur les moyens à utiliser pour enrayer le givrage », explique le professeur Ilinca. Notons que des travaux sur la conversion de l’énergie éolienne en électricité sont également menés au LREE par des chercheurs en génie électrique. L’un des défis des recherches est de maximiser la puissance qui est extraite de l’éolienne en fonction de la variabilité du vent.

Le Laboratoire de recherche en énergie éolienne a aussi fait sa marque en offrant des formations sur mesure pour les acteurs de l’industrie éolienne, dont Hydro-Québec et le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Enfin, plus de 150 étudiantes et étudiants ont réalisé des projets de recherche au LREE dans le cadre de leurs études en génie, en sciences de l’environnement et en économie. « Les étudiantes et les étudiants qui sont passés par le LREE ont été au cœur du développement des activités du laboratoire. Plusieurs d’entre eux sont devenus des collaborateurs de nos recherches », conclut le professeur Ilinca.