La recherche en Arctique

Entre paysages, côtes et communautés

Laboratoire d’étude des Littoraux Nordiques et Arctiques

Les environnements nordiques offrent un terrain d’étude exceptionnel où la science se mêle à la collaboration avec les communautés locales. Sous la supervision du professeur David Didier, le Laboratoire d’étude des Littoraux Nordiques et Arctiques (LNAR) peut réaliser sa mission : comprendre et anticiper les transformations des côtes en milieu nordique face aux défis climatiques. Ici, les forces sont unies pour étudier l’évolution des littoraux et proposer des solutions adaptées aux réalités des communautés nordiques. En travaillant main dans la main avec les habitantes et habitants, le laboratoire ne se contente pas d’observer : il participe activement à l’adaptation et à la résilience des milieux côtiers nordiques.

Découvrez un aperçu des recherches spectaculaires menées par les expertes et experts de ce laboratoire dans plusieurs régions distinctes : le Nunavut, le Nunavik et l’Islande.

Le Nunavut

Focus sur Cambridge Bay

Cambridge Bay (Iqaluktuuttiaq), petite communauté du centre de l’Arctique, est devenue un point névralgique pour l’étude des changements côtiers. Le gouvernement canadien y a construit la Station canadienne de recherche dans l’Extrême-Arctique attirant des chercheuses et chercheurs comme Samuel Gagnon. Sa recherche se concentre sur l’érosion côtière dans cette région longtemps jugée stable.
Les plages, utilisées traditionnellement par les Inuit pour la chasse et le transport, subissent des transformations significatives, ayant des effets directement sur les activités communautaires. En collaboration avec des membres locaux de l’Association des Chasseurs et Trappeurs, le projet combine des observations sur le terrain, la collecte de données environnementales et des discussions avec les personnes résidentes sur leurs perceptions des changements côtiers. Cette approche holistique est essentielle pour anticiper les évolutions à venir et protéger les espaces essentiels à la vie quotidienne et culturelle de la communauté.
Grâce à des instruments comme les drones et des photographies aériennes historiques, Samuel étudie les processus de dégradation du pergélisol et la répercussion des vagues sur les côtes sableuses.

Statistiques

0  %
du littoral canadien se trouve au Nunavut. (ITK, 2022)
0  m / an
Taux d’érosion du littoral mesuré sur les sites de surveillance proches de Kugluktuk et de Cambridge Bay (Binette et al. 2025, Gagnon et la., in print)
0  m3
de sédiments ont été perdus en quelques années sur le site de Graveyard Island à Kugluktuk, un lieu d’importance culturelle pour la communauté qui risque d’être affecté par les changements induits par le climat. (Binette et al. 2025). L’équivalent de plus de 24 conteneurs de bateau.
Un élément clé du projet est la collecte d’images multispectrales par drones, couplée à des relevés sur le terrain. Ces données permettent de suivre les processus d’érosion et d’accumulation en détail. Les informations ainsi recueillies sont croisées avec des archives historiques et les témoignages des Inuit, ce qui permet de contextualiser les changements dans une perspective temporelle plus large.

Des glaciers jusqu’aux littoraux de Grise Fiord

Dans la communauté isolée de Grise Fiord (Ausuittuq), située à l’extrême nord de l’Arctique canadien au Nunavut, des chercheuses et chercheurs mènent des études approfondies sur les conséquences environnementales touchant cette région affectée par la réduction des surfaces de glace de mer et de glacier.
Un aspect essentiel du projet réside dans ses approches participatives et la collaboration avec Ausuittuq Adventures, dirigé par Terry Noah, un résident qui gère le projet localement et qui participe activement à la maintenance des équipements et à la collecte des données.
En collaboration avec la communauté Inuit de Ausuittuq (Grise Fiord), le LNAR a acquis en 2022 un laboratoire mobile de la Arctic Research Foundation (ARF). Ce conteneur maritime réaménagé est l’infrastructure nécessaire pour permettre des activités de recherche dans des environnements isolés. Il se trouve installé près de la communauté et il contribue aux recherches sur le terrain, ouvrant de nouvelles perspectives pour les chercheuses et chercheurs ainsi que leurs partenaires. Il favorise également les échanges entre les scientifiques et la communauté.
La mission sur le terrain à Grise Fiord, en raison de son isolement géographique et des contraintes liées aux infrastructures, compte parmi les plus longues pour l’équipe du LNAR et ses partenaires issus d’autres universités, comme les Universités UofA et UNB.
Béatrice Noël
Charlotte Stancu
En parallèle, des études paléoenvironnementales sont menées dans le fjord de Grise Fiord et en périphérie du glacier Jakeman, entre autres par Charlotte Stancu et Béatrice Noël, étudiantes à la maîtrise en géographie. Ces analyses, basées sur des carottes sédimentaires et la bathymétrie permettent d’identifier les déclencheurs historiques de glissements de terrain sous-marins, de cartographier les formes sous-marines et d’analyser leurs liens avec les changements climatiques passés et récents. Cette approche vise à offrir des solutions concrètes et des outils prédictifs aux habitantes et habitants de Grise Fiord pour mieux faire face aux aléas côtiers et anticiper les changements dans les sites de chasse, affectés par le retrait des glaciers.

Le Nunavik

Un atlas des écosystèmes côtiers et une analyse détaillée des aléas

Dans le nord du Québec, le Nunavik abrite des littoraux diversifiés, allant de la baie d’Hudson au détroit d’Hudson et à la baie d’Ungava. Antoine Boisson, chercheur postdoctoral, et Denys Dubuc, agent de recherche, dirigent un projet ambitieux : la création d’un atlas des écosystèmes côtiers couvrant plus de 10 000 km de côtes.
L’objectif est de cartographier ces régions à l’aide d’imageries satellitaires, de photographies aériennes et de relevés par drones. Cet atlas, qui constitue une première à une échelle aussi détaillée, permettra de mieux comprendre les dynamiques côtières et de mieux anticiper les zones exposées à de possibles incidents maritimes.
Ce projet démontre à quel point les côtes du Nunavik sont variées en termes de dynamique érosive. Alors que certaines zones restent stables, d’autres subissent de l’érosion localisée dues à des tempêtes ou à des facteurs comme le dégel du pergélisol.

L’Islande

Étudier les plages sableuses de l’ouest

Clémentine Fanton, doctorante en cotutelle entre la France et le Québec, étudie les conséquences des tempêtes nord-atlantiques sur les plages sableuses de l’ouest de l’Islande. Cette région, particulièrement exposée aux houles océaniques, constitue un site idéal pour observer la dynamique des littoraux non urbanisés et comprendre les processus d’érosion et de résilience côtière dans un contexte volcanique et nordique, un contexte tout à fait unique.
Tout d’abord, l’Islande se trouve sur la trajectoire d’une grande partie des tempêtes extratropicales de l’Atlantique Nord et subit généralement les conséquences de mers très agitées, qui se forment le long de la marge ouest de l’Atlantique. De plus, la zone étudiée, qui s’étend d’Akranes à Arnarstapi (sur la presqu’île du Snæfells), incluant la côte méridionale de la péninsule des fjords de l’ouest plus au nord, est composée de grands cordons et flèches sablo-graveleuses extrêmement mobiles, particulièrement sous l’effet des tempêtes sévères.
Le laboratoire participe à de vastes efforts de recherche et de surveillance des changements morpho-sédimentaires sur les plages et les côtes islandaises. Les projets menés en collaboration avec des chercheuses et checheurs ainsi que des personnes étudiantes de l’Université de Bretagne Occidentale (projets EXTREMEVENT et son projet de suivi EVEXTREMIS) visent à mieux comprendre les causes des changements côtiers et à fournir des informations sur la nature de ces effets.
Cette approche permet d’évaluer les tendances d’érosion ou d’accumulation à long terme. Contrairement aux littoraux tempérés où l’érosion impose parfois des interventions humaines, certaines plages islandaises montrent une capacité naturelle d’accumulation de sédiments comme ce qu’on retrouve en Arctique.

Équipe de recherche

David Didier
Direction de l’équipe et professeur au département de biologie, chimie et géographie

Antoine Boisson
Agent de recherche

Samuel Gagnon
Agent de recherche

Denys Dubuc
Agent de recherche

Faten Zouaghi
Agente de recherche

Jérémy Baudry
Agent de recherche

Gaël Fiala-Valade
Agent de recherche

Amélia Fortier
Auxiliaire de recherche

Marc-Olivier Dubois-Chevalier
Auxiliaire de recherche

Zahra Gholami
Post-doctorante

Théau
Leclercq

Étudiant au doctorat

Ana Belen
Heras Duran

Étudiante au doctorat

Yohan
Quénet

Étudiant au doctorat

Sima Teimourianmotlagh
Étudiante au doctorat

Arnaud Kouekam Kengap
Étudiant au doctorat

Daniela Walch
Étudiante au doctorat

Clémentine Fanton
Étudiante au doctorat

Ludivine Lafosse
Étudiante au doctorat

Charles Jourdain Bonneau
Étudiant à la maîtrise

Émile Bujold
Étudiant à la maîtrise

Béatrice Noël
Étudiante à la maîtrise

Béatrice Roberge
Étudiante à la maîtrise

Samuel Binette
Étudiant à la maîtrise

Charlotte Stancu
Étudiante à la maîtrise

Sidik Klaa
Étudiant à la maîtrise

Catherine Montminy
Étudiante à la maîtrise

François-Pierre Renaud
Étudiant à la maîtrise