Brice Lesouëf est lauréat du Prix Relève étoile Paul-Gérin-Lajoie remis par le Fonds de recherche du Québec. Un prix qui récompense l’article de ce diplômé à la maîtrise en géographie sur la pertinence des indices de vulnérabilité aux aléas naturels pour les gestionnaires publié dans la revue Vertigo.

Il existe de nombreuses recherches sur la vulnérabilité aux risques naturels. Celles-ci portent, notamment, sur les enjeux liés à l’exposition aux aléas, comme les vagues de chaleur ou l’érosion des berges, des populations et des installations sur un territoire donné. Si plusieurs d’entre elles proposent des approches quantitatives sous forme d’indices, une étude de publications internationales menée par Bric Lesouëf montre un contraste entre les méthodes développées et leur incidence dans les politiques de réduction de la vulnérabilité.

« La vulnérabilité d’un territoire aux aléas naturels est un concept très employé aux nombreuses définitions sans pour autant être directement mesurable », explique M. Lesouëf. « L’impact de chaque type de risque peut se voir diminué par les capacités d’adaptations du territoire, comprenant les moyens de gestion : c’est ce qui caractérise sa vulnérabilité. Cependant, transcrire ce concept en acceptant de nombreuses définitions différentes en outils d’aide à la prise de décision pour les gestionnaires reste problématique. »

Intitulé « La pertinence des indices de vulnérabilité aux aléas naturels pour les gestionnaires : une approche mixte de la revue de littérature », l’article le M. Lesouëf propose une analyse qualitative des publications présentant une méthode d’indice selon son public cible. L’une des conclusions de l’étude est que la représentation cartographique est le seul critère apparaissant comme incontournable, soulignant par le fait même l’importance de la communication entre chercheurs et gestionnaires.

« Le développement d’un indice de vulnérabilité aux aléas naturels à destination d’acteurs de territoires comme aide à la décision ne semble pas présenter d’éléments préétablis à cocher pour augmenter les chances d’être pertinent », explique le diplômé à la maîtrise en géographie. « Au même titre que les territoires étudiés, l’outil et les approches sont appelés à s’adapter continuellement : l’amélioration de l’existant apparait comme une nécessité. Si l’objectif est d’offrir un indice opérationnel, cela semble difficilement pouvoir se passer de la collaboration entre chercheurs et acteurs du territoire. »

Cosigné par le professeur en géographie Guillaume Marie et le professeur en géographie Alain Hénaff de l’Université de Bretagne occidentale, l’article publié dans Vertigo fait suite à une recherche réalisée dans le cadre du projet binational ARICO, acronyme d’« adaptation aux risques côtiers ». Ce projet portait sur la co-construction de scénarios d’adaptation des territoires maritimes aux risques côtiers dans un contexte de changements climatiques en France et au Québec. Le mémoire de maîtrise de M. Lesouëf peut être consulté sur le dépôt numérique Sémaphore.

Rappelons que le concours Relève étoile vise à reconnaître l’excellence des travaux réalisés par des étudiantes et des étudiants universitaires et des membres d’un ordre professionnel en formation de recherche avancée. Le prix qui porte le nom de Paul Gérin-Lajoie rend hommage à ce grand bâtisseur du système de l’éducation du Québec.