Les changements climatiques influencent de plus en plus rapidement la répartition de la flore nordique. Étudiante à la maîtrise en biologie, Deisy Marcela Angarita Ospina consacre son projet de recherche à la migration des épinettes blanches près du village inuit d’Umiujaq, sur la côte de la Baie d’Hudson. Un processus pour lequel la communauté scientifique a peu de connaissance.

Originaire de Bogotá, en Colombie, Mme Angarita Ospina a entrepris sa maîtrise en janvier dernier sous la direction du professeur Guillaume de Lafontaine, qui est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie intégrative de la flore nordique. « Je suis passionnée par l’étude des arbres situés aux limites de leur aire de répartition, dans ce cas à la limite nord, car ils nous aident à comprendre comment les écosystèmes peuvent réagir face aux effets du changement climatique. En étudiant l’histoire biologique de ces populations, nous pouvons contribuer à anticiper leur avenir dans un scénario marqué par le réchauffement climatique », indique l’étudiante de l’UQAR.

Son projet de recherche apportera des données empiriques sur la vitesse de déplacement des populations d’épinettes blanches. « Un des objectifs principaux est d’estimer le taux de migration des arbres vers le nord et de caractériser les relations génétiques entre les individus échantillonnés », explique la chercheuse. « L’étude permettra de mieux comprendre les schémas actuels d’expansion et de colonisation d’une espèce boréale transcontinentale afin d’évaluer si elle peut ‘suivre’ la vitesse des changements climatiques. Cela servira de base pour mieux prédire la résilience de nos forêts dans un contexte de changements climatiques et d’évaluer les capacités naturelles des arbres à y faire face. »

Titulaire d’un baccalauréat en biologie réalisé à l’Université Nationale de Colombie, Deisy Marcela Angarita Ospina a choisi de venir étudier à l’UQAR pour sa renommée en recherche et l’environnement d’études qu’elle offre aux étudiantes et étudiants. « La qualité humaine et les infrastructures sont exceptionnelles. De plus, son emplacement dans une ville tranquille entourée de nature favorise un bon équilibre de vie. Une amie proche et excellente scientifique étudiait déjà ici dans la même équipe de recherche, ce qui a renforcé mon sentiment d’être chez moi. »

Au début du mois de mai, Mme Angarita Ospina a obtenu une bourse d’excellence de 33 000 $ du Fonds de recherche du Québec dans le cadre d’un programme dédié aux étudiantes et étudiants internationaux. « C’est une reconnaissance qui confirme que mes efforts ont porté leurs fruits et me motive à poursuivre ce magnifique projet avec encore plus d’enthousiasme. Je suis profondément reconnaissante envers toutes les personnes qui m’ont soutenue tout au long de mon parcours. »

Après sa maîtrise en biologie, la chercheuse compte poursuivre ses travaux sur de nouveaux écosystèmes du Canada. « Ensuite, je souhaite retourner en Colombie pour mettre à profit les connaissances acquises et contribuer au développement durable. J’aimerais également créer une entreprise dans le domaine de l’économie verte », conclut Mme Angarita Ospina.