Conjuguer savoir et action pour un avenir viable

(Photo : AdobeStock)

La coconstruction des connaissances sur les changements climatiques et le rôle des océans est à la base d’un projet de recherche d’envergure pour mobiliser le milieu de l’éducation et les communautés côtières. Une équipe de recherche multidisciplinaire de l’UQAR, de l’Université Dalhousie et de l’Université Memorial mène des travaux visant à conjuguer savoir et action en faveur d’un avenir durable.

Découlant du programme Transformer l’action pour le climat, ce projet de recherche intersectoriel réunit des spécialistes en sciences de l’éducation, de la gestion, de l’information ainsi qu’en sciences naturelles et informatiques. « La mise en commun de nos expertises permettra de développer des outils et des activités de concert avec les milieux de l’éducation et municipal, notamment. Le projet comporte plusieurs volets collant à la réalité des personnes évoluant dans divers secteurs d’activité et qui peuvent avoir un impact sur “l’agir écocitoyen” autour d’enjeux liés au climat et aux océans », explique la professeure Geneviève Therriault, coresponsable du projet et titulaire de la Chaire en éducation à l’environnement et au développement durable UQAR-Desjardins.

Un des volets du projet porte sur le « pouvoir agir » et la relation aux savoirs de jeunes des niveaux primaire et secondaire entourant les océans et les changements climatiques. « Notre approche en est une de coconstruction afin que les outils et les activités pédagogiques proposés fassent écho à la réalité des enseignantes et enseignants et aux orientations des programmes scolaires. Au courant du printemps, nous mettrons en place une première phase de recueil des données qui vise les élèves pour connaître leurs besoins, leurs champs d’intérêt, mais aussi leurs préoccupations et leurs représentations entourant l’océan et le climat », indique la professeure en sciences de l’éducation Isabelle Arseneau, titulaire de la Chaire en éducation transformatrice pour l’engagement climatique. Des séquences d’enseignement et d’apprentissage intégrant une boîte à outils numériques et technologiques seront développées puis mises à l’essai l’année suivante dans des classes du Bas-Saint-Laurent et de la région d’Halifax.

Dans l’ordre habituel, Isabelle Arseneau, Anne Fauré, Émilie Morin, Marie-Hélène Ouellet D’Amours et Geneviève Therriault. (Photo : Stéphane Lizotte)
 

Les outils créés seront mis à la disposition des jeunes afin de rendre les apprentissages encore plus signifiants et concrets. « Une partie de l’équipe est dédiée à l’art numérique. Son mandat est de rendre accessibles les connaissances sur les interactions entre les océans et le climat avec des outils tactiles, sonores, visuels et thermiques. Les jeunes pourront ainsi explorer les conséquences des changements climatiques sur nos municipalités et sur les océans et leurs écosystèmes », précise le professeur Joseph Malloch de l’Université Dalhousie.

Un des volets importants du projet est le renforcement du « pouvoir agir » des jeunes du secondaire en matière d’environnement et de développement durable. « Les jeunes générations vont vivre avec les conséquences des décisions prises par les différents gouvernements à l’égard des changements climatiques. C’est pour cela qu’il est important que les jeunes développent toutes les capacités nécessaires à leur participation au débat public, entre autres en proposant des solutions sociopolitiques. Les jeunes générations ont un rôle primordial à jouer face aux changements climatiques. Il faut aussi que les plus âgées en soient conscientes et leur accordent davantage de crédibilité et de légitimité », souligne la professeure en sciences de l’éducation Émilie Morin.

Du côté des sciences de la gestion, l’équipe se penchera sur les mesures d’adaptation aux changements climatiques déployées par des municipalités côtières. Des études de cas seront réalisées notamment dans des villes de l’Est-du-Québec et des Maritimes. « Nos travaux porteront sur les façons dont les municipalités urbaines côtières tiennent compte des données probantes dans l’élaboration de leurs politiques d’adaptation », mentionne la professeure en sciences de la gestion et de l’information Sandra Toze de l’Université Dalhousie. « Nous allons également étudier comment atténuer les obstacles pour faciliter la mobilisation des connaissances afin d’assurer une gestion plus efficace des côtes dans un contexte d’adaptation aux changements climatiques. »

Plus largement, des scientifiques vont réaliser un état des lieux de la production de connaissances sur les océans et le climat. « On va brosser un portrait global de la recherche ainsi que des personnes et des plateformes impliquées dans la production, la diffusion et l’utilisation des connaissances. Cela permettra de dégager des perspectives pour susciter un plus grand engagement des diverses parties prenantes, notamment dans le milieu de l’éducation, et de mieux comprendre les facteurs facilitant ou faisant obstacle à la diffusion et à l’appropriation de la recherche », note Philippe Mongeon, professeur en sciences de l’information spécialisé en bibliométrie de l’Université Dalhousie et coresponsable du projet.

Une quinzaine de chercheuses et chercheurs de l’UQAR, de l’Université Dalhousie et de l’Université Memorial font partie de l’équipe de ce vaste projet. « Les travaux vont se poursuivre jusqu’en 2028. Notre programme est vraiment ambitieux et novateur. L’équipe accorde beaucoup d’importance au fait que les résultats soient transférables partout au Québec et ailleurs au Canada afin de mobiliser le plus grand nombre de personnes possible au cœur de la transformation sociale et environnementale en faveur d’un avenir durable », conclut la professeure Therriault.

Pour nous soumettre une nouvelle : communications@uqar.ca