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225 000 $ pour la recherche à l’UQAR en prévention du suicide chez les jeunes filles en milieu rural

La professeure Nathalie Maltais.

L’équipe de recherche de la professeure au Département des sciences de la santé de l’UQAR, Nathalie Maltais, vient de recevoir un financement de 225 000$ sur trois ans du Fonds de recherche du Québec pour poursuivre PREVENS, le projet de recherche sur la prévention du suicide chez les filles de 14 à 19 ans en milieu rural.

PREVENS désigne « prévenir ensemble », un projet de recherche-action participative regroupant des chercheuses et chercheurs universitaires ainsi que la coalition Interjeunes qui rassemble 430 organismes jeunesse dans 17 régions administratives du Québec. Ce projet de recherche-action participative met en scène les expertes et experts de vécu des municipalités régionales de comté de Montmagny et de L’Islet.

La région de Chaudière-Appalaches identifiée pour réaliser la recherche est composée de 10 municipalités de comté et s’étend sur 16 130 km2. Le territoire compte environ 444 000 habitantes et habitants et s’étend de Berthier-sur-Mer à Saint-Jean-Port-Joli, et du fleuve Saint-Laurent à la frontière américaine. Plus du tiers (34,9 %) de la population vit dans une zone rurale comparativement à 18,3 % pour l’ensemble du Québec(1). De plus, les adolescentes âgées de 15 à 19 ans affichent le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide le plus élevé. Il y a eu, pour cette population, deux périodes d’augmentation marquée de 2010 à 2021.

Par ailleurs, un sondage sur la santé mentale effectué auprès des jeunes filles dévoile les principales préoccupations des jeunes qui peuvent possiblement affecter les idées ou les gestes suicidaires : stress élevé, stigmatisation, détresse, faible estime de soi, difficultés sociales, dépendances aux substances et aux écrans, le peu d’espace de socialisation et la méconnaissance des saines habitudes de vie.

« Cette étude va donc nous renseigner, entre autres, sur les défis rencontrés pouvant engendrer une détresse et des idées ou des gestes suicidaires. Il va aussi permettre de développer des actions de prévention du suicide spécifiques et adaptées à la réalité et aux besoins des jeunes femmes de 14 à 19 ans des milieux ruraux », explique la chercheuse.

En plus d’enrichir les connaissances scientifiques sur les adolescentes de milieux ruraux (aspects sociaux, économiques et culturels), l’étude servira à influencer les pratiques et les politiques concernant les adolescentes. L’équipe de recherche tiendra compte des facteurs comme la proximité familiale, l’éloignement, la difficulté à demander de l’aide par crainte de violation de confidentialité ou autres croyances aidantes ou contraignantes.

Ce projet de recherche-action participative est fait par et pour les adolescentes et toutes les personnes de la communauté concernées par le sujet. Il inclut la cochercheuse Camille Lavoie, une jeune femme âgée de 18 ans avec expérience vécue.

La chercheuse poursuit : « Les jeunes filles, si elles veulent se déplacer pour fraterniser ou faire des activités sociales, doivent compter sur un transport comme la voiture. C’est un petit milieu où tout le monde se connaît. Ces facteurs, et bien d’autres, posent différents enjeux. Il faut aller vérifier quels sont les facteurs de protection à leur disposition et si le soutien par les paires est présent. Nous serons en mesure de définir leurs besoins, de proposer des actions et d’évaluer si celles-ci les interpellent vraiment. »

« Il y a peu de littérature sur la prévention du suicide chez les jeunes en milieu rural. La réalité y est bien différente de ce que l’on connaît des environnements urbains. En ce sens, nous voulons développer des actions qui vont être utiles et pérennes pour la communauté. Pour bien comprendre tous les enjeux, nous devons nous rendre sur place et établir des contacts avec la communauté en étant présents dans des événements, notamment dans les écoles et au conseil municipal des différentes municipalités. »

Camille Lavoie, avec la collaboration de Rebecca Savard, infirmière et étudiante à la maitrise, écriront un article chaque mois sur le site de la communauté Avancées, ressources, recherches infirmières pour la vie des enfants (ARRIVE).

La chercheuse principale Nathalie Maltais, infirmière depuis plus de 32 ans et professeure à l’UQAR depuis 2016, possède de l’expertise clinique et en recherche auprès des jeunes en prévention du suicide.

Elle anime également la série de baladodiffusion intitulée Parler pour vivre disponible sur Spotify. Cette série aborde de manière accessible et éducative les enjeux de la prévention du suicide chez les enfants et les jeunes et vise à fournir aux personnes professionnelles de la santé ainsi qu’aux familles, des connaissances et des outils concrets pour mieux intervenir.  Elle est aussi l’auteure principale de la formation NOÉMIE sur l’évaluation du risque suicidaire auprès des moins de 13, réalisée en collaboration avec le Service de la formation continue et de la formation hors campus de l’UQAR.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca