Candidate au doctorat en éducation, Raphaëlle Dufour vient d’obtenir une prestigieuse bourse de 100 000 $ des Fonds de recherche du Québec – société et culture (FRQSC). Une reconnaissance pour son parcours universitaire qui lui permettra de se concentrer au cours des prochaines années sur ses travaux visant à développer les compétences des élèves de 5e et 6e années du primaire à communiquer à l’aide du langage mathématique.

La communication orale à l’aide du langage mathématique est encore peu documentée dans le monde de la recherche en sciences de l’éducation. Il s’agit d’ailleurs de la seule compétence mathématique au primaire à ne pas être évaluée au Québec dans les bulletins. Or, une bonne compréhension des mathématiques nécessite à la base d’en maîtriser son langage, estime la chercheuse de l’UQAR.

« Il est dans l’intérêt des élèves que les enseignantes et les enseignants y accordent davantage d’attention en réalisant des activités, comme celles de type Quel est l’intrus (QELI). J’ai justement découvert les activités QELI dans le cadre de recherches en vue de rédiger un article pour Vivre le primaire, une revue qui s’adresse aux enseignantes et aux enseignants du primaire. Depuis ce moment, je suis passionnée par ces activités et par le langage mathématique. »     

La thèse de doctorat de Raphaëlle Dufour vise à évaluer l’effet des activités de type Quel est l’intrus sur le développement des compétences des élèves du troisième cycle du primaire à communiquer avec le langage mathématique. « Je m’intéresse à un dispositif d’enseignement du domaine des mathématiques qui permet de travailler la compétence disciplinaire liée à la communication orale au moyen du langage mathématique. Mon projet de recherche doctoral permettra d’abord de valider ou d’invalider un dispositif d’enseignement novateur en ce qui concerne la compétence disciplinaire de communiquer à l’aide du langage mathématique. » 

Titulaire d’une maîtrise en éducation, Mme Dufour a entrepris son doctorat l’automne dernier sous la direction du professeur Thomas Rajotte et la codirection de la professeure Marilyn Dupuis-Brouillette. « Il s’agit du même comité de direction qui m’a dirigée à la maîtrise et sans lequel je n’aurais pas poursuivi mes études au doctorat. J’ai l’incroyable chance de pouvoir compter sur un accompagnement exceptionnel tant dans mes petits que mes grands accomplissements ».

Originaire de Saint-Aimé-des-Lacs, dans la région de Charlevoix, Raphaëlle Dufour s’intéresse aux mathématiques depuis son premier contact avec celles-ci à l’école primaire. Dans le cadre de son baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire réalisé au campus de Lévis, elle a particulièrement apprécié les cours de didactique des mathématiques.

« Je suis de nature créative et j’aime explorer toute la diversité qu’offre ce domaine. Je me plais à découvrir des approches, des méthodes et des dispositifs d’enseignement qui entraînent, à mon sens, de l’engagement chez les élèves. J’aurais aimé moi-même recevoir un enseignement qui dépasse les limites du "papier-crayon" et des exercices d’application », mentionne la chercheuse en sciences de l’éducation.

Mme Dufour a entrepris ses études universitaires à l’UQAR en 2014, et ce, après l’obtention d’un diplôme d’études collégiales au Cégep de Lévis-Lauzon. « J’ai choisi l’UQAR pour sa taille humaine. Étant une fille de région, j’aime sentir la proximité avec les autres et avec mes enseignantes et mes enseignants. Je considère que l’UQAR est un établissement universitaire qui se démarque par une considération importante pour la pratique, tout comme pour la recherche qui gagnent justement d’être nourries l’un par l’autre. »

C’est le 30 avril dernier que Mme Dufour a obtenu une prestigieuse bourse des Fonds de recherche du Québec – société et culture pour la qualité de son dossier universitaire et de son projet de recherche doctoral. « Cette bourse est un grand accomplissement pour moi. Je suis honorée d’avoir obtenu cette marque de reconnaissance pour toute la persévérance et tout le travail que j'ai accompli ces dernières années. Derrière cette bourse, il y a beaucoup, beaucoup de temps, d’énergie et de passion. C’est un gros coup de pouce en début de parcours doctoral qui me permet de me consacrer pleinement à mes études de 3e cycle. »

Il est encore trop tôt pour savoir ce qui attend Raphaëlle Dufour après son doctorat en éducation, mais chose certaine, elle entend poursuivre ses recherches en didactique des mathématiques. « Je me vois continuer ma collaboration avec mon comité de direction dans des projets aussi nombreux que diversifiés. Je souhaite également continuer d’avoir la chance de transmettre mes connaissances avec passion auprès des étudiantes et des étudiants de 1er cycle. Mon but premier étant de leur faire découvrir que les mathématiques sont très amusantes, quand elles sont bien enseignées! »