L’accessibilité aux soins de première ligne des personnes sans médecin de famille est un enjeu majeur pour le réseau de la santé du Québec. Les retombées d’un projet-pilote de l’UQAR et du groupe de médecine familiale (GMF) MAclinique Lévis ont largement dépassé les attentes à cet égard : en une année, plus de 320 patientes et patients ont pu consulter de futurs infirmiers et infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne (IPSPL) dans le cadre de leur formation. Une approche novatrice qui a mené à la signature d’un partenariat de cinq ans.

L’Université et ce GMF de Lévis ont amorcé leur collaboration à l’hiver 2024. « Le projet avait pour objectif de donner la possibilité aux étudiantes et étudiants au diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) et à la maîtrise en sciences infirmières (IPS soins de première ligne) de développer leurs compétences cliniques pendant leur formation avant leur arrivée en stage », explique la directrice du programme de maîtrise en sciences infirmières IPSPL, la professeure Danielle Boucher.

Ce besoin d’exposer les étudiantes et les étudiants à de vraies patientes et à de vrais patients a été constaté après l’arrivée en stage de la première cohorte à la maîtrise en sciences infirmières (IPS soins de première ligne) en décembre 2023. « On a constaté que les stagiaires possédaient d’excellentes connaissances théoriques, mais que certains avaient des difficultés à les appliquer dans un contexte de pratique. Cela a été l’élément déclencheur pour développer le projet-pilote », poursuit la professeure Boucher.

C’est la professeure Julie Poirier qui a eu l’initiative de contacter la cheffe médicale de MAclinique Lévis, la Dre Annie Lanthier, pour proposer une collaboration avec l’UQAR. « Le projet a été accueilli avec enthousiasme! De petits groupes d’étudiantes et d’étudiants IPSPL ont commencé à se rendre à la clinique pour développer leurs compétences dans la réalisation de questionnaires, d’examens physiques, d’élaboration de diagnostics différentiels et de prescription de traitements pour des patientes et patients sans médecin de famille. Les deux professeures IPSPL ainsi qu’une auxiliaire d’enseignement et de recherche sont présentes pour superviser chaque consultation », précise la professeure Poirier.

En une année, ce sont plus de 320 personnes sans médecin de famille qui ont pu recevoir des soins de santé de première ligne au GMF MAclinique de Lévis par des IPS en formation. « L’intégration des étudiantes et des étudiants a permis d’accroître l’accessibilité aux soins de santé en première ligne, mais aussi de diversifier les consultations pour une clientèle variée. C’est vraiment un projet qui est gagnant-gagnant », observe la Dre Lanthier. Soulignons que la professeure Jacynthe Dufour, les auxiliaires d’enseignement et de recherche Caroline Béchard et Sheila Lai, IPSPL ainsi que l’infirmier et diplômé IPSPL de l’UQAR, Dominic Gouveia-Fortin de MAclinique sont aussi grandement impliqués dans le projet.

Les patientes et patients rencontrés par les étudiantes et étudiants au DESS et à la maîtrise en sciences infirmières (IPSPL) consultaient pour diverses raisons, dont des symptômes respiratoires, des problèmes gastro-intestinaux, des douleurs musculosquelettiques, des examens de dépistage gynécologique, des biopsies de l’endomètre, l’installation de stérilets, la réalisation de chirurgies mineures, le renouvellement de médicaments et le suivi d’enfant 0-5 ans.

Notons que cette exposition à des patientes et des patients est en marge de la formation offerte au DESS et à la maîtrise en sciences infirmières (IPSPL). « La participation des étudiantes et étudiants est volontaire. Cela dit, les superviseures et superviseurs de stage ont remarqué une amélioration notable entre les personnes qui ont bénéficié de cette exposition avant leurs stages et celles qui n’ont pas réalisé de journées pratiques au GMF », mentionne la professeure Boucher.

L’entente signée entre l’UQAR et MAclinique se poursuivra jusqu’en 2030. « Nous formons des infirmiers et infirmières praticiennes spécialisées depuis quatre ans et déjà, notre réputation est bien connue au sein du réseau. Le partenariat avec MAclinique s’inscrit dans le développement continu du programme. Je crois que nous avons développé un modèle de collaboration entre le milieu universitaire et le milieu clinique qui va inspirer d’autres régions », conclut la professeure Boucher.

Rappelons que la formation d’infirmier et d’infirmière spécialisée en soins de première ligne comprend un diplôme d’études supérieures spécialisées jumelé à une maîtrise en sciences infirmières, profil IPSPL. La maîtrise en sciences infirmières (IPSPL) s’adresse aux titulaires d’un baccalauréat en sciences infirmières comptant au moins deux années d’expérience.