Spécialiste de l’adaptation et de l’évolution du métabolisme, le professeur Pierre Blier prend part à une recherche sur l’effet des variations de température sur les poissons. La Société royale de Nouvelle-Zélande finance ce projet de plus de 850 000 $ qui rassemble des chercheurs internationaux.

Le projet de recherche vise à identifier les causes des pertes de fonctionnalités et de mortalités des poissons exposés à une augmentation de la température. Un enjeu de plus en plus important dans un contexte de réchauffement climatique.

« Notre hypothèse est que les mitochondries cardiaques, soit les structures qui respirent et qui fournissent l’énergie à la cellule, perdent leur intégrité structurale lorsqu’elles atteignent certaines températures. Ainsi, elles ne peuvent plus fournir adéquatement l’énergie au cœur et c’est alors que survient l’arrêt cardiaque », explique le professeur Blier.

Diverses espèces de poissons de la famille des labridés seront étudiées pour vérifier cette hypothèse. Les poissons proviendront de trois endroits ayant des habitats thermiques différents, soit la Nouvelle-Zélande (eaux froides), l’Australie (eaux tempérées et chaudes) et les Îles Fidji (eaux chaudes).

Le professeur de l’UQAR fera équipe avec Tony Hickey et David Crossman, de l’Université de Auckland en Nouvelle-Zélande, et Gillian Renshaw, de l’Université Griffith en Australie, dans le cadre de ce projet de recherche qui se déroulera jusqu’en 2023.

En plus du professeur Blier, le projet de recherche impliquera la participation de 2 étudiantes et étudiants à la maîtrise et au doctorat en biologie. « Mon équipe va s’investir dans plusieurs analyses des fonctions et des structures des mitochondries et particulièrement sur l’impact de la température sur les marqueurs de stress, en particulier du stress oxydant », précise M. Blier.

Ces travaux seront effectués au laboratoire sur le vieillissement cellulaire de l’UQAR. La Société Royale de Nouvelle-Zélande finance le projet à la hauteur de 959 000 $ néo-zélandais par l’entremise de son fonds Marsden qui est dédié à la recherche fondamentale. Mentionnons que ce fonds est l’un des plus compétitifs en Nouvelle-Zélande. En 2018, le taux de succès des projets proposés était de 11,2 %.