


Effets des Changements Climatiques sur la Biodiversité du Québec (CC-Bio)
- Mots-clefs: Conservation, biodiversité, changements climatiques, vulnérabilité, enveloppe bioclimatique, niche climatique, modélisation statistique, projections futures, aires protégées,
- Espèces étudiées: Arbres, autres plantes vasculaires, amphibiens, oiseaux, castor
- Sites d’études: Québec, Canada
- Date d’étude: 2007-en cours
Principaux collaborateurs
- Ouranos, Consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques (Robert Siron)
- Agence Parcs Canada (Patrick Nantel)
- Environnement Canada (Service canadien de la faune) (François Fournier)
- Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parc du Québec (Frédéric Poisson)
- Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (Catherine Périé)
- Canards Illimités Canada (Marcel Darveau)
- Société d’Histoire Naturelle de la Vallée du Saint-Laurent (Atlas des Amphibiens et Reptiles du Québec)
- Conservation de la nature Canada (Joël Bonin)
- Centre de Données sur le Patrimoine Naturel du Québec (Gildo Lavoie)
- Regroupement QuébecOiseaux (Jacques Larivée)
- Atlas des Amphibiens et Reptiles du Québec (David Rodrique et Sébastien Rouleau)
Financement de la recherche
- Conseil de Recherches en Sciences Naturelles et en Génie du Canada (CRSNG)
- Ouranos, Consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques
- Agence Parcs Canada
- Environnement Canada (Service canadien de la faune)
- Canards Illimités Canada
L’objectif de CC-Bio est de prédire les effets potentiels des changements climatiques sur la répartition et l'abondance d'une grande panoplie d'espèces animales et végétales du Québec. CC-Bio a pour but d'alimenter les stratégies régionales d'adaptation au changement climatique en ce qui concerne la conservation de la biodiversité. Nous utilisons les meilleures données disponibles et des techniques statistiques hautement raffinées pour créer des modèles quantitatifs représentant les relations complexes qui existent entre la répartition des espèces et leur environnement. Nous suivons trois étapes :
- nous évaluons comment la phénologie (le moment de l'année où les espèces migrent, fleurissent, etc.) et la répartition des espèces ont été affectées par les changements climatiques récents.
- nous construisons, à partir des variables climatiques et environnementales qui influencent la répartition des espèces, des modèles de niche écologique pour une grande variété de plantes et d'animaux parmi lesquels des arbres, autres plantes vasculaires, amphibiens, reptiles, et oiseaux. Nous combinons cette information avec des modèles climatiques régionaux pour projeter les futures répartitions des espèces.
- en nous basant sur les résultats des deux étapes précédentes, nous nous concentrons sur des espèces et des régions du Québec particulièrement sensibles au changement climatique, afin de développer des stratégies de conservation de la biodiversité adaptées à l'incontournable réalité des changements climatiques.
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Écologie de la reproduction du faucon pèlerin nichant dans le Bas Arctique canadien
- Mots-clefs: Faucon pèlerin, Bas Arctique, régime alimentaire, stratégie d’approvisionnement, reproduction, suivi satellite
- Espèces étudiées: Faucon pèlerin (Falco peregrinus tundrius)
- Site d’étude: Rankin Inlet, Nunavut, Canada
- Date d’étude: 2007-en cours
Principaux collaborateurs
- Alastair Franke, Université d’Alberta
- Gordon Court, Gouvernement d’Alberta
- Andy Aliyak, Rankin Inlet
- Poisey Alogut, Rankin Inlet
Financement de la recherche
- Conseil de Recherches en sciences Naturelles et en Génie du Canada (CRSNG)
- Réseau de Centres d’Excellence du Canada ArcticNet
- Gouvernement du Canada, Affaires Indiennes et du Nord du Canada
- Nunavut Wildlife management board
Depuis 1982, une population de faucon pèlerin (Falco peregrinus tundrius) est suivie annuellement dans le Bas Arctique canadien, à proximité du village de Rankin Inlet, Nunavut. Plusieurs paramètres clés de l'écologie de cette population ont été étudiés dont sa taille, sa productivité annuelle, sa dynamique et sa sensibilité aux contaminants. Les mécanismes biologiques qui caractérisent les processus démographiques de cette population sont toutefois très peu connus. Les études actuelles visent, dans un premier temps, à décrire la variabilité du régime alimentaire et des stratégies d’approvisionnement des faucons pèlerins (taille et emplacement des domaines de chasse) en liens avec les variations temporelles et spatiales d’abondance de proies et, dans un deuxième temps, à définir les liens entre les habitudes alimentaires et le succès reproducteur des individus de cette espèce.
Phénologie et physiologie de la reproduction chez un reproducteur sur épargne extrême nichant dans l’arctique: l’eider à duvet
- Mots-clefs: Eiders à duvet, Arctique, stratégies de reproduction, allocation des nutriments, condition physique.
- Espèces étudiées: Eider à duvet (Somateria mollissima)
- Site d’étude: Sanctuaire d’oiseaux migrateurs de East Bay, Île Southampton, Nunavut.
- Date d’étude: 2002–en cours
Principaux collaborateurs
- Grant Gilchrist, Service Canadien de la Faune (Environnement Canada)
- Oliver Love, Université de Windsor
- Sébastien Descamps, Norwegian Polar Institute
Financement de la recherche
- Fonds Québécois de la Recherche sur la Nature et les Technologie (FQRNT)
- Conseil de Recherches en sciences Naturelles et en Génie du Canada (CRSNG)
- Service Canadien de la Faune (Environnement Canada)
Chez les animaux, plusieurs modèles théoriques supposent qu'il y a des compromis entre l'effort de reproduction et la survie des adultes, ainsi qu'un compromis entre la quantité et la qualité des jeunes produits. Chez les oiseaux, l'allocation des ressources dans la production des oeufs peut fortement influencer le succès reproducteur et même la survie des individus. Les eiders à duvet (Somateria mollissima) nichant en Arctique sont considérés comme des reproducteurs sur épargnes extrêmes, donc qui dépendent fortement de leurs réserves endogènes pour combler les besoins énergétiques de la reproduction. Les principaux objectifs de cette étude sont de vérifier s'il y a une association entre des paramètres physiologiques (condition physique, mesures de métabolites et d’hormones dans le sang) et l'effort de reproduction des individus. De plus, nous désirons quantifier l’importance relative de différentes sources de nutriments utilisés pour la formation des œufs, déterminer la dynamique des réserves endogènes au cours de la période de reproduction et vérifier si les stratégies d’allocation et de gestion des nutriments sont influencées par la date de ponte et la taille de couvée des femelles. Considérant que cette population est en déclin et fortement chassée, il est crucial de connaître les mécanismes sous-jacents à la reproduction des individus pour mieux comprendre la dynamique de la population.
Diversité et phénologie des arthropodes terrestres de l'Arctique: variations temporelles et spatiales de la disponibilité des ressources alimentaires pour les oiseaux insectivores arctiques
- Mots-clefs: Arctique, arthropodes terrestres, limicoles, ressources alimentaires
- Espèces étudiées: Aranéides, coléoptères, diptères, hyménoptères, limicoles (principalement Bécasseau à croupion blanc (Calidris fuscicollis) et Bécasseau de Baird (Calidris bairdii)), Bruant lapon (Calcarius lapponicus).
- Sites d’étude: Île Bylot, Alert (Île d'Ellesmere), EastBay (Île Southampton) et Île Herschel
- Date d’étude: 2005-en cours
Principaux collaborateurs
- Guy Morrison, Service Canadien de la Faune (Environnement Canada)
- Don Reid, Wildlife Conservation Society Canada
- Paul Smith, Carleton University
Financement de la recherche
- Année polaire internationale (Gouvernement du Canada)
- Conseil de Recherches en sciences Naturelles et en Génie du Canada (CRSNG)
- Réseau de Centres d’Excellence du Canada ArcticNet
De nombreux oiseaux insectivores nichant dans la toundra arctique dépendent des arthropodes tels que les araignées et les insectes pour leur survie et leur reproduction. Dans cet environnement extrême, les arthropodes profitent d’une très courte période durant laquelle les conditions climatiques sont favorables à leur croissance et leur reproduction. Ils sont alors particulièrement actifs et abondants dans la toundra. Pour les oiseaux insectivores, la synchronisation du pic d’abondance de ressources avec l’éclosion de leurs oisillons représente un défi critique. La synchronie peut être particulièrement difficile à atteindre chez les migrateurs dont les aires d’hivernage peuvent être situées à plusieurs milliers de kilomètres des aires de reproduction. Dans un contexte de changements climatique, la phénologie et la durée de la période de forte abondance d’arthropodes sont appelées à changer rapidement. Les communautés d’oiseaux insectivores arctiques vont donc de toute évidence être affectés. Ce projet vise l’acquisition d’informations sur les communautés d’arthropodes de l’Arctique, plus particulièrement sur les facteurs influençant leur phénologie, la dynamique de leurs populations et leur lien trophique avec les oiseaux insectivores.
Relations trophiques et effets du climat sur la dynamique de la communauté animale de l’île Bylot
- Mots-clefs: Arctique, île Bylot, mammifères, oiseaux, relations trophiques, toundra
- Espèces étudiées: Lemming brun (Lemmus sibiricus), Lemming variable (Dicrostonyx groenlandicus), Renard arctique (Vulpes lagopus), Grande oie des neiges (Chen caerulescens atlantica), limicoles (principalement Bécasseau de Baird (Calidris bairdii), Bécasseau à croupion blanc (Calidris fuscicollis) et Pluvier bronzé (Pluvialis dominica)), Bruant lapon (Calcarius lapponicus), Harfang des neiges (Bubo scandiacus), Labbe à longue queue (Stercorarius longicaudus), Labbe parasite (Stercorarius parasiticus), Buse pattue (Buteo lagopus).
- Site d'étude: Île Bylot , Parc national du Canada Sirmilik (Nunavut, Canada)
- Dates d'étude: 2003-en cours
Principaux collaborateurs
- Gilles Gauthier, Université Laval
- Josée Lefebvre, Service Canadien de la Faune (Environnement Canada)
- Dominique Fauteux, Musée Canadien de la Nature
- Esther Levesque, Université du Québec à Trois-Rivières
- Jean-François Therrien, Sanctuaire Hawk Mountain
La toundra arctique est un écosystème peu productif. Les espèces végétales et animales y sont peu nombreuses. Les relations trophiques entre espèces y sont donc plus faciles à étudier que dans les écosystèmes retrouvés plus au sud. À Bylot, l’oie des neiges et les lemmings sont les principaux herbivores, tandis que le renard arctique est le principal prédateur terrestre. Quelques prédateurs aviaires sont également présents dans le système comme l’harfang des neiges, un prédateur spécialiste de lemmings, et les labbes, des prédateurs généralistes. Les populations de lemmings sont cycliques et atteignent un pic de densité tous les 3-5 ans. Les renards arctiques se nourrissent principalement de lemmings quand ceux-ci sont abondants, mais mangent surtout des œufs d’oies et des oisons quand il y a peu de lemmings. Encore plus spécialistes, les harfangs des neiges se reproduisent à Bylot uniquement lors des années de pic d’abondance de lemmings. Ainsi, le cycle des lemmings influence largement toute la dynamique de l’écosystème sur Bylot. Nous tentons d’utiliser ces variations régulières dans le fonctionnement de la toundra pour mieux comprendre les relations entre espèces de niveaux trophiques différents. Nous pensons qu’une meilleure compréhension de cet écosystème simple peut nous aider à mieux comprendre les écosystèmes plus complexes.
De plus, il y a un urgent besoin de compréhension de l’écologie dans le Nord à cause de l’influence marquée des changements climatiques. Le climat influence entre autres la proportion d’oies des neiges nichant une année donnée, leur date de ponte, le nombre d’oeufs pondus et, en conséquence, leur succès reproducteur et la productivité annuelle. De plus, de nombreux oiseaux insectivores nichant dans l’arctique dépendent des arthropodes dont la phénologie et l’abondance sont également largement influencées par les conditions climatiques. Pour ces espèces, la synchronisation du pic d’abondance des arthropodes avec l’éclosion de leurs oisillons représente un défi critique à leur succès reproducteur. Finalement, nous suivons également de très près un élément nouveau qui risque d'influencer particulièrement la dynamique trophique de la toundra arctique: l'arrivée du renard roux dont la répartition s'étend actuellement vers le nord. Le renard roux se reproduit maintenant à Bylot et rien ne permet de prédire dans quelle direction va évoluer le fragile équilibre entre le renard arctique et le renard roux.