Diplômé au baccalauréat en histoire et à la maîtrise en éthique à l’UQAR, David Boucher est conseiller principal en politiques à Affaires mondiales Canada. Avant de faire le saut, il était responsable du Service de la recherche à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale du Québec, endroit où il a travaillé 10 ans. Ayant toujours laissé sa passion guider son choix de carrière, il espère que les étudiantes et les étudiants hésitant entre passion et raison sauront faire un choix réfléchi pour leur avenir.

Quand David Boucher a choisi d’étudier au baccalauréat en histoire, il a fait face à des réticences de la part de son entourage. Au cours des années 2000, les perspectives n’étaient pas favorables pour dénicher un emploi comme historien. Mais, fasciné par l’histoire, M. Boucher a fait le choix de suivre sa passion, sans savoir exactement où cela le mènerait dans sa future carrière. « Je savais que je ne pouvais pas me tromper, parce que j’aime l’histoire. J’avais confiance que cela me mènerait quelque part, vers quelque chose que j’allais aimer. »

Après avoir amorcé sa formation à l’Université Laval, M. Boucher a choisi de poursuivre son parcours à l’UQAR. La taille des groupes étant beaucoup plus petite, il a adoré son expérience. Il avait d’abord hésité entre l’histoire et la philosophie. C’est avec cette volonté de marier ses deux passions que M. Boucher s’est ensuite dirigé vers la maîtrise en éthique à la suite de son baccalauréat en histoire.

Ayant réalisé son projet de recherche en bioéthique, il a rapidement été identifié par son directeur de programme pour se joindre à une nouvelle commission gouvernementale sur l’éthique en science et en technologie, mise sur pied par le Conseil de la science et de la technologie dans la foulée de la Politique québécoise de la science et de l’innovation. Agissant d’abord à titre d’étudiant bénévole, M. Boucher a rapidement été repéré par les responsables de la Commission pour sa maîtrise des méthodologies de recherche et sa rigueur liée à l’analyse des questions éthiques. C’est ainsi qu’un poste au secrétariat de la Commission de l’éthique en science et en technologie lui a été offert et signait du même coup son entrée dans la fonction publique québécoise.

Dans le cadre de cet emploi directement relié à son domaine d’étude, M. Boucher a travaillé sur bon nombre de projets, dont le don d’organes, les technologies de surveillance et la procréation assistée. Sa formation en histoire et en éthique a été un atout majeur dans cet emploi, grâce aux compétences et à la rigueur acquises en méthodologie, en rédaction et en recherche.

Sa carrière s’est poursuivie au Service de la recherche à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale où ses fonctions différaient, mais restaient reliées à ses études en histoire et en éthique. « La maîtrise en éthique m’a vraiment bien outillé pour réfléchir de façon critique et bien analyser, ce qui est nécessaire lorsque je travaille avec des discours normatifs ou politiques. Par exemple, dans le cadre de mes fonctions, j’analysais les mémoires provenant de toutes les sources et déposés dans le cadre de consultations, que ce soit sur des questions environnementales ou sur des questions d’actualité comme la légalisation du cannabis et les paradis fiscaux. Comme je devais faire la rédaction de rapports, il fallait avoir une bonne plume et choisir les bons mots. »

Rarement le Service de la recherche est cité comme contributeur, malgré l’importance de son travail. Pourtant, les parlementaires reconnaissent ce travail et en apprécient la valeur. Un des moments les plus touchants de la carrière de M. Boucher s’est passé dans le cadre du dépôt du rapport de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité. Son équipe et lui-même ont été accueillis dans la tribune du président de l’Assemblée nationale où les députés les ont ovationnés debout pour le travail accompli. « C’était un moment émouvant, à couper le souffle. Je me considère choyé d’avoir reçu une telle reconnaissance. »

Aujourd’hui, David Boucher continue de croire que la passion et la raison coexistent dans le cadre du travail. Quiconque se passionne pour un domaine trouvera la voie pour y faire carrière. C’est avant tout une question de confiance en ses capacités. Même avec des années de recul, M. Boucher maintient qu’il a fait le meilleur choix en suivant ses passions. « Plusieurs personnes parmi mes connaissances ont fait un choix de raison pour leurs études en fonction de leur future carrière. De mon côté, j’ai toujours fait des choix de passion et j’ai fait confiance à l’avenir. J’ai suivi mon instinct, ma passion, et ainsi, mes études n’ont jamais été un fardeau ; j’avais hâte d’aller à mes cours. » Après un déménagement qui l’a mené en Outaouais, il travaille maintenant dans le domaine du développement international. Il met ainsi ses formations, son expérience et sa passion contagieuse au service d’une noble mission.