La décontamination des eaux usées est un important enjeu environnemental. Dans le cadre de sa maîtrise sur mesure en chimie, Alexandre Coulombe étudie le grand potentiel des argiles sensibles de la Mer Champlain à absorber et à séquestres divers types de polluants. Un projet de recherche novateur en développement durable.

Diplômé au baccalauréat en chimie de l’environnement et des bioressources, M. Coulombe se sent particulièrement interpellé par la préservation de l’environnement. « C’est un enjeu prioritaire et en tant qu’apprenti chimiste, je porte une partie de cette responsabilité sur mes épaules. Comme la chimie de l’environnement et la physique ont toujours été deux domaines qui m’intéressent, le sujet de ma maîtrise était un mélange parfait pour moi. Il est l’occasion d’étudier les processus fondamentaux derrière les processus d’interactions permettant de piéger les polluants sur les matériaux, de faibles prix comme les argiles sensibles, afin de dépolluer des eaux contaminées. »

Dirigé par le professeur Youssouf Djibril Soubaneh, Alexandre Coulombe consacre son projet de recherche à élaboration de matériaux composites à base d’argiles sensibles. « Cette étude est la première à s’intéresser au potentiel des argiles sensibles en tant qu’adsorbant pour piéger les polluants présents dans les eaux. Les résultats ont montré un fort potentiel des argiles de Champlain avec des capacités d’adsorption de 2 à 10 fois plus élevées que les argiles de références et fréquemment utilisées pour la décontamination des eaux telles que la montmorillonite », explique l’étudiant-chercheur.

En outre, les résultats des travaux de sa maîtrise amorcée à l’automne 2019 indiquent que les argiles de la Mer Champlain ont une forte affinité pour les contaminants comme les métaux lourds et les hydrocarbures diméthyles. « Ces argiles ainsi que les composites qui en résultent peuvent être utilisés dans les traitements des eaux grâce à leur haute capacité de piéger une gamme de polluants ayant des propriétés physico-chimiques variées », précise M. Coulombe.

Originaire de Matane, l’étudiant-chercheur a choisi d’étudier la chimie pour l’impact qu’elle peut avoir sur la protection de l’environnement. « Ce qui m’attire dans mon domaine, c’est de pouvoir utiliser la chimie afin de préserver l’environnement, particulièrement l’eau qui est une ressource extrêmement importante et malheureusement souvent polluée. Chaque année, de nouveaux produits chimiques sont synthétisés et introduits dans les eaux environnementales. Il est donc important de trouver des alternatives pour dépolluer notre eau et la réutiliser. De plus, la chimie des matériaux propose des solutions concrètes pour contrer ce problème. »

Alexandre Coulombe fait partie de ces jeunes chercheurs qui ont eu la piqûre pour la recherche pendant leur baccalauréat. « Initialement, je n’avais pas l’intention de poursuivre mes études à la suite de mon baccalauréat. Toutefois, lors de mon dernier stage, j’ai eu l’occasion de travailler sur le projet de recherche sur les argiles sensibles qui m’a donné le goût de poursuivre mes études au niveau de la maîtrise. À la suite des stages en recherche et de ma maîtrise, je vais poursuivre mes études au doctorat afin d’occuper dans le futur un poste de chercheur dans une université ou dans le secteur privé », conclut-il.