Naomie Fournier Dubé accueille les gens avec le sourire. On la sent en contrôle et sûre d’elle malgré la nervosité inévitable dans la circonstance. Dans quelques minutes, elle soutient sa thèse qui s’intitule Processus d’élaboration et de validation d’un outil d’évaluation de la motricité globale destiné aux enseignantes à l’éducation préscolaire 5 ans.

La nouvelle docteure en éducation vit l’aboutissement de quatre années de travail. « L’obtention du doctorat est une belle réussite. J’en suis fière », se réjouit Naomie Fournier Dubé. « Mais ce dont je suis le plus fière, c’est la création d’un outil d’évaluation pertinent », s’enthousiasme-t-elle.

Sylvain Letscher, professeur et directeur de la thèse de Naomie Fournier Dubé, abonde dans le même sens : « Elle a choisi son sujet après avoir constaté des manques, tant pratiques que scientifiques. Pour ce faire, elle a considéré avec attention les commentaires du personnel enseignant, elle a été à l’écoute et sensible aux besoins exprimés par le milieu de l’enseignement et de la recherche », dit-il.

Le travail réalisé par la doctorante aura des retombées directes et concrètes dans le milieu. « Les enseignantes et les enseignants profiteront d’un outil d’évaluation d’un aspect du développement moteur, la motricité globale, peu couvert. Pour les enfants, on entrevoit une amélioration de la motricité globale puisqu’on peut imaginer que les enseignants proposeront davantage d’activités pour la développer. Enfin, la portée du projet est non seulement sociale et pratique, elle est également scientifique puisque la méthodologie pourra être appliquée à d’autres projets », explique-t-elle.

Un plan de diffusion a été élaboré afin de s’assurer que l’information se rende au plus grand nombre. Un fascicule a été produit et sera envoyé à l’ensemble des conseillers pédagogiques du Québec. De plus, la rédaction et la publication d’articles professionnels et scientifiques est au programme.

Un parcours exceptionnel                                           

Comment se prépare-t-on pour une soutenance de thèse? « Je suis vraiment bien entourée et j’ai bénéficié du soutien de mes pairs, et plus particulièrement celui des professeures Charlaine St-Jean et Marilyn Dupuis Brouillette », précise la docteure. « Le parcours nous prépare bien pour cette étape cruciale », ajoute-t-elle.

« Ils sont peu nombreux à se rendre à cette étape. Et aussi rapidement », lance le professeur Letscher. Les différents intervenants ont été prompts à mettre de l’avant les qualités de Naomie : généreuse, curieuse, rigoureuse, vulgarisatrice. D’ailleurs, Marie-Hélène Hébert, professeure à la TELUQ et codirectrice de la thèse, souligne la rigueur de la nouvelle docteure quant à l’utilisation de données quantitatives et qualitatives pour soutenir sa recherche de type recherche-développement en mesure et évaluation des apprentissages.

Tout au long de son parcours, Naomie Fournier Dubé a contribué à de nombreux projets de recherche.

La qualité de son dossier lui a permis d’être embauchée avant la fin de son doctorat comme professeure en évaluation des apprentissages et des compétences à l’Université de Montréal.

Durant son parcours doctoral, Madame Fournier Dubé a décroché la bourse de doctorat de 70 000 $ offerte par le Fonds de Recherche du Québec - Société et culture (FRQSC) et une bourse de 20 000 $ du programme de soutien financier aux étudiantes et étudiants au doctorat en sciences de l’éducation - Relève professorale en sciences de l’éducation – offerte par le ministère de l’Enseignement supérieur.

« Tout au long de ces quatre années, j’ai créé des liens extraordinaires. Pas seulement au niveau académique. J’ai fait la rencontre des gens qui seront à mes côtés, pour la suite de ma carrière. J’ai développé un fantastique réseau de contacts », raconte la professeure Fournier Dubé.  

Histoire de famille

La professeure Sonia Fournier est la maman de la nouvelle docteure. Une maman extrêmement fière, il va sans dire. Fière du parcours de sa fille et du fait qu’elle soit devenue une source d’inspiration. Fait rarissime, il y a deux docteures en éducation dans la famille puisque madame Fournier a aussi obtenu son doctorat en éducation à l’UQAR et y enseigne les arts à l’unité départementale des sciences de l’éducation.

« Je suis émue, fière et heureuse. Je vis un beau mélange d’émotions », lance celle qui appelle affectueusement sa fille : Nao. « Je suis comblée, aujourd’hui. J’ai toujours souhaité à Nao de vivre ses passions, d’aller au bout de ses rêves, de s’épanouir, de s’émanciper et d’être heureuse », raconte la mère qui se souvient de l’intérêt de sa fille pour la recherche et l’éducation dès son plus jeune âge. « Elle a été mon assistante de recherche en 4e année du primaire », se remémore la professeure Fournier.

Le dicton qui dit que la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre s’applique parfaitement ici puisque le père de Naomie Fournier Dubé œuvre aussi dans le domaine de l’éducation. Il a été enseignant en éducation physique et travaille comme directeur d’école. « Je marche dans leurs pas. Je suis un heureux mélange des deux », raconte avec fierté la chercheuse.  

Le frère de Naomie Fournier Dubé est également diplômé de l’UQAR, en génie.

Le jury était composé de Thomas Rajotte, professeur en didactique des mathématiques à l’UQAR et président du jury, Sylvain Letscher, également professeur à l’UQAR et directeur de la thèse, Marie-Hélène Hébert, professeure à la TELUQ et codirectrice de la thèse, David Bezeau, professeur à l’université de Sherbrooke et Mathieu Point, professeur à l’UQTR. 

Lire L’UQAR-Info concernant le projet de doctorat de Naomie Fournier Dubé