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Information, désinformation : démocratie, par Mario Bélanger

Claude Gaudreau

Depuis que le réseau internet est devenu populaire auprès du grand public, soit depuis une vingtaine d’années, l’information est beaucoup plus accessible sur de nombreuses questions et une foule d’événements. Par contre, le phénomène des fausses nouvelles, ou « fake news », a pris des proportions inquiétantes. Comment savoir si une nouvelle qui nous parvient est fiable ou s’il s’agit d’un canular mal intentionné?

M. Claude Gaudreau enseigne au Cégep de Rimouski dans le programme Arts, lettres et communications, où il donne des cours sur les médias. Le 10 octobre 2018, il a présenté devant plus de 30 personnes une conférence sur le thème « Information, désinformation : démocratie », à l’invitation de l’Association des aînés de l’UQAR.

Le conférencier a d’abord indiqué que le « droit à l’expression d’idées » était déjà revendiqué durant le siècle des Lumières (18e siècle). C’est au 19e siècle que s’est exprimé le concept de « liberté d’entreprise et de commerce », ce qui a contribué à la naissance des journaux à grande distribution. Est ensuite apparu le « droit à l’information », qui réclamait pour l’individu et la collectivité le droit de savoir ce qui se passe et ce qu’on a intérêt à connaître.

Au fil des décennies, de nombreux médias d’information ont été créés, tant par des organisations publiques (comme Radio-Canada ou Radio-Québec) que par des entreprises privées (Le Soleil, L’Avantage, Radio Énergie, etc.). La plupart des médias comptent principalement sur les revenus de la publicité pour faire des profits et survivre. « Dans un contexte capitaliste, il existe donc sur les médias une forte pression pour ne pas trop déplaire aux commanditaires et aux autorités. »

Depuis une quinzaine d’années, la plupart des médias traditionnels ont perdu au moins la moitié de leurs revenus publicitaires, au profit des médias spécialisés et de grandes compagnies américaines (Google, Apple, Facebook, Amazone), qui diffusent abondamment sur internet et s’accaparent de sommes gigantesques.

Avec des profits moindres, les médias traditionnels ont dû congédier une partie importante de leurs équipes de rédaction. « Ainsi, les journalistes ont perdu non seulement le monopole de la nouvelle, mais une partie de leur capacité de faire des recherches approfondies. Maintenant, avec internet, n’importe qui peut diffuser de l’information, qu’elle soit pertinente ou farfelue. »

Abondance d’informations

On se retrouve donc de nos jours dans un contexte où l’information est très accessible et abondante, mais où l’on ne sait pas toujours si la nouvelle a été bien vérifiée et si elle est conforme à la vérité.

Selon M. Gaudreau, une fausse nouvelle peut simplement être une nouvelle non véridique. Ça peut être une erreur d’interprétation ou un manque de connaissance de la réalité traitée. « Ce genre d’information n’est pas nouveau. Ça existe depuis toujours. En général, ça peut être corrigé. »

Mais la « fake news » peut aussi être une nouvelle, qu’elle soit réelle ou imaginée, mais qui, avant tout, déplaît à un groupe de gens. « Avec internet, ce genre de nouvelles a proliféré, tant sur les plans idéologique, politique qu’économique. »

La multiplication des sites d’information a créé un monde où les nouvelles, pour attirer l’attention, doivent être brèves et percutantes, avec la primauté à l’image. Aussi, il est important de faire la différence entre les informations factuelles, qui décrivent une situation, et les opinions, parfois tendancieuses, toujours subjectives.

Comment repérer les fausses nouvelles?

Il existe quelques trucs pour identifier la véracité d’un message ou d’une information. Premièrement, il faut jeter un coup d’œil à l’adresse internet d’où provient la nouvelle. Si c’est un média reconnu qui la transmet, la probabilité est déjà plus forte qu’elle soit vraie. On peut aussi vérifier si la nouvelle a été diffusée autrement, par d’autres médias.

Il est important de s’abreuver à plusieurs sources. Il existe d’ailleurs des sites spécialisés, en science, en écologie ou en politique, qui donnent de l’information crédible et qui font le point sur les fausses nouvelles en circulation.

Et ceux qui trouvent que les nouvelles que l’on reçoit sont trop à droite politiquement, peuvent accéder à une version plus à gauche sur des sites comme : Lautjournal, Ricochet, Bastamag ou Alencontre.

Enfin, Bibliothèque et archives nationales du Québec (BAnQ) propose sur son site un document éclairant sur la nature des fausses nouvelles et la manière de les repérer.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca